Face à un Waterloo annoncé, la gauche préfère se saborde avant de se faire battre
Le PS confronté à un contre-référendum
Cambadélis a réprimandé le porte-parole d'EELV pour sa "primaire de l'espoir" |
La gauche ne dissimule plus sa désunion, malgré l'approche du premier tour des élections régionales ou à cause d'une défaite annoncée.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé samedi 19 septembre la tenue d'un référendum "pour l'union de la gauche" aux élections régionales.
"La question sera assez simple, vous le verrez dans quelques jours : elle portera sur 'oui ou non à l'unité dès maintenant pour les élections régionales?'", a indiqué le premier secrétaire du Parti socialiste devant la presse à l'issue du conseil national du PS
Du 16 au 18 octobre, ce référendum officiel du Parti socialiste "se fera sur trois jours avec des urnes dans chaque marché et un site dédié pour pouvoir voter en ligne", a-t-il dit sur le compte Twitter officiel du PS. "C'est un bon moyen de dépasser les partis tels qu'ils sont aujourd'hui et de s'adresser directement au peuple."
En réplique, des militants ont lancé, lundi 5 octobre, un contre-référendum, en réponse à celui initié par Cambadélis. Désormais, deux propositions s'opposent à gauche. Celle du PS : "Face à la droite et l'extrême droite, souhaitez-vous l'unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ?" Et celle de ses militants : "Face à la droite et l'extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche ?" Aux sympathisants de gauche de choisir et de voter oui ou non à celle qui emporte leur préférence.
Ce n'est "pas une initiative officielle" des écologistes d'EELV
Les militants de gauche contestataires ont retenu les mêmes dates pour leur "autre référendum", lancé sur le web.
Parmi eux, figure le porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou, soutenant Eva Joly ci-contre. Il affirme cependant que ce "n'est pas une initiative officielle" de son parti.
Reste que les initiateurs de ce contre-référendum accusent le premier secrétaire du PS de "chantage au FN", alors qu'il plaide pour l'union aux régionales, face notamment aux chances de victoire du Front national dans plusieurs régions, les 6 et 13 décembre.
"Si les écologistes réagissent de cette façon-là en essayant de détourner notre référendum, c'est qu'ils ont parfaitement compris que l'électorat écologiste ne comprend pas cette alliance avec Jean-Luc Mélenchon, qui détourne l'écologie de ses buts, qui vise simplement à essayer de construire une alternative sur notre gauche", a réagi Jean-Christophe Cambadélis.
Julien Bayou plaide en faveur d'une primaire ouverte aux frondeurs du PS en vue de 2017
L'hégémonique PS a promptement et fermement réagi.
"Primaire de l'espoir" pour l'un, "primaire de la radicalité" pour l'autre.
Le 1er octobre a été un Jeudi noir pour Cambadélis. Dans une longue tribune publiée jeudi matin, le représentant de l'aile gauche d'EELV, le poulain drivé par Eva Joly, estime qu'il y a des "leçons à tirer" de l'expérience de Syriza en Grèce.
J. Bayou, activiste de
Génération précaire
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Cambadélis est encore prêt à faire le coup de poing
Il dénonce une "attitude irresponsable." Quelques heures après la publication de la tribune, Jean-Christophe Cambadélis publie un communiqué lapidaire intitulé "La machine à diviser, ça suffit !" "Julien Bayou propose ni plus ni moins qu'une scission dans le Parti socialiste pour organiser les primaires de la radicalité", s'étouffe Kostas. Pour le premier secrétaire du parti, "c'est un accroc inadmissible dans l'union de la gauche". Il conclut ces quelques lignes sur une menace à peine voilée des socialistes qui seraient tentés par l'idée d'une primaire avec les autres forces de la gauche: "La gauche divisée, c'est la gauche éliminée", met-il en garde.
Julien Bayou se dit "étonné" par cette "attaque personnelle".
Bayou, devant J-Baptiste Eyraud (DAL) et Balasko |
Début février, une rencontré est organisée dans le cadre des "chantiers de l'espoir", pour construire une alternative. Cécile Duflot, Emmanuelle Cosse, patrone d'EELV, ainsi que Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, Clémentine Autain ont déjà signé l'appel, ainsi que des dirigeants de l'aile gauche du PS.
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