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lundi 8 février 2010

Les profs de Vitry-sur-Seine ont-ils créé les conditions de la violence ?

Ils refusent de donner leurs cours

Le ministère de l'Education avait demandé aux professeurs de reprendre les cours au lycée de Vitry-sur-Seine
(Val-de-Marne) Lire PaSiDupes

Un élève de 14 ans y a été poignardé mardi 2 février. Mais les enseignants font le chantage au doublement du nombre de surveillants, mis à mal ces dernières années par les suppressions de postes, disent-ils. Ils avaient pourtant accepté la fin de non-recevoir qu'année après année leur hiérarchie territoriale, le Conseil Régional, avait adressé à leur demande de renforcement de l'enceinte extérieure de l'établissement. Pourquoi cette variation d'attitude ?

Nous avons un élément de réponse avec la présentation de leur opposition, ce matin sur France Info. La radio de service public parlait de « bras de fer avec le ministre ». Cette personnalisation du rapport de force en dit long sur sa nature politique.
Les syndicats manipulateurs du corps enseignant et de l'opinion ont en effet gardé la nostalgie du temps où ils étaient co-gestionnaires du ministère. La secrétaire nationale Unité Action du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES, créé en 1944, comme syndicat de la Confédération générale du travail -CGT), Monique Vuaillat (1984-99, soit 3 quinquennats), est connue pour un sévère « bras de fer » avec Claude Allègre (alors principal conseiller du ministre de l'éducation nationale, Lionel Jospin (ministre trotstskiste lambertiste et sécessionniste du SNES) en 1989, date qui marque la prise de pouvoir du SNES (FSU) au ministère.
La FSU a depuis conservé l'habitude de ménager le ministère dont il a ancré à gauche et où ses militants continuent d'entretenir un curieux climat. Puisqu'ils ne sont pas masochistes, les professeurs syndiqués s'en prennent donc plutôt au ministre, et avec d'autant plus de détermination que le ministre n'appartient pas à leur camp.

Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel voudrait que les élèves retrouvent le chemin des salles de cours et un climat favorable à l'étude
. Mais le souci des professeurs du lycée Adolphe-Chérioux n'est pas visiblement l'intérêt de leurs élèves. Les professeurs ont exercé leur droit de retrait après l'agression de leur élève."Je crois qu'aujourd'hui, il faut surmonter son émotion et la place des professeurs est à mon sens davantage dans les classes auprès des élèves", a déclaré le ministre à France 5.
Le ministère de l'Education nationale a fait savoir qu'à compter de vendredi, ces arrêts de travail seraient considérés comme des journées de grève, et à ce titre non-payés. Une provocation, hurle la gauche syndicale.

La grève -et l'arrêt des cours- pour 3 personnels

Le parc du lycée
Les élèves n'ont pas encore le droit à la parole sur le service public...

Soit ils ne sont pas suffisamment formatés, soit ils demandent à travailler et conserver toutes leurs chances dans la vie.

L'embauche de 3 surveillants supplémentaires et 6 médiateurs de la vie scolaire par le rectorat de Créteil, ça fait 9: le compte n'y est pas, selon les enseignants enrevendiquent 11: ils demandent le doublement du nombre de surveillants (11 nouveaux éducateurs). 9, c'est "insuffisantes".

France Info se livre ce matin à son militantisme habituel


  • La radio reçoit une représentante syndicale, professeur d'histoire, qui dénonce la « logique politicienne » du ministre, selon elle, et lui oppose sa « logique citoyenne » : logique révolutionnaire contre logique républicaine.
  • La radio engagée poursuit son action militante en prétentant que la mobilisation d'enseignants du lycée de Vitry fait « des émules dans une vingtaine d'établissements ». Un amalgame, puisque ils sont mobilisés contre la réforme du lycée...

    Le proviseur de l'établissement milite sur France Info
  • "Avec les suppressions de postes de ces dernières années, il s'agit juste d'un rétablissement", a-t-il soutenu ce lundi matin.
    -> Il a notamment expliqué que le lycée de 1 500 élèves n'avait plus de salle de permanence surveillée, ce qui paraît peu respectueux de la capacité de jeunes adultes à s'autogérer, alors qu'ils seraient très matures en dehors du milieu scolaire.
    -> Bien que son lycée dispose d'un foyer des élèves et d'un CDI (bibliothèque), le proviseur sous influence déclare encore: « Les élèves n'ont pas d'autre choix que de rester dans les couloirs entre les cours. » Le proviseur tendancieux ferait-il l'impasse sur certaines des ressources de son propre établissement ?
    -> D'ailleurs, il ignore également une partie de son équipe pédagogique et le rôle des CPE, conseillers principaux d'éducation (titre cocasse puisqu'ils sont tous 'principaux'), et assure: « Cela crée des tensions que des surveillants ne sont pas là pour apaiser. » Puisque leur présence -et leur efficacité- sont négligés, faut-il dès lors supprimer les CPE ?

    Les radios de service public relaient la parole des syndicats

    La parole de Luc Chatel n'est pas écoutée

  • Outre qu'il a ajouté avoir demandé au recteur de "mettre en place, tant que la situation n'est pas redevenue normale", les équipes mobiles de sécurité "c'est à dire 9 supplémentaires", le ministre a indiqué qu'avec l'apport de personnels supplémentaires, "on passe à 28".
  • Toute la matinée, France Info aura suivi « en direct » les négociations entre le SNES (FSU) et le rectorat, comme un match de foot-ball. Il aura donné la parole à une seule équipe (pédagogique) dont des professeurs très revendicatifs (deux professeurs d'histoire différents). « La balle est dans le camp du ministre », entendait-on.

    Gardons-nous surtout de fustiger les utopistes responsables

    La « politique de prévention », ça donne quoi ?
    Elle chaque jour pratiquée par les enseignants citoyens ou simplement syndiqués. Elle imprègne leur enseignement, mais aussi les conseils où se prennent les décisions pédagogiques et de vie de l'établissement: conseils de classe et conseils d'établissement (assemblée de parents et des personnels consultée sur certaines décisions dont l'approbation du budget annuel). Les représentants syndicaux sont membres de ces conseils dont les décisions engagent l'avenir...

    La responsabilité du Conseil Régional
    Elle est dissimulée derrière le rideau de feu des mots d'ordre des syndicats. La presse ne précise pas à qui des lettres d'alerte ont été adressées... Pourtant, Luc Chatel a annoncé avoir obtenu des Conseil Général et Régional qu'ils remplissent leurs responsabilités et financent la remise en état qui leur incombe: la clôture d'enceinte. La sécurité commence par là, sinon une armée de surveillants ne pourrait assurer la sécurité. Lire PaSiDupes et la déclaration de Luc Chatel mettant en cause le CR

    A Vitry, la politique utopiste du « lycée ouvert » est remise en cause
    L'immense parc départemental de 36 hectares (ci-dessus), sur lequel est implanté le lycée devait -dans l'esprit soixante-huitard- être idyllique. Aujourd'hui, cet établissement scolaire est pourtant déclaré défavorisé par des journalistes incompétents qui se satisfont d'une seule version des faits et d'un seul descriptif de la situation. Le rêve des pédagogues illuminés et des acteurs institutionnels s'est avéré un handicap dans la circonstance, décrite par l'un des interlocuteurs comme un « milieu urbain et une population scolaire difficiles ».

    Devoir de mémoire

    Lire PaSiDupes sur la situation actuelle
    Et surtout
    les actions de la CGT et du PCF, dans PaSiDupes
    Le CNT n'a d'ailleurs pas oublié les bulldozers: lire encore PaSiDupes
    Ca laisse des traces et la sérénité à l'intérieur des établissements scolaire n'y gagne rien.
    On peut également lire avec profit ce que fait la CGT des travailleurs sans-papiers
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