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dimanche 23 décembre 2018

Macron tisse sa toile : les réseaux se forment et se multiplient

De grands entrepreneurs ont mis Macron en selle et des femmes sucent sa roue 

Ces femmes qui applaudissent les " gilets jaunes " et ...les gendarmes

Résultat de recherche d'images pour "macron et ses reseaux"C'est sur une célèbre chanson du crooner Julio Iglesias, " Vous les femmes ",  que se clôt la cérémonie annuelle des 'Femmes d'influence' (défense et promotion de l'entrepreneuriat au féminin). Bonne humeur et féminité assumée, la communicante Patricia Chapelotte, 56 ans, fondatrice de l'agence Albera Conseil (communication d'influence, relations avec les media, affaires publiques, communication digitale, communication de crise, communication sociale des entreprises, communication...), a organisé et mené à un train d'enfer le show sur la scène parisienne de l'auditorium du Palais Brongniart, la Bourse, après avoir été conseillère en communication de Jérôme Kerviel de 2008 à 2010. 
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Lucie Basch décroche le Prix économique " espoir ", tandis que la ministre qui imposa la Loi Travail à coups de 49.3, Muriel Pénicaud, est lauréate du Prix politique, ex-aequo avec la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic (photo ci-contre, avec Macron à la finale de la Coupe du monde de football 2018). 

Chargée de mettre en musique une loi " d'urgence sociale " en réaction au mouvement des " gilets jaunes "la ministre du Travail ne retient qu'une facette du prisme : chez ces derniers, beaucoup sont simplement " des femmes seules qui se battent pour leurs enfants ". Elle est fière que cette mission de panser les plaies de la société ait été confiée " à deux femmes du gouvernement ", puisqu'elle va s'atteler à cette tâche avec la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. 

Dans la foulée, le Coup de cœur du jury est remis à la colonelle Karine Lejeune, en uniforme, qui fait applaudir ses collègues gendarmes, dont 21.000 femmes, " qui en ont bien besoin en ce moment ", sous l'œil de son grand chef, le général Richard Lizurey. Le 29 juin 2018, elle a pris la succession du colonel Jean-Marc Michelet à la tête du groupement de 700 gendarmes de l'Essonne depuis 2015, après avoir participé à la mise en place dans l'Essonne des premiers référents sur les violences conjugales. Ce soir, la France ne paraît pas si divisée. Peut-être grâce à " vous les femmes, qui nous désarment, la la la… "

Retour à l’ambassade de France à Santiago, 45 ans après le putsch

A l'initiative de Margarita Gutiérrez, présidente de l'Association d'amitié franco-chilienne, et de l'ambassadeur Roland Dubertrand, on participe avec émotion en la résidence de ce dernier à l'inauguration d'une plaque commémorative en hommage à son lointain prédécesseur, Pierre de Menthon, son épouse Françoise, et l'ensemble de son équipe. De septembre 1973 à juillet 1974, ils ont accueilli 600 réfugiés politiques dans les locaux diplomatiques français à Santiago, avant de les exfiltrer en France.
On partage ses souvenirs d'enfance un peu particuliers, quarante-cinq ans après, avec quelques dizaines de ces " asilados " revenus au pays, dont l'un des gardes du corps du président Salvador Allende, ou son ministre Jacques Chonchol, qui orchestra la réforme agraire. Les discours rappellent que si l'ambassade de France, à la différence d'autres chancelleries européennes, a eu cette attitude lors du coup d'Etat d'Augusto Pinochet, c'est bien en raison des consignes dictées alors par l'Elysée et le président Georges Pompidou: " S'inspirer des circonstances et faire tout le possible sur un plan humanitaire. "

Jean-Claude Meyer lance "une nouvelle société de pensée"

Avec au menu des pâtes à l'encre de seiche, premier dîner, à la bibliothèque de l'Arsenal, à Paris, d'une " nouvelle société de pensée " fondée par des patrons de grandes entreprises, Jean-Paul Agon (L'Oréal), Jean-Claude Meyer (Rothschild & Co et administrateur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Christophe Ono-dit-Biot (Le Point, détenu par François-Henri Pinault, propriété de l'anciennement Pinault-Printemps-Redoute, PPR) et Carlo D'Asaro Biondo (Google Europe et ancien de Lagardère). 

Une soixantaine de convives, parmi lesquels Xavier Darcos, Yannick Bolloré, Arnaud de Puyfontaine ou Laurent Dassault, sont venus entendre l'universitaire Gilles Kepel, sur le thème de l'islam en France. Alors que Strasbourg pleure ses morts, l'intellectuel explique froidement que les djihadistes vont encore profiter du mouvement des " gilets jaunes " pour déstabiliser un peu plus la société française, qu'ils observent en permanence.
En juillet 2007, Agon assuma mener une politique d'embauche sur la consonance ethnique du prénom qu'il qualifie de "discrimination positive", indiquant : "lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d'origine étrangère, il a plus de chance d'être recruté que celui qui porte un prénom français de souche".
Quel est l'objectif de ce nouveau cercle très " France d'en haut " ? 
Jean-Claude Meyer affirme que le Club de l'Arsenal n'est pas un " énième think-tank " et veut être moins dans la réflexion que dans l'action et dans l'influence : " Fini le temps des rapports, place au lobbying des idées. "

La paire Jouyet-Macron

On doit à Jean-Pierre Jouyet l'entrée de Macron au gouvernement 
Le secrétaire général de l'Elysée n'a plus eu qu'à intimer l'ordre aux ministères d'adresser dorénavant les dossiers économiques à Macron dont il a été le chef à l'inspection des finances entre 2005 et 2007. C'est déjà lui qui avait suggéré son nom à Jacques Attali pour être rapporteur de sa commission sur la croissance. Et si Attali a fait les présentations avec François Hollande, c'est bien Jouyet qui a œuvré à leur rapprochement avant la primaire socialiste.Technos brillants, dotés d'un sens politique aigu, le "secgen" de l'Elysée et son poulain forment une redoutable machine d'influence, dont la ligne sociale-libérale est enfin assumée par l'exécutif. Arrivé à la tête de Bercy sans jamais avoir été élu, son profil de banquier lui vaut les quolibets d'une partie de la gauche, mais l'arriviste pourra compter sur son réseau, l'un des plus beaux de la République. "Emmanuel est un grand séducteur, confirme un proche. Il écoute beaucoup et vous donne toujours l'impression que vous êtes son meilleur ami, même si ce n'est pas le cas." Prendre le bras de son interlocuteur ou poser la main sur sa cuisse n'a aucun sens. 

Macron avait d'abord embobiné Manuel Valls, qui avait déjà proposé au président de le nommer au Budget lors du remaniement d'avril. Leurs lignes économiques sont proches et ils partageaient le même agacement pour Jean-Marc Ayrault. Macron s'entend alors aussi très bien avec Bernard Cazeneuve, passé du Budget à l'Intérieur, et avec Laurent Fabius, le patron du Quai d'Orsay, qu'il a connu en 2009 lors d'un voyage au Chili, au Forum du progressisme, pour le compte de la Fondation Jean-Jaurès. En revanche, ses rapports avec le ministre des Finances Michel Sapin, autre fidèle de François Hollande, étaient hyper-tendues.

Mais c'est surtout dans les cabinets ministériels et de l'administration que le réseau Macron est le plus étendu et efficient. "Jeune inspecteur des finances, il multipliait déjà les petits déjeuners informels, nouait des contacts avec les cabinets de droite et les directeurs de Bercy", raconte un ex-collègue. A l'Inspection Générale des Finances (IGF°, il se lie d'amitié avec Pierre Heilbronn, un autre affidé de Jouyet, qui était directeur adjoint du cabinet de Michel Sapin aux Finances : le ver était dans la pomme. Plus récemment, durant la campagne de 2012, Macron s'est aussi rapproché de l'économiste de l'Insee Sandrine Duchêne, qui l'a ensuite suivi à l'Elysée avant de devenir directrice adjointe du Trésor.

Aux contacts noués à Bercy, il faut ajouter les petits camarades de la fameuse promo Sédar Senghor de l'ENA, dans laquelle Macron n'était pas un élève lambda. Avant le remaniement, ils n'étaient pas moins de treize dans les cabinets ministériels, dont cinq directeurs de cabinet. 
Le patron de Bercy est surtout proche des "académiciens", ce petit groupe de potes qui avaient l'habitude de s'encanailler à L'Académie de la bière, un bar de Strasbourg. Gaspard Gantzer est le plus connu d'entre eux depuis qu'il est devenu le conseiller communication de Hollande à l'Elysée, avant de le trahir pour Macron. Trois autres travaillent auprès d'Anne Hidalgo, dont Mathias Vicherat, son directeur de cabinet. Une connexion précieuse, la mairie de Paris étant devenue le principal vivier de recrutement des cabinets socialistes. Il y a enfin Aymeric Ducrocq, en charge de l'industrie à l'Agence des participations de l'Etat (chargée d'incarner l'actionnaire des établissements publics ou des entreprises détenues par l'Etat), dont Macron a désormais la tutelle. Les deux amis ont notamment travaillé ensemble sur le dossier Alstom.

Les économistes qui le portent aux nues

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Pénicaud et Macron au salon de l'électronique, 
à Las Vegas, le 7 janvier 2016
A l'extérieur de l'Etat, c'est surtout grâce à la commission Attali qu'il a pu développer ses réseaux auprès des patrons et des économistes, comme Philippe Aghion, fervent défenseur d'une politique de l'offre. En 2012, il signa l'appel des économistes en soutien du candidat François Hollande. 
Très important : Macron n’a pas choisi La Rotonde par hasard… Révélations de choc
Ensemble, ils ont monté le groupe dit de "La Rotonde", ultra-libéral, chargé d'alimenter le programme de Hollande, rassemblant des technos et les économistes Elie Cohen, Gilbert Cette et Jean Pisani-Ferry. En janvier 2017, celui-ci donna sa démission de 'France Stratégie' pour rejoindre l'équipe de campagne de Macron et inspirer sa réforme du droit du travail, pour finalement prendre ses distances sur la politique migratoire du gouvernement. Déjà, ils prônaient un véritable choc de compétitivité. Mais, à l'époque, Michel Sapin n'a pas retenu l'idée. Prudent, Macron n'a pas forcé le mouvement
Après les élections, trois rencontres avec Hollande suivront. Macron s'en sert pour faire passer des messages. En août 2013, Macron mobilise ces économistes pour encourager le président à la surtaxation des entreprises françaises et à vanter les mérites de la fiscalité suédoise. Pisani-Ferry a d'ailleurs été nommé, avec son appui, commissaire général à la Stratégie et à la Prospective, rattaché à Matignon. Et, lorsqu'il quitte l'Elysée, c'est à Aghion que Macron demande de lui trouver un point de chute dans l'enseignement, à Harvard et à la London School of Economics.
Autre économiste qui compte, Marc Ferracci, un ami de Sciences-Po et l'un de ses deux témoins de mariage (avec l'homme d'affaires Henry Hermand) : le retour d'ascenseur l'a conduit au cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, comme conseiller spécial. Ce spécialiste du marché du travail a été convié à déjeuner à deux reprises à l'Elysée avec ses confrères Pierre Cahuc et Francis Kramarz, partisans d'une réforme drastique du paritarisme et des professions réglementées. Macron fréquente aussi régulièrement le père de Marc Ferracci, Pierre Ferracci, à la tête du groupe de conseil Alpha, très influent dans la sphère sociale, qui l'a mis en relation avec les principaux leaders syndicaux. Le père a construit en Corse sur un terrain non constructible, sans que la justice ne le tracasse outre mesure.
Les élus territoriaux n'intéressent pas Macron.

Macron doit beaucoup à un think-tank proche du patronat

Résultat de recherche d'images pour "INSTITUT mONTAIGNE"L'adresse postale légale d'En marche correspond à celle d'un des dirigeants de l'Institut Montaigneun cercle de réflexion réputé proche des grands patrons français avec l'objectif de concilier les enjeux de compétitivité et de cohésion sociale.
En marche! est son bébé. "Ni de droite, ni de gauche", il n'est pourtant pas neutre et indépendant. En effet, comme l'a relevé Mediapart, des liens directs existent entre l'association du candidat-ministre de l'Economie et l'Institut Montaigne, groupe de pression.

Le site trotskiste souligne que, dans les mentions légales du site internet d'En marche, sous la mention "Directeur de publication", était inscrit Véronique Bolhuis. L'adresse postale, elle, est située dans une rue du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Or, Véronique Bolhuis est la compagne de Laurent Bigorgne, le directeur de l'Institut Montaigne. Et l'adresse correspond à celle de ce même dirigeant. 
Depuis juin 2018, Laurent Bigorgne est désormais membre du Comité action publique 2022, un groupe composé d'une trentaine de personnalités, chargé en octobre 2017 par le premier ministre Edouard Philippe de réfléchir à une réforme des missions de l'Etat.

L'Institut Montaigne est un club de réflexion créé en 2000 par l'homme d'affaires Claude Bébéar, président d'honneur d'Axa assurances. Ce think tank se définit comme "une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France". Il est surtout connu pour appuyer des positions proches de celles du MEDEF.
Rien d'étonnant donc, selon Mediapart, à ce que Pierre Gattaz, le président du Medef, ait jugé "rafraîchissante" la création d'En marche !, sur France Inter.

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