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dimanche 16 décembre 2018

Les "gilets jaunes" représentent-ils vraiment le peuple ? Une interrogation de démocrate ?

Ils ne le représentent pas; ils sont le peuple : une vaine offensive de la macronie 

Toute polémique de discréditation est bonne...

Une manifestation de \"gilets jaunes\" à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 8 décembre 2018.
Discréditer s'appelle débattre. "
"Certains affirment depuis un mois que les 'gilets jaunes' sont le peuple' ": qui se cache derrière "certains", anonymés par France Info, chaîne de service public qui offre à Olivier Costa l'opportunité de jeter le doute sur la légitimité des Gilets jaunes ? C’est un raccourci problématique à plusieurs égards, selon ce directeur de recherche au CNRS à Sciences Po Bordeaux, qui estime néanmoins que la crise [sociale] des "gilets jaunes" est sans doute l’occasion de repenser tout cela.

On a entendu, depuis un mois, beaucoup d’approximations sur ce que la démocratie est censée être, du côté des "gilets jaunes" et des responsables politiques qui entendent récupérer leur mouvement, mais aussi du côté de certains journalistes et chroniqueurs. Costa entend nous faire la leçon, sa pédagogie tendant à démêler le vrai du faux et le bon grain de l'ivraie. Sans condescendance, bien sûr, mais avec la hauteur de vue qui manque au peuple des "illettrés" accroché à sa calculette  et inquiets de ses fins de mois.

Au nom du peuple…

Certains affirment à satiété depuis un mois que "les gilets jaunes sont le peuple". "A satiété" est introduit subrepticement... C’est un raccourci problématique à plusieurs égards. Dans un système démocratique, "le peuple", c’est la communauté formée par l’ensemble des citoyens. C’est une abstraction, un idéal qui permet de penser le vivre en commun. D'entrée, nous apprenons, que ceux et celles qui filtrent notre vie aux ronds-points sont des "entités", des concepts...

"Il reste à savoir ce que veut le peuple," s'interroge, perplexe, le sachant. Par convention, on peut s’en approcher par le suffrage universel. A la présidentielle de 2017, rappelons que 37 millions de citoyens se sont rendus aux urnes. On peut insister sur l’importance de l’abstention et du vote blanc et nul, mais 37 millions, cela reste 100 fois plus que les plus importantes mobilisations de gilets jaunes. [On peut aussi rappeler que 12 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales se sont abstenus de voter le 7 mai 2017, soit un taux de 25,4% - un inscrit sur quatre -, auxquels s'ajoutent 4 millions de votes blancs et nuls. Au second tour, les électeurs inscrits ont mis quatre millions de bulletins blancs ou nuls dans les urnes et 12 millions se sont abstenus  (un record absolu sous la Ve République, depuis 1969 et le duel Georges Pompidou-Alain Poher). L'actuel président a été choisi par seulement 44% des inscrits. Macron n'a pas été élu avec la majorité absolue. Il l'a en outre été par défaut : 43% disent avoir voté pour lui en premier lieu pour faire barrage à Marine Le Pen, selon le sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. 8 français sur 10 n’ont pas voté pour Macron. Costa peut dissimuler cette réalité, mais il fragilise sa démonstration ]


Emmanuel Macron44%
Abstention25%
Marine Le Pen22%
Votes blancs et nuls9%
Total:
100
La règle majoritaire est une approximation de ce que "veut" le peuple, énonce Costa. 

En France, pour certaines élections du moins, notamment pour les présidentielles, le mode de scrutin veille à ce qu’une majorité se dégage [la peur du retour au chaos subi durant la IVe République]. Au second tour, on contraint les électeurs à choisir entre deux candidats seulement, de sorte que le vainqueur puisse clamer avoir été élu par une majorité [explique sentencieusement Costa]. C’est là encore une illusion, mais les électeurs jouent habituellement le jeu. Ainsi, ils confirment toujours le résultat de l’élection lors des législatives, car ils savent que – en France du moins – l’existence d’une majorité claire est indispensable au bon fonctionnement des institutions et à la conduite de l’action publique. [Les blancs-becs de la majorité présidentielle à l'Assemblée ne sont pas mieux élus que Macron : plutôt plus mal, d'ailleurs, car les Français ne sont pas demandeurs d'une cohabitation]

Certes, cette majorité est un peu artificielle, et Emmanuel Macron a sans doute perdu de vue qu’il a été élu par de nombreux citoyens qui entendaient, avant tout, s’opposer à Marine Le Pen. En outre, la démocratie ne s’épuise pas dans le vote, et la majorité ne peut pas tout imposer. Les citoyens doivent pouvoir s’exprimer entre deux élections [d'où la revendication du 'référendum d'initiative citoyenne' (RIC) par nombre de Gilets jaunes]. C’est la raison pour laquelle la démocratie garantit le droit de s’exprimer, de s’engager dans un parti, un syndicat ou une association, de manifester, de faire grève, de signer une pétition. [notre politologue est attaché aux institutions] Par ailleurs, les droits des minorités doivent être défendus par la Constitution et le droit, et par les autorités [Costa aborde le sujet de la 'proportionnelle'].

Distinguer les revendications légitimes

En France, la démocratie reste largement fondée sur la représentation. Les mécanismes de démocratie participative jouent un rôle modeste, les corps intermédiaires sont traditionnellement considérés avec suspicion [allez savoir pourquoi], les juges ont une influence relativement modeste [ils ne sont d'ailleurs pas élus !], et les élus ont une grande autonomie d’action [les juges aussi...]. En effet, les députés ne sont pas censés représenter leurs électeurs, mais la nation [ce qui autorise à penser que le mille-feuille territorial puisse être allégé], et le président jouit d’importantes prérogatives, dans une approche de sa fonction très gaullienne, voire bonapartiste.

La crise des "gilets jaunes" est sans doute l’occasion de repenser tout cela, et de donner plus de poids à des mécanismes de démocratie participative et délibérative [retour à la Commune, période pourtant troublée]. Elle est aussi une salutaire mise en garde pour les gouvernants qui ont trop fait abstraction de la manière dont certaines mesures ont été perçues par la population [la manière dont ces mesures ont été prises est en question: avant la perception qu'on en a, la méthode qui les a imposées interpelle...]. Réforme de l’ISF, baisse des APL, hausse de la CSG pour les retraités, limitation à 80 km/h ou fiscalité sur le gazole [sans oublier trois recours à l'article 49.3 pour faire passer en force la loi Travail, avec l'accord des blancs-becs de la majorité qui s'autorisent à nous donner des leçons de démocratie...] sont autant de décisions qui ont suscité de fortes récriminations qui n’ont pas été entendues [elles ont été "écoutées", mais "assumées", selon les porte-paroles et les mal-élus mal-aimés du Palais Bourbon], au nom de l’idée que le président avait un mandat clair [sic] et un projet pour la France [des promesses de campagne reniées], et qu’il devait garder le cap [contre la volonté du peuple souverain].

Il n’en reste pas moins qu’une minorité, même très mobilisée, même bénéficiant d’un soutien de l’opinion publique, ne peut pas se substituer à la majorité et effacer les résultats des élections [Cette assertion serait recevable si le pouvoir en place représentait une majorité de Français]. Les "gilets jaunes" sont un mouvement d’ampleur, mais on n’a jamais eu plus de 300.000 personnes [selon le ministère de l'Intérieur...] dans la rue [quantité négligeable ?]. La foule n’est pas le peuple [sic : le peuple, c'est les autres...] et 300.000 personnes ne peuvent pas décider pour le peuple [577 députés et 348 sénateurs, soit 925 parlementaires, le sont davantage que plus de 300.000, des "entités"?].

Que faire, en effet, si 300.000 personnes défilent pour demander l’interdiction de la chasse, et si la semaine d’après 300.000 défilent pour demander son maintien ? [un référendum d'initiative populaire, c'est pour les chiens de chasse? L'Edouard a-t-il eu un cas de conscience lorsqu'il a imposé les 80 km/h ?] Quand les opposants au mariage pour tous ont défilé en masse, et durablement, le gouvernement aurait-il dû retirer sa loi ? [pourquoi Costa n'illustre-t-il pas son propos avec les suites données au référendum français de 2005 sur le traité établissant une constitution pour l'Europe ?...] Comment distinguer les revendications légitimes, qui doivent être prises en compte, des autres [toutes choses égales par ailleurs, il n'appartient pas à Costa d'en juger]?

Dans le cas du mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement aurait dû comprendre plus tôt qu’il était l’expression d’un fort mécontentement chez une partie substantielle du corps électoral [singulièrement parmi les électeurs qui ont rejeté le ministre-candidat]. Les premières réactions – ou l’absence de réaction – n’ont fait que mettre de l’huile sur le feu et cultiver chez les citoyens mobilisés l’idée qu’ils étaient déconsidérés [euphémisme !].

Il n’en reste pas moins [sic] que, dans une démocratie représentative, on ne peut laisser la rue gouverner [doit-on pour le moins l'entendre et l'écouter ?], sinon toute réforme – qui fait généralement des gagnants qui s’ignorent et des perdants qui se mobilisent [présentation schématique et fallacieuse] – serait exclue.

La logique du "tout ou rien"



En outre, comment intégrer la violence à cette équation ? Une manifestation violente est-elle plus ou moins légitime qu’une manifestation pacifique ? [la violence est le recours ultime d'un peuple dont les représentants restent sourds  à la colère inspirée par la misère] Certains estiment que la violence est un indice du degré de mécontentement des manifestants (de "désespoir", diraient ceux qui les soutiennent) [parenthèse révélatrice] et que le gouvernement doit être plus à l’écoute en cas de débordements [entendre le peuple AVANT qu'il ne se répande dans les rues serait plus responsable et respectueux de l'humain...]. Mais, une fois encore, peut-on gouverner un pays ainsi ?

Ce qui caractérise le mouvement des "gilets jaunes" depuis le premier jour, c’est la méconnaissance des règles habituelles de la mobilisation [les codes mondains appliqués aux citoyens ?], qui doit opérer à travers un ensemble d’outils démocratiques et pacifiques [amalgame larvé entre Gilets jaunes et "casseurs"]: pétitions, tribunes dans la presse, manifestations (déclarées et encadrées), contacts avec les élus, grèves… [les révoltés des ronds-points ne recrutent pas parmi les bobos-intellos. Est-ce une faute?]

Le mouvement avait trouvé, avec le gilet jaune, un marqueur de mobilisation très astucieux [ironie ?]: chaque automobiliste français était équipé de cet accessoire visible, facile à porter ou à mettre en évidence sur son tableau de bord [et ils l'ont arboré, librement]. Mais les initiateurs du mouvement ont choisi d’emblée d’opter pour des formes d’action illégales [à 48 ans, Costa n'a encore pas connu l'angoisse des fins de mois] : manifestations non déclarées en préfecture et dépourvues de responsable et de service d’ordre [ils sont pourtant présentés ici et là comme des militants extrémistes masqués], blocages de routes et de commerces [on attend les prochaines condamnations de Costa visant les blocages cégétistes...], violences envers les automobilistes récalcitrants [et inversement] et les forces de l’ordre [et réciproquement], dégradations et incendies volontaires…
Antoine pourrait être un étudiant de Costa.
Ce jeune homme a voulu ramasser une grenade lancée par les policiers, samedi, lors de la mobilisation des "gilets jaunes" à Bordeaux. Mais celle-ci lui a explosé dans la main. Il est aujourd'hui amputé.
Ils ont en outre, par principe, refusé de rencontrer les représentants de l’Etat et cherché à imposer leurs revendications de manière unilatérale [la loi Travail de Macron, c'était consenti ?], dans une logique du "tout ou rien" [ce sont aussi des sacrifices familiaux sur cinq semaines de mobilisation]. Si n’importe quelle organisation – mouvement politique, syndicat, association, collectif – s’était rendue coupable du dixième des exactions commises par le mouvement des "gilets jaunes", elle aurait sans doute été rapidement dissoute [les 'ultra' de droite comme de gauche sont-ils 'dissolubles' ?].

En l’espèce, l’impunité règne [les "Gilets jaunes sont-ils pas pacifiques ? Combien d'activistes sont-ils punis ?], car le mouvement n’a pas de structure et de représentants officiels [logique répressive d'un universitaire] : chacun peut s’improviser porte-parole des "gilets jaunes" auprès de médias très complaisants [les syndicats de journalistes ont-ils reçu copie de ces accusations ?], sans endosser la moindre responsabilité 
[en 1991, la ministre socialiste de la ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale du gouvernement Fabius de Mitterrand, Georgina Dufoix, s'exonéra d'un simple et "respectueux" "responsable mais pas coupable" dans l'affaire du sang contaminé par le VIH ou le virus de l'hépatite C. Faute de l'adoption de mesures de prévention adéquates a provoqué la contamination de plusieurs centaines de personnes, à l'occasion de transfusions sanguines Aujourd'hui, les acteurs politiques sus-nommés jouissent du"coupable mais dispensé de peine"], 
ou se livrer à une surenchère sur les réseaux sociaux [un supplément d'info aux journaux pratiquant la désinformation].

La question de la violence, nœud du conflit 
[et la perte de pouvoir d'achat, c'est quoi ?]

Certains commentateurs relativisent cette violence structurelle [Costa n'est pas dans la nuance]. Ils opposent la violence du gouvernement, qui étrangle de taxes les classes laborieuses [trop drôle (pour certains, à l'Elysée) cette terminologie évoquant feu Georges Marchais], et fait montre d’arrogance, et celle des manifestants. Ils [savoir qui ?] comparent les débordements des "gilets jaunes" à ceux des supporters de foot les soirs de victoire [des hooligans?] ou à ceux du Nouvel An [des incendiaires de voitures à Strasbourg ?]. Ils renvoient dos à dos casseurs et forces de l’ordre. Le citoyen qui se promène aujourd’hui dans les rues désolées de Paris, Bordeaux, Saint-Etienne ou Toulouse [ou Nantes], entre carcasses de voitures brûlées, barricades et devantures de magasins défoncées, pourra difficilement considérer que ce ne sont que les inévitables effets collatéraux d’un mouvement fondamentalement non violent. ["Certains" mais, au fait, et les autres ?]

La question de la violence est le nœud de ce conflit [la tête du noeud étant à l'Elysée]. Elle en constitue alternativement la légitimité ("Il faut prendre en compte les revendications de ces gens en colère" : un brin paternaliste et condescendant) et l’illégitimité ("On ne cède pas aux casseurs et aux factieux" : Costa prendrait-il à son compte le terme de "peste brune" "en marge" des mobilisations?). Car, sitôt que le pouvoir accède à des revendications exprimées avec violence – et le gouvernement n’a eu d’autre choix que de le faire [à force d'autisme hautain], pour que la pression retombe –, on [Macron "responsable mais pas coupable"] encourage d’autres groupes sociaux à adopter des comportements inciviques et délictueux [si le nombre exorbitant d'interpellations n'est pas dissuasif, malgré des gardes à vue, pourquoi engorger les tribunaux ?]

Pourquoi faire grève des semaines durant ou se réunir pacifiquement – à la manière du mouvement Nuit debout – pendant des mois sans rien obtenir si, en mettant à sac les Champs-Elysées ou en incendiant une préfecture, l’on provoque un recul immédiat du gouvernement ? La manière dont certains lycéens se sont récemment "mobilisés" – en brûlant des voitures et en s’équipant pour en découdre avec les forces de l’ordre – montre que le recul face à la violence crée des effets de contagion difficilement contrôlables. [Cela montre aussi que la colère est transgénérationnelle. Costa n'évoque d'ailleurs pas l'injustice fiscale subie par les retraités précaires : parce qu'ils ne retournent pas les voitures ?] 

Les sondages, un outil à manier avec prudence

[Ils n'étaient pas suspects aussi longtemps que Sarkozy ou Fillon étaient visés]
Les partisans des "gilets jaunes" argueront [il leur suffira de souligner] que le gouvernement n’a pas cédé à la violence, mais à l’opinion publique. Que les sondages établissent que les citoyens ont pris fait et cause pour les gilets jaunes, contre le président. Mais qu’en est-il réellement ? [Costa va nous expliquer...]
D’abord, que veut dire "soutien aux 'gilets jaunes'" ? On ne reviendra pas ici sur l’inanité de certains sondages. Interroger les gens sur leur comportement passés ou futurs ("pour qui avez-vous/allez-vous voter ?" ou sur leurs préférences "quelle est votre sensibilité politique ?") a du sens, mais interroger les gens [Costa ne fait pas partie des "gens qui ne sont rien" !] sur des questions vagues ou très complexes [exemple : Estimez-vous que la France a trop de politologues improductifs à nourrir ?] , donne des résultats qui doivent être considérés avec prudence.

Eprouver une forme de sympathie [faut pas trop lui demander non plus] pour des citoyens qui protestent contre la hausse des taxes, réclament plus de pouvoir d’achat et de services publics, s’élèvent contre des réformes impopulaires, et dénoncent le mépris des élites, ne revient pas à valider l’ensemble de leurs revendications [l'essentiel y est...] ou à souscrire à un changement de pouvoir ou de régime [Costa n'est pas pressé de voir l'avènement du "monde nouveau" imprudemment annoncé par Macron ? Gare à sa promotion... ].

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On [c'est Costa, modestement, mais discrètement, ci-contre] rappellera alors que 80% des Français désapprouvent l’action du président. Mais qui peut se dire satisfait de son action alors que la France vit une situation insurrectionnelle [confusion intellectuelle des causes et des conséquences ?], que les citoyens sont empêchés de circuler à leur guise [les filtrages occasionnent des retards : que dire alors des grèves des transports?...] ou de travailler [les enseignants FSU accueillent-ils effectivement leurs élèves ou les parents se débrouillent-ils sans eux ?] que les chaînes de télévision passent en boucle des images de guérilla urbaine [Costa pourrait citer LCI, CNews ou BFMTV, mais il s'en garde bravement] ? Le citoyen de bonne foi ne peut que constater que le président s’y prend mal pour gouverner le pays.

Pour autant, est-ce que les 80 % de sondés seraient prêts à porter Jacline Mouraud ou Eric Drouet au pouvoir [question intelligente valable pour Henri Krasucki, CGT ?] 

ou l’un des leaders de l’opposition [tel François Rebsamen ?]

Jean‑Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Laurent Wauquiez et Olivier Faure soufflent sur les braises depuis le début du mouvement, en espérant tirer leur épingle du jeu et rejouer la présidentielle, mais les citoyens ne sont pas dupes : les sondages les plus récents montrent qu’aucun ne tire bénéfice du mouvement et ne constitue une alternative politique crédible.
France Info fait en revanche confiance à Olivier Costa
Hasard pur : plusieurs centaines de manifestants ont défilé, vendredi 14 décembre à Paris, à l'appel de la CGT pour plus de pouvoir d'achat. Une manif aux airs de remobilisation pour la centrale de Montreuil, à la veille de "l'acte V" des gilets jaunes. Quel crédit accorder à ce politologue de province qui biaise ses démonstrations? Ses étudiants sont-ils dupes ?
Une majorité attachée aux institutions et à la paix sociale

Nul ne sait où va ce mouvement [Qui sait où nous mène Macron ?]. La mobilisation est numériquement en baisse, mais les plus radicaux pensent leur heure venue, raconte encore O. Costa, et ne vont sans doute pas relâcher la pression. Les échauffourées ne sont plus le fait de gilets jaunes, mais d’extrémistes, de casseurs et d’opportunistes [l'ont-ils jamais été ?].

Les chercheurs en sciences sociales n’aiment pas faire de prédictions : ils sont scientifiquement mal équipés [sans doute parce que leur discipline n'est pas une science exacte et, comme l'Histoire, réécrite sous la dictée de l'idéologie] pour cela et préfèrent plus prudemment "prédire le passé" [ouaf, ouaf ! Galimatias ou carabistouille ?], en analysant le déroulement d’événements dont on connaît l’issue. On peut néanmoins penser que, à ce stade du mouvement, l’opinion publique va se retourner [Costa est la cartomancienne des sciences sociales].

L’émotion passée, les citoyens français, dont la vaste majorité est attachée aux institutions, à l’ordre public et à la paix sociale, s’entendront sans doute pour considérer qu’une insurrection hebdomadaire n’est pas le moyen le plus sûr d’améliorer le sort des Français [c'est juste tendance : contre la réforme du statut des cheminots, l'intersyndicale CGT-Unsa-Sud-CFDT de la SNCF avait pratiqué une grève sur le rythme de "deux jours sur cinq", à partir du mardi 3 avril 2018], et que le coup de semonce à l’endroit [ou à l'encontre] du gouvernement [disons l'exécutif...] était suffisant. Désormais, rares sont les personnalités et les acteurs de la société civile qui affichent leur soutien à un mouvement marqué par une ligne politique confuse [où il va Costa-Concordia ? le mouvement n'est justement pas aligné sur une quelconque parti, mais centré sur une revendication sociale, la défense du pouvoir d'achat et la protection du niveau de vie], par sa fascination [sic !] pour la violence [ayons une pensée pour les 788 manifestants blessés (sur les trois premières semaines) et des 7 Gilets jaunes morts...] et par son refus de la négociation [à la vérité, deux sont allés à Matignon et l'un d'eux, Jason Herbert, un Charentais de 26 ans (pour l'information de Costa, homme de "science" faisant profession de rigueur), a claqué la porte, Edouard Philippe ayant refusé que l'entretien soit retransmis en direct].

Les Français ont, dans un premier temps [dixit le fielleux], largement approuvé les "gilets jaunes" parce qu’ils partageaient leurs revendications, étaient déçus par le gouvernement ou manifestaient une certaine sympathie [ou une sympathie certaine] pour un mouvement inédit [plus sûrement, parce que citoyen et populaire]. Certains étaient sans doute [appréciation peu scientifique] aussi mus par une forme de suivisme [jugement désobligeant], de culpabilité de classe [appréciation marxisante], de griserie médiatique [aller s'échouer sur BFM ?] ou de romantisme révolutionnaire [incontournable poncif]. D’autres refusaient d’afficher leur soutien à un gouvernement sourd aux revendications, et désapprouvaient le discours de ceux qui affichaient leur mépris pour cette mobilisation populaire ou dénonçaient un peu rapidement la "peste brune" [Darmanin est petit mais tireur précoce].

On [on aura reconnu Costa Concordia] rappellera aussi que le mouvement des "gilets jaunes" n’a, initialement, guère laissé le choix au quidam [péjoratif: "au pauvre bougre" ?]. Face à un barrage, il était contraint, plus ou moins aimablement ["mouvement 'bon-enfant' seriné par la presse n'est pas arrivé au cerveau de notre intello de Bordeaux], d’enfiler son gilet jaune, de prêter allégeance à la cause [bienveillant], d’y contribuer éventuellement par une obole [si un casse-dalle en est une], afin de pouvoir aller travailler ou conduire ses enfants à l’école [un incontournable : les femmes et les enfants poussés devant]. Nombreux étaient les automobilistes qui arboraient un gilet jaune dans leur véhicule, "au cas où" [pour "certains", un geste de sympathie, non ?].

"Ce qui n’était encore que le sentiment d’une partie de la nation parut ainsi l’opinion de tous…"
Face à ces pressions [Costa a-t-il été témoin de violences de Gilets jaunes envers des Français indifférents ?], face à la quasi-unanimité des responsables politiques, des commentateurs et des leaders d’opinion [l'ami Costa ne regarde ni BFM, ni LCI, ni CNews: il faut qu'il cesse de se contempler!], il semblait difficile pour le citoyen de faire part de ses doutes [violences psychologiques caractérisées, torture, et quoi encore ?]. Mais, sauf à penser que l’électorat modéré, qui a dominé les élections l’an passé, s’est subitement volatilisé ou a radicalement changé d’orientation politique, on peut faire l’hypothèse qu’une partie des citoyens a dissimulé ses préférences.

Il y a près de deux siècles, Tocqueville avait révélé les falsifications auxquelles pouvaient conduire certaines contraintes  en prenant l’exemple du sentiment religieux durant la Révolution française[Costa fait allusion aux menaces de la guillotine exercées par les révolutionnaires - pour un "monde nouveau" - sur les braves gens]. Selon lui, les pressions qui s’exerçaient sur les croyants [la majorité], qui jugeaient malvenu [risqué] d’exprimer leur attachement au christianisme, avaient fait apparaître l’opinion publique comme antireligieuse, alors qu’elle ne l’était pas [en somme, la majorité des Français sont des dévots en Macron et les Gilets jaunes les auraient contraints à renier leur dieu].

Ce phénomène s’entretenait de lui-même, continue Costa, la faiblesse supposée du nombre des croyants au sein de la société française les incitant à continuer de taire leurs convictions [jusqu'en... décembre 1905 et la séparation de l'Eglise et de l'Etat: v'la que l'Histoire se répète !]
"Ceux qui niaient le christianisme élevant la voix et ceux qui croyaient encore faisant silence [descriptif encore valide dans la France de 2018], il arriva ce qui s’est vu si souvent depuis parmi nous, non seulement en fait de religion, mais en tout autre matière. […] Ce qui n’était encore que le sentiment d’une partie de la nation [une minorité] parut ainsi l’opinion de tous [la minorité de croyants peut donc être opprimée : ils n'ont pas droit à la proportionnelle ?], et sembla dès lors irrésistible aux yeux mêmes de ceux qui lui donnaient cette fausse apparence." (De la démocratie en Amérique. Laffont, p. 1045) The Conversation[irrésistibles aussi les campagnes sur réseaux sociaux, de #JeSuisCharlie à #BalanceTonPorc, en passant par #BlackLivesMatter, l'immense majorité irréprochable est contrainte au silence par les "fermes à clic(100.000 'likes' pour 50 euros)...]

Cet article - expurgé de ses commentaires ! - est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

Bref, lire Olivier Costa sur le mouvement des Gilets jaunes, c'est être entraîné au temps de la Commune de Paris en 1871.

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