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mardi 11 décembre 2018

Intox des mesures de Macron : "poudre de perlimpinpin" explosive

De la "poudre de perlimpinpin" qui "va lui revenir comme un boomerang en pleine poire", selon LFI

"C’est un peu comme si c’était 'Joyeux Noël, mais paye toi ton cadeau !", a expliqué  Danièle Simonnet, LFI, mardi 11 décembre

Le président de la République a décrété, a annoncé quatre mesures immédiates censées améliorer le pouvoir d'achat et calmer la colère des Français portée par le mouvement des "gilets jaunes". "Nous voulons une France où on peut vivre dignement de son travail, dès le début de l'année", a-t-il déclaré, lors d'une allocution de treize minutes, lundi 10 décembre à 20h00. Elle avait été pré-enregistrée, avant son entretien de quatre heures vingt avec les principaux acteurs politiques et syndicaux, le matin.

La porte-parole nationale de la France insoumise a réagi en évoquant son aménagement du SMIC, des heures supplémentaires, de la prime de fin d'année et de la CSG, les quatre marches-arrières, des supercheries qu' "assume" Emmanuel Macron.

Lors de son intervention télévisée suivie par quelque 21 millions de téléspectateurs, dans l'attente de mesures dont notamment une hausse du SMIC de 100 euros dès 2019, le chef de l'Etat a décrété lundi "l'état d'urgence économique et sociale", une expression déjà employée, et on a vu avec quels résultats, en janvier 2016 par François Hollande. Ainsi le président réformiste  apparaît-il à jamais comme le conservateur de l'"ancien monde" qu'il est. 

"On se moque de nous, en fait"

"La première réaction spontanée de tout le monde, c'est de se dire 'ah, pas mal, 100 euros', estime la conseillère LFI de Paris. Et en fait, quand on décortique, on voit que c'est une arnaque. Parce que, sur cette augmentation de 100 euros sur le SMIC était déjà prévue avec l'augmentation de la prime d'activité : au lieu d'être étalée, ça sera d'un coup, a décrypté Danièle Simonnet. 

L'augmentation du SMIC promise par Emmanuel Macron n'en sera pas vraiment une.  
Ces 100 euros par mois d'augmentation dès 2019 sont une surprise, puisque sa ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait assuré dimanche que le SMIC ne bénéficierait pas de "coup de pouce" supplémentaire par rapport à la revalorisation légale au 1er janvier (environ 1,8%, soit une trentaine d'euros).
Le chef de l'Etat a juste présenté cette pseudo-augmentation de manière fallacieuse, expliquant que cette hausse de 100 euros ne serait pas supportée par les employeurs. Ce n'est donc pas une réelle hausse du SMIC, car c'est l'Etat qui paiera la différence : en conséquence, il s'agit d'une augmentation de la prime d'activité, à la charge du contribuable.
L'Elysée a confirmé que ces 100 euros d'augmentation comprennent les hausses déjà prévues de la prime d'activité (30 euros en avril 2019, 20 euros en octobre 2020 et 20 euros en octobre 2021).
"Sur les réseaux sociaux, il y a une prise de conscience", commente l'élue de La France insoumise qui partage sur les réseaux sociaux le travail de démontage des arnaques de Macron par la presse depuis hier soir. Et les "gilets jaunes" se disent, 'on se moque de nous en fait'".

Des heures supplémentaires défiscalisées dès 2019

C'est un retour à l' "ancien monde". Les heures supplémentaires devaient bénéficier d'une exonération de cotisations sociales à partir de septembre 2019. Non seulement cette exonération interviendra dès le mois de janvier, mais les heures supplémentaires seront en outre défiscalisées, c'est-à-dire qu'elles ne seront plus prises en compte dans le calcul de l'impôt sur le revenu. C'est ainsi le retour à un dispositif mis en place par Nicolas Sarkozy, qui avait été supprimé par François Hollande.
Manu 1er corrige Macron pour la deuxième fois en... six ans. Le président novateur a décidé de rétablir une mesure qu'il avait participé à supprimer en 2012 sous la présidence Hollande et de la reprendre dans sa version extensive, avec exonération fiscale, alors qu'il s'y refusait jusqu'alors pour une question de justice. Les heures supplémentaires seront non seulement désocialisées (c'est-à-dire exonérées de cotisations sociales) - non pas à partir du 1er septembre, comme cela a été voté dans la loi de financement pour la Sécurité sociale pour 2019, mais à partir du 1er janvier prochain - mais les revenus qui seront tirés des heures travaillées en plus seront défiscalisés, c'est-à-dire exonérés d'impôt sur le revenu. Et ce, alors qu'Emmanuel Macron avait martelé pendant sa campagne "qu'il n'y a pas de raison et de justice à cela", puisque seuls les salariés imposables -et pas ceux qui ne payent pas d'impôt sur le revenu- en profitaient. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...
Une prime de fin d'année pour les salariés

Le chef de l'Etat a demandé "à tous les employeurs qui le peuvent" de verser "une prime de fin d'année" à leurs salariés. Cette prime ne sera pas soumise aux cotisations sociales et ne sera pas imposable. L'Elysée précise qu'il s'agit bien d'une prime exceptionnelle (qui ne pourra donc pas être versée les années suivantes) et que les fonctionnaires - employés de l'Etat - ne bénéficieront pas de cette prime.

La hausse de la CSG annulée pour les retraités modestes

C'est également l'un des points sur lesquels le gouvernement disait ne pas vouloir revenir. La hausse de la CSG sur les pensions de retraite, qui est passée de 6,6% à 8,3% au 1er janvier 2018, va être annulée pour les revenus de moins de 2.000 euros, a annoncé le chef de l'Etat. L'Elysée précise que ce plafond concerne un célibataire. Le plafond en dessous duquel un couple de retraités sera exonéré de hausse de CSG doit encore être précisé [3.300?].

"Les mesures annoncées seront payées par le peuple et pas par les riches", a souligné Simonnet. "C’est un peu comme si c’était 'Joyeux Noël mais paye-toi ton cadeau !'" pour l'oratrice nationale de la France insoumise. 

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