Sarkozy, le piège à journalistes gogos ?
Dans Marianne, Maurice Szafran ne se compte pas au nombre des "journalistes gogos", ses confrères
En divergeant, l'ancien PDG de Marianne -viré de l'hebdomadaire en 2013 pour délit de pensée unique- s'oppose pourtant à ses confrères avec la même mauvaise foi. "A l’occasion de la parution de son livre sous forme d’autocritique, écrit-il, les journalistes ont célébré le changement de l’ex-président." C'est inexact dès les prémices, puisque l'élément de langage avait partout été "mea culpa" (très voisin de l'autocritique, selon Szafran), d'autant qu'il ajoute: "or, lors de son discours à Nîmes mercredi, Sarkozy Nicolas a vanté les mérites de son sujet préféré : Nicolas Sarkozy…" Mea culpa, auto-critique ou forfanterie, il faut savoir... Szafran n'écrit pas en latin, mais dénigre pareillement au reste de la presse noyautée par les multi-millionaires socialistes. Est-ce tout ce qui importe?
VOIR et ENTENDRE la présentation du sujet qu'en donne France 24 (France Télévisions)
avec Bruno Jeudy (rédacteur en chef politique de Paris Match, groupe Hachette Filipacchi Médias, pôle presse du groupe industriel Lagardère présidé par Denis Olivennes, ex-membre du CERES, classé à l'aile gauche du Parti socialiste, proche de Laurent Fabius et ancien directeur de Le Nouvel Observateur, aujourd'hui L'Obs) et David Revaultd'Allonnes (Le Monde). Point commun: les hommes d'affaires Bergé-Niel-Pigasse sont propriétaires de L'Obs à 66 % et du Monde à plus de 60%. Ce "face à face", dixit France 24, est à la vérité un entre-soi de la gauche :
Maurice Szafran s'accroche à sa chaire de morale politique. "Quant à Honte sur nous ! Nous ? Les journalistes politiques, ce groupe de bric et de broc qui, chaque jour, inlassablement expliquent et commentent, écrit-t-il dans challenges.fr, site de l'hebdomadaire économique Challenges détenu par Claude Perdriel, propriétaire du Nouvel Observateur et de sanisettes. Depuis quelques jours, depuis que notre excellent confrère [sic] de Paris Match, Bruno Jeudy, a révélé que Nicolas Sarkozy allait publier un livre (La France pour la vie, Plon, 25 janvier) où, notamment, il se livrerait à un long exercice d'autocritique, où il passerait et repasserait en revue les forces, mais surtout les faiblesses, de son quinquennat 2007/2012, nous avons tous entonné, moi parmi les premiers ici-même, le credo "Sarko a changé, Sarko a compris, Sarko accepte enfin l'introspection". "
Pour preuve du bien-fondé de ses propos :
"Que dalle, oui ! En réalité, nous nous sommes comportés tels des gogos qui aspiraient, eux, à cette nouvelle réalité. [un scoop sur les "aspirations" de Szafran, à la différence de ses confrères !]
Nicolas Sarkozy a eu vite fait de nous rappeler à l'ordre, de nous ramener à la réalité, à la sienne. Et avec quelle morgue ! [Cet "éditorialiste invité"" va certainement fournir des justifications à cette réaction épidermique, un soupçon partisane...]

Au passage, un coup de patte aux journalistes gogos que nous sommes - ça fait toujours du bien -, par définition responsables du "miroir déformant" qui interdit aux Français de voir Sarkozy tel qu'il est, c'est à dire formidable [Le miroir déformant de la gauche renvoie l'image de la gauche, quoi de plus naturel en somme]. Une première formule d'une creuse banalité : "Heureusement que ça va mal car qu'est-ce que ce serait si ça allait bien"... Puissance de la pensée ! [C'est le ressenti de la population, mais il ne faut pas être l'un des dirigeants de Marianne ciblés en juin 2011 par le SNJ-CGT pour "la forte augmentation des cinq plus hauts salaires de l'entreprise (87 % sur cinq ans) et l'importance des notes de frais de ces dirigeants (d'un montant total de 190.000 euros pour l'année 2010)"] Seconde formule, dans une langue et un français tout à fait approximatifs : "Ceux qui pensent que ce que je fais, j'en ai plus envie (sic !), dites-leur que vous m'avez entendu". Au secours, le "nouveau" Sarkozy n'est sans doute pas près d'arriver. Même s'il fait savoir au bon peuple qu'il reste coucher à Nîmes, lui qui ne supportait pas le confort, ou le mal confort, des hôtels de nos provinces. Information de la plus haute importance.
On attendait une analyse, voire une charge. On tombe sur une décharge
Les questions qui devraient nous tarabuster, ainsi que nos lecteurs:
Pourquoi les journalistes politiques se sont-ils prêtés à cette construction artificielle [à laquelle le donneur de leçons: ] -de mauvaise foi- à participer, comme il le dit plus haut plus haut], avant même d'avoir pu lire une ligne du livre de Sarkozy ? ["nous avons tous entonné, moi parmi les premiers ici-même, le credo "Sarko a changé, Sarko a compris, Sarko accepte enfin l'introspection" " a lui-même écrit Szafran qui devrait relire sa prose...]
Pourquoi avons-nous tant envie qu'il "change" alors que l'expérience, de la politique et du personnage, devrait nous inciter à la plus grande prudence ? [évoque-t-il le parcours de Hollande, président par défaut, les engagement et les réalisations de Flanby ?]
Pourquoi la fascination de Sarkozy [un Sarkozy qui obnubile Szafran jusqu'au point de l'obsession pathologique], en passe de disparaître parmi les Français [un espoir de Juppé et de la gauche], y compris ceux qui votent à droite [car Szafran sonde aussi les reins et les coeurs], fonctionne-t-elle encore vis à vis de notre (petit) corps social ? A cet instant précis, les analyses du sociologue Pierre Bourdieu [déterminisme social, rigide] nous manquent [allez savoir pourquoi!]."
A cet instant, Szafran ne nous manque déjà plus.
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