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samedi 15 décembre 2018

Le salaire d'un présentateur de BFM TV, à faire pâlir un 'Gilet jaune'

Le présentateur de BFM TV, François Gapihan, révèle sans hésiter son salaire 

Lecteur des textes de confrères en coulisses et sous assistance d'une oreillette et d'un PC, le journaliste 'no limit' François Gapihan a posé frontalement la question - taboue en France - à un gilet jaune en plateau sur son salaire, alors qu'il  animait la tranche 17h/19h. Son invité interloqué lui a alors retourné la question, en lui demandant si, lui, il donnerait son salaire.

Le présentateur n'a pas hésité à répondre qu'il gagne "environ 3.600 euros net", à 35 ans et après six ans à BFMTV.  
Le gilet jaune surpris par l'impudence de cet étalage a choisi la discrétion en ne livrant pas son salaire en retour et a préféré botter en touche, par respect pour ses collègues.

A noter que le salaire annoncé par le présentateur est dans la moyenne des salaires des présentateurs de BFM TV, très loin des salaires des stars des chaînes historiques, sachant que sa tranche horaire n'est pas la plus recherchée. Le magazine Capital estimait il y a quelques mois les salaires de Gilles Bouleau, 56 ans, d'Anne-Claire Coudray, 41 ans, et de Jean-Pierre Pernaut, 68 ans,  entre 30.000 et 45.000 euros bruts par mois, même si ces sommes restent l'un des secrets les mieux gardés sur TF1.

Du côté du service public, il faut diviser l'enveloppe par deux ou trois : 15.000 euros environ par mois pour Laurent Delahousse, 49 ans, sur France 2. Pour France 3, les présentateurs tourneraient autour de 6.000 euros mensuel.

Jamais n'est mentionné l'abattement fiscal dont les journalistes sont les bénéficiaires

Ces 7.650 euros constituent un bonus mensuel de 630 euros non négligeables, notamment parmi les smicards : le nouveau montant du Smic horaire brut 2018 est de 9,88 euros ... Ce privilège déguisé en "allocation de frais d'emplois" régie par l'article 81 du Code général des impôts, est une niche fiscale pour les titulaires, ou non, de la carte de presse que ni FO, ni la CGT, ni la CFDT ne souhaite remettre en question.
En 1996, Alain Juppé entreprit de supprimer ces avantages, mais Lionel Jospin rétablit l'abattement fiscal pour les journalistes deux ans plus tard. "Au lieu des 30%, les journalistes pourront dorénavant retirer 50.000 F (soit 7.650 €) de leurs revenus, une mesure qui favorise les bas salaires et limite l'avantage pour les plus riches, se justifiait le socialiste. Il n'empêche que, souligne Slate.fr, les journalistes sont les seuls à bénéficier de la mesure", sans vergogne.
D'autant que ce n'est pas tout : ils peuvent aussi bénéficier d'un abattement de 30% sur les cotisations sociales salariales et patronales (c'est à dire que les cotisations sont prélevées sur 70% du salaire brut) dans la limite de 7 600 euros par an.

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