Un bus assiégé par une bande de jeunes, le chauffeur blessé
Suite au violent caillassage du Mélibus de la ligne L, avenue Saint-Exupéry à Melun vers 16h00, et l'agression de son chauffeur, ses collègues exercent leur droit de retrait depuis mardi, dans toute l'agglomération.
Une voiture était stationnée à l'endroit où le bus devait s'arrêter, le chauffeur klaxonna. C'est à ce moment là que quatre personnes sont sorties de la voiture et se sont mises à l'insulter. Le conducteur du bus dut alors décider de faire sortir les usagers. Quelques instants plus tard, avec leur téléphones portables, les 4 avaient appelé à la rescousse 20 à 30 jeunes prêts à la baston. Ils se précipitèrent sur le véhicule et le fracassa avec des cailloux et des pavés. Grâce à l'arrivée de la police, le chauffeur parvint à s'évader.
Les vitres du côté droit du Mélibus neuf, ont été brisées par des pavés et le conducteur... lynché ! |
Droit de retrait
Melun : un chauffeur blessé après de violents jets de pierres sur un bus https://t.co/WtExKHRVUu
— Mon Journaliste (@MonJournaliste) 19 Octobre 2015
La direction a décidé de ne plus desservir le quartier sensible de Melun jusqu’à nouvel ordre.
"C’est une zone de non-droit, et à chaque vacance scolaire, on a des caillassages, déclare Véronique Hostiou, déléguée syndicale CFTC. On ne peut plus supporter ça, pour nous et pour notre clientèle. On demande plus qu’une déviation, on veut des moyens humains sur le terrain." "Nous sommes surchargés de travail", ajoute son collègue Brahim, délégué CFDT, proche du PS.
Bus saccagé
"En 17 ans de boîte, je n’ai jamais vu un bus dans cet état", commente Véronique Hostiou (CFTC). Le bus, qui était neuf, a été la cible de "grosses pierres" et a été sérieusement endommagé. Toutes les vitres du côté droit ont été brisées, ainsi que plusieurs autres sur le côté gauche. Rien que pour la réparation du vitrage, le montant des travaux est estimé à près de 15.000 €.
"Il aurait pu mourir", répète une salariée.
L’un d’eux jette même une barrière de sécurité à l’intérieur. Le chauffeur, un père de famille, s’en sort avec une fracture du poignet, des douleurs aux côtes et des plaies saignantes à l’arrière du crâne.
"C’est la première fois que je vois ça depuis douze ans", gronde Brice Ridor, délégué du personnel CFTC.
"Il aurait pu mourir", répète une salariée.
Des "cailloux", selon Le Figaro... |
"C’est la première fois que je vois ça depuis douze ans", gronde Brice Ridor, délégué du personnel CFTC.
Arnaud Lagabbe, le responsable d’exploitation de Transdev, se déclare solidaire de ses employés : "Dans ce type de situation, il n’y a pas de clivage entre la direction et les conducteurs. Nous souhaitons assurer notre mission de service public dans de bonnes conditions.Il faut que tous les acteurs, politiques et sociaux, pensent au problème des quartiers nord de Melun".
Selon la CFDT, en trois mois, trois contrôleurs de Transdev ont été blessés lors d’agressions. La plus grave concernait un agent de terrain qui a eu le nez cassé et le genou abîmé. Il est en arrêt depuis sept mois.
Réaction du maire
Après cette nouvelle attaque, le maire de Melun, Gérard Millet, un professeur de sciences physiques et suppléant du député Yves Jégo, ex-ministre, se déclare consterné et a réagi dans un communiqué : "Je partage la peine et l’exaspération des riverains dont la vie quotidienne la plus élémentaire est entravée par des menaces et des insultes." A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’alerter l’État sur la situation sécuritaire très tendue dans les Hauts de Melun. Je sais que la police nationale assume de son mieux ses responsabilités et cette affaire a une fois de plus démontré sa rapidité d’intervention.
Au-delà des sanctions qui doivent être prises, l’ensemble des décideurs publics doit affronter le problème."
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