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jeudi 6 décembre 2018

Le gouvernement sur-joue une "très grande violence" social samedi 8 décembre

Par entêtement et cynisme aussi, le pouvoir pourrait conduire à des émeutes xxl

L'Etat tout-puissant convoque le chaos et ... la mort

L'Elysee a fait savoir que la taxe sur les carburants n'augmenterait finalement pas en 2019
Autrefois hélitreuillé depuis un hélicoptère sur un sous-marin,
Macron ne parle plus, ne se montre plus et se cache
Macron va-t-il transformer le colère citoyenne en rage insurrectionnelle ?
Les Gilets jaunes menacent de réinvestir Paris samedi malgré quelques concessions à court terme du gouvernement et du fait du refus obstiné de Macron de rétablir l'ISF (IFI). Le président a ainsi pris le risque d'"une très grande violence" et de pertes humaines. "Nous avons des raisons de redouter une très grande violence", a fait savoir mercredi soir la présidence. Le 8 décembre, "nous savons que nous aurons des blessés et nous craignons d'avoir des morts parmi nous", explique le syndicat de police Vigi.

Le président Emmanuel Macron a demandé mercredi aux responsables politiques et syndicaux de lancer un "appel au calme"
L'inquiétude de l'exécutif peut paraître surjouée. Surtout, elle implique cyniquement les responsables politiques qui seront incriminés dans le cas d'un déchaînement de violences dans Paris, encore sous le choc des scènes d'émeute vécues samedi 1er décembre. 

Ces images, qui ont fait le tour du monde, ont d'ailleurs porté un coup à l'économie et au tourisme et l'Etat macronien s'est emparé de cet argument pour accabler les "factieux" et discréditer le mouvement pacifique des Gilets jaunes.

Quatre personnes sont mortes et des centaines ont été blessées - de part  et d'autre - en marge des manifestations contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, déclenchées le 17 novembre. Et la colère s'étend désormais aux lycéens, aux agriculteurs et aux étudiants.

Jupiter a-t-il renoncé à exercer un pouvoir vertical et solitaire ?

"Le président de la République a demandé aux forces politiques, aux forces syndicales, au patronat, de lancer un appel clair et explicite au calme et au respect du cadre républicain", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, alors que le président n'est plus apparu en public - si ce n'est de nuit, en catimini au Puy-en-Velay, où il a été copieusement hué et insulté et sa voiture prise en chasse.

Pour le porte-parole Griveaux, cet appel s'adresse à "ceux qui font preuve de cynisme, d'opportunisme (...) Inutile de les nommer. Ils se reconnaîtront". Ce membre du gouvernement, comme Sandra Motin, députée LREM de l'Isère plus haut, discrimine les Français et provoque le passage à la haine insurrectionnelle.
"Ce qui est en jeu, c'est la sécurité des Français et nos institutions. Je lance ici un appel à la responsabilité", a pour sa part dit le premier ministre Edouard Philippe devant l'Assemblée nationale. Humblement et piteusement.

Il a aussi affirmé que le gouvernement sera "intraitable" face aux "factieux" et aux "casseurs".
On notera au passage la brutalité de Ruth El Krief, hôtesse maltraitante aux abois, arc-boutée sur sa position menacée de privilégiée sous la critique de la rue pour son mépris de classe:  

Pour tenter de désamorcer la "colère jaune", l'exécutif a reculé mercredi soir, en renonçant pour l'an prochain - 2019 seulement - aux augmentations de taxes sur les carburants. Mais Macron reste inflexible sue l'ISF...
Ces hausses à l'origine prévues pour le 1er janvier sont "annulées pour l'année 2019", a affirmé le ministre de la Transition écologique François de Rugy. Mais les hausses des dernières semaines - 40 centimes par litre de diesel - continueront de peser sur les budgets de plus défavorisés.

Un premier recul mortifiant pour Emmanuel Macron qui, depuis le début de son mandat en mai 2017, s'était fait fort de "garder le cap" et de ne pas céder à la rue. La majorité des manifestants ne lâchent rien, quant à eux, et multiplient blocages et rassemblements parfois violents - quand ils se laissent infiltrer - depuis trois semaines dans tout le pays.
Seuls deux dépôts pétroliers ont été débloqués, tandis que la plupart des "gilets jaunes" dénoncent des "mesurettes" et promettent de poursuivre leur mouvement.

Le mépris de classe de Macron peut mettre le feu au pays
"Les Français ne veulent pas des miettes; ils veulent la baguette au complet", a déclaré Benjamin Cauchy, l'une des figures du mouvement.

Le mouvement a gagné le soutien de la population :  près de huit Français sur dix (78%), estiment que les premières annonces du gouvernement ne répondent pas aux attentes, selon un sondage Elabe qui confirme que l'approbation de la mobilisation reste élevée, avec 72% des Français.

Celui qui disait "entendre" et "comprendre" est en revanche resté sourd sur une autre revendication des "gilets jaunes": le rétablissement de l'Impôt sur la fortune (ISF), qui frappait les ménages les plus fortunés avant d'être supprimé dès son arrivée au pouvoir, en plein mois de juillet 2017. Il a filtré dans l'entourage présidentiel que Macron a déclaré en Conseil des ministres mercredi qu'il ne veut "rien détricoter de ce qui a été fait depuis dix-huit mois". Un entêtement qui le rend d'avance responsable des gestes de colère et de désespoir que la presse dit craindre, surjouant la peur. 

Signe des tensions dans la France profonde, mardi soir au Puy-en-Velay (Haute-Loire, Auvergne), où un bâtiment officiel avait été incendié samedi, le chef de l'Etat a été hué et insulté frontalement au cours de sa visite surprise nocturne. Venu de Paris en avion, il est resté deux heures, sans autre contact avec la population. Et sans plus manifester aucune volonté de pédagogie avec des Gilets jaunes.

L'un des plus connus des "gilets jaunes", Eric Drouet, qui se déroba au débat dans l'émission spéciale de BFMTV, 'Sortir de la Crise' - destinée d'une part à ridiculiser les quatre Gilets jaunes présents face à une Marlène Schiappa frontalement agressive (mais prise en flagrant délit de mensonge) et à un de Rugy, faux-cul et soucieux de son image, et d'autre part, à convaincre de ne pas participer au rassemblement du 8 décembre à Paris, sous la pression de la peur de débordements - mercredi soir animée par Ruth El Krief, tour à tour cinglante et condescendante, et Bruce Toussaint, narquois, a appelé à "retourner à Paris" samedi, "près des lieux de pouvoir, les Champs-Elysées, l'Arc de Triomphe, (la place de la) Concorde". On dit que des blindés de l'Armée les y attendent.

La contestation a gagné les lycéens, qui protestent notamment contre la réforme du baccalauréat. Au lendemain de heurts parfois violents, le fonctionnement de quelque 200 lycées restait perturbé mercredi et des associations lycéennes appelaient à une mobilisation générale à partir de jeudi. 

Certains étudiants commençaient à rejoindre le mouvement. "Les circonstances actuelles dans notre pays font que la violence est en train d'envahir les débats et de faire en sorte que nos lycéens soient mêlés à des contextes dangereux", a averti mercredi soir le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Dramatisation de dissuasion ?

Les agriculteurs ont quant à eux annoncé qu'ils manifesteront la semaine prochaine, contre l'"agri-bashing".



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