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jeudi 6 décembre 2018

Amateurisme des prétentieux : le rétropédalage du gouvernement sur la hausse de la taxe carbone

Du moratoire à l'annulation, le rétropédalage des bras-cassés du gouvernement sur la hausse de la taxe carbone

L'Elysée a annoncé, mercredi soir, l'annulation de l'augmentation de la taxe carbone pour 2019

Résultat de recherche d'images pour "tango"Or, la veille, le premier ministre, Edouard Philippe, évoquait pourtant un moratoire de six mois sur cette hausse.
L'exécutif fait marche arrière et ces braves gens expliquent leur rétropédalage en se parant des vertus de l'écoute attentive et de la compréhension bienveillante dont ils ont pourtant si peu fait montre jusqu'ici : l'Elysée et Matignon sont tombés d'accord pour assurer qu'ils ont entendu la "colère" grave et "insaisissable" des "gilets jaunes"

Alors qu'il assurait maintenir le cap, affirmant et réaffirmant sa volonté d'augmenter la taxe sur les carburants au 1er janvier 2019,
le gouvernement a finalement cédé aux manifestants pourtant inorganisés, répondant à leur première revendication des Gilets jaunes : l'annulation de cette hausse de la taxe carbone qui frappe les automobilistes à la pompe, sans distinction de revenus. La hausse de plus de 40 centimes d'euros sur le diesel, en seulement quelques semaines, continue toutefois de grever tous les budgets, indistinctement.
La taxe carbone, un prélèvement fiscal pesant inégalement sur les produits énergétiques en fonction de leur niveau d'émission de CO2, devait passer de 44,60 à 55 euros la tonne de CO2 au 1er janvier 2019. Avant que les 'Gilets jaunes' ne prennent le mors aux dents, les taxes sur le gazole devaient ainsi augmenter de 6,5 centimes par litre l'année prochaine et les taxes sur l'essence de 2,9 centimes par litre. Elles étaient d'autant plus mal perçues que la tendance cours du Brent (prix du pétrole brut) est plutôt à la baisse depuis octobre et que le fruit de cet impôt indirect était détourné de l'écologie au profit du budget général de l'Etat...
De l'annonce d'un moratoire de six mois sur cette hausse, mardi 4 décembre, à l'annulation de l'augmentation en 2019, mercredi 5, retour sur les cinq actes du rétropédalage de l'exécutif

Résultat de recherche d'images pour "tango Macron Philippe"

1 - Sous la pression de la rue, Matignon annonce un moratoire de six mois

La journée de mardi marque un tournant dans la réponse du gouvernement face au mouvement des "gilets jaunes". Tôt dans la matinée, Matignon révèle à l'AFP que le Premier ministre, Edouard Philippe, va annoncer un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants.

Selon une source gouvernementale, la mesure a été décidée lors d'une réunion de crise, présidée par Emmanuel Macron lundi soir. Quarante-huit heures plus tôt, de graves violences ont éclaté à Paris, en marge de l'"acte 3" de la mobilisation des "gilets jaunes". La situation est critique : 133 personnes ont été blessées et 412 ont été interpellées. 

L'idée d'un moratoire de six mois sur cette augmentation était présente dans une première version du discours d'Emmanuel Macron sur la transition écologique, mardi 27 novembre. Le président l'a finalement supprimée du texte final, au cours de son allocution... 

2 - Edouard Philippe confirme ce moratoire

Lors d'une allocation depuis l'Hôtel de Matignon, le chef du gouvernement annonce, quelques heures plus tard,, un ensemble de mesures en réponse à la mobilisation des "gilets jaunes". Edouard Philippe promet alors "une suspension pendant six mois de la hausse de la taxe carbone, de la convergence diesel-essence et de la hausse de la fiscalité sur le gazole entrepreneur non routier".

Ces augmentations "ne s'appliqueront pas avant d'être débattues par toutes les parties prenantes" pendant la concertation sur les réponses à apporter aux "gilets jaunes", poursuit-il. "Il faut mettre en œuvre des mesures d'accompagnement. Si on ne les trouve pas, nous en tirerons les conséquences", lance le Premier ministre.
A ce moment-là, Edouard Philippe n'exclut donc pas l'inscription de l'augmentation dans un budget rectificatif "au printemps", à l'issue des débats sur les solutions à apporter aux "gilets jaunes".

3 - Le premier sinistre évoque une annulation

Changement de ton mercredi matin. Au cours d'un débat de cinq heures à l'Assemblée nationale sur les mesures annoncées la veille par Edouard Philippe, le Premier ministre va plus loin, dans les concessions faites aux "gilets jaunes". Il ne s'agit alors plus d'un moratoire de six mois, mais d'un abandon pour 2019.
"Si nous ne trouvons pas les bonnes solutions, alors, nous n'appliquerons pas cette taxe." (Edouard Philippe, devant les députés)
Et le locataire de Matignon de conclure en annonçant que "la hausse de cette taxe est désormais abandonnée dans le PLF [projet de loi de finances] 2019". "Elle ne sera pas dans le PLF 2019 et toute solution devra être issue du débat", ajoute-t-il. Ses mesures sont approuvées par les suiveurs de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, par 358 voix contre 194. 

4 - L'Elysée confirme une hausse "annulée"

Mercredi soir, l'Elysée tente de clarifier la position du gouvernement. La présidence annonce ainsi que l'augmentation de la taxe carbone au 1er janvier n'est pas "suspendue, ni différée", mais purement et simplement "annulée". L'Elysée enterre donc le soir le moratoire de six mois proposé par Edouard Philippe la veille, et déjà remis en cause par le premier ministre lui-même trois heures plus tôt, au Palais Bourbon.

5 - L'exécutif nie tout différend

Peu après cette annonce, la présidence précise ses propos dans un communiqué, relève Le Monde. L'Elysée assure alors que "le président et le Premier ministre ont souhaité de concert que la hausse de la taxe carbone prévue dans le PLF 2019 soit supprimée". Il nie ainsi tout désaveu du Premier ministre par Emmanuel Macron.

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a justifié lui aussi les changements de pieds successifs de l'exécutif, mercredi soir, sur BFMTV, lors d'un débat avec des "gilets jaunes". "Le président (...) m'a dit : 'Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait, c'est une suspension, mais hop, ça reviendra après'", a défendu le ministre.

"Il n'y a aucun différend" entre le chef du gouvernement et le président, a dû nier de son côté le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur France 2 jeudi matin. "La taxe sur les carburants est supprimée pour 2019; je pense que le message est suffisamment clair." Il fallait oser cette audace de la clarté... 




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🗨️ @BrunoLeMaire "Il n'y a aucun différend entre le Président et le Premier ministre, on tirera les leçons au moment venu." @telematin

Et il n'empêche que le député LREM Gilles Le Gendre a le front d'affirmer que l'exécutif est "trop intelligent" et "trop subtil" pour que les Français puissent comprendre la "pensée complexe" du président et de ses valets.

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