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jeudi 6 décembre 2018

La gauche tente à nouveau le coup de la motion de censure

L'offensive de la gauche parlementaire, tentative de domination du mouvement citoyen?

Député Jean Lassalle en gilet jaune
à l'Assemblée nationale, le 31 novembre 2018 

Insatisfaits des réponses à la crise sociale incarnée par les "gilets jaunes", les députés socialistes, Insoumis et communistes déposeront lundi une motion de censure contre le gouvernement, a indiqué jeudi le patron du PS, Olivier Faure devant la presse.
"Nous allons chercher pendant les jours qui viennent à élargir le cadre de ceux qui pourront déposer avec nous" cette motion, au sein d'autres groupes politiques, a précisé O. Faure, aux côtés d'élus LFI et PCF, à l'issue d'une réunion de travail.

La motion devra être soumise au vote de l'Assemblée au moins 48 heures après son dépôt, en vertu de l'article 49-2 de la Constitution. Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité, ce qui paraît peu probable, ces groupes de gauche comptant 62 membres au total, sur 577 députés. D'où la nécessité d'élargissement : jusque et y compris le Rassemblement national ?

Le pouvoir conduit le pays au chaos

La crise des Gilets jaunes ébranle les députés de la majorité.
Depuis près d’un mois, ils sont en première ligne dans leurs circonscriptions, seuls et non plus en meute, comme à l'Assemblée. Sur le terrain, les députés de La République en marche doivent affronter la colère des Gilets jaunes et de leurs sympathisants. Certains ont dialogué dans le calme avec ces Français venus leur exprimer leur ras-le-bol. D’autres ont été contraints de faire profil bas face à des citoyens beaucoup plus revendicatifs qui leur ordonnaient d’appeler Emmanuel Macron à agir. D’autres, encore, ont perdu leur sang-froid, à l’image de ce député de l’Ain, Stéphane Trompille, qui a voulu en venir aux mains avec des Gilets jaunes qui bloquaient dans son département le péage d’Attignat. 

Résultat de recherche d'images pour "Stéphane Trompille"Titulaire d'un BTS, Trompille, 36 ans, fut tour à tour adhérent MoDem en 2002, puis sympathisant socialiste en 2012 et participa activement à la campagne du socialiste Jean-Jack Queyranne lors des élections régionales en 2015, dans lesquelles il dut dégager. Quand le vent tourna, Trompille rejoignit le mouvement En marche ! lancé en avril 2016 et devint référent des "Jeunes avec Macron" dans l'Ain, dès la même année à Bourg-en-Bresse. Elu député, il intègra la Commission de la ...Défense nationale et des Forces armées à l'Assemblée nationale;

"C’est un peu compliqué pour des nouveaux députés d’encaisser tous ces reproches et toute cette colère. Il y a aujourd’hui une défiance qui s’est installée. Ce n’est même pas la peine d’essayer d’expliquer ce qu’on a fait en faveur du pouvoir d’achat, les Français ne veulent pas l’entendre. La majorité est complètement déstabilisée par les Gilets jaunes", pleurniche l'ex-socialiste et député LREM de l’Hérault Patrick Vignal, contacté par France 24.

"On a un gouvernement qui va droit dans le mur, c'est de notre responsabilité de mettre un stop à ça et de faire en sorte qu'on change de gouvernement et donc de politique", juge Ugo Bernalicis (LFI).

Résultat de recherche d'images pour "Sonia Krimi en gilet jaune"
Ce député du Nord veut convaincre des députés "notamment LREM" de joindre leurs signatures car, selon lui, "il y a des gens raisonnables" parmi eux, dont Sonia Krimi, née à Tunis et franco-tunisienne depuis 2012, qui a revêtu un gilet jaune "symboliquement" dans sa circonscription.

Alors que La République en marche avait choisi d'investir Blaise Mistler, issu des comités de soutien d'Alain Juppé pour les élections législatives, Sonia Krimi se présenta comme candidate dissidente dans l'ancienne circonscription du socialiste Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre de François Hollande, avec le soutien de nombreux militants macroniens, et fut élue députée de la Manche, avec 60,93 % des voix.

"Les mesures annoncées ne permettent pas de sortir de la crise et nous voulons une solution démocratique. Il faut une réponse à la colère sociale, à la revendication pour le pouvoir d'achat", a martelé Pierre Dharréville (PCF des Bouches-du-Rhône).

"Ce qui nous rassemble, au-delà de ce qui peut nous diviser, c'est au moins une volonté commune que cette fiscalité soit plus juste", a ajouté Faure, député de Seine-et-Marne, qui prévoit d'ici lundi de travailler au texte commun de la motion, en fonction d'éventuels ralliements.

Le groupe socialiste a apporté ses voix au projet de motion, à l'issue de la déclaration d'Edouard Philippe devant l'Assemblée. L'Assemblée a approuvé mercredi par 358 voix contre 194 les mesures annoncées par le chef du gouvernement, à l'issue d'un débat de près de cinq heures.

Les trois groupes de gauche avaient surmonté en juillet leurs divisions pour déposer une motion de censure commune contre le gouvernement sur l'affaire Benalla. Fait inédit depuis 1980, deux motions simultanées avaient alors été défendues, LR en ayant aussi déposé une. C'était alors la première fois que l'opposition avait recours à cette procédure depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.

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