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lundi 22 février 2010

Fast-food halal: plainte de Roubaix contre Quick

La polémique enfle contre la société française de restauration rapide

Roubaix, village gaulois résistant ?

La société belge devenue française en 2007 suscite une vive polémique avec la vente expérimentale de hamburgers halal dans huit de ses restaurants Quick. Lire aussi PaSiDupes

Nos ancêtres les Gaulois mangeaient-ils halal ?

La controverse est montée d'un cran jeudi dernier avec une plainte pour "discrimination" déposée par le maire PS de Roubaix contre la chaîne de restauration rapide. Me Franck Berton, avocat de la commune où se trouve l'un des huit restaurants concernés, a déposé en mains propres la plainte à Lille.
René Vandierendonck, maire socialiste de Roubaix et vice-président de Lille Métropole Communauté urbaine, a indiqué qu'il saisirait aussi la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations). L'élu explique ne pas être gêné "qu'il y ait une offre halal", mais il juge que "ça va trop loin quand on ne propose plus que cela".

La politique communautariste de Quick

Depuis cet automne, à Argenteuil, Marseille et Roubaix notamment, certains restaurants Quick ne servent plus, à titre expérimental, que des hamburgers halal ou à la dinde fumée au lieu du bacon.

Le marketting de Quick mise sur une minorité d'avenir en France

En attendant 2030, quand Quick ouvrira huit restaurants expérimentaux pour la minorité chrétienne, Pierre François-Poncet et Jean-Baptiste Degermann, présidents du directoire de Quick, creusent le sillon prometteur de la minorité musulmane défavorisée et contribuent ainsi, mais à leur façon, à notre intégration.
Pour le mouvement patronal Ethic, qui prône une valorisation humaine de l'entreprise, "ce choix halal résulte (...) de la rencontre entre l'offre et la demande et d'un choix marketing. Que ce choix réponde à (...) une tradition culturelle ou religieuse, relève de la liberté d'entreprendre".
On attend toujours la réaction des anti-libéraux et de la gauche de la gauche socialiste. Le très stylé Benoît Hamon n'a encore souffert d'aucun relent « nauséabond », mais l'entourage des Peillon, Frêche, Valls et Alliès lui a certes quelque peu gâté l'odorat que certains croyaient plus délicat. Lire PaSiDupes

=> L'objectif des commerçants de la mal-bouffe industrielle:
- "valider l'intérêt commercial et la faisabilité technique" d'une offre halal, alors que le marché de l'alimentation halal en France est évalué à près de 4 milliards d'euros.
- "suivre les évolutions du marché, chercher à y répondre et faire des tests en conséquence font partie du mode normal de fonctionnement" d'une entreprise commerciale, selon le groupe.

Quelques réactions

Le village gaulois UMP est partagé


  • Plusieurs députés UMP, comme Jacques Myard et Lionnel Luca, ont jugé que l'offre de Quick représentait "une grave dérive communautariste contraire aux principes républicains", et ont appelé au "boycottage" de la chaîne de restauration. Lire les propos de Mordillat
  • Seul le député UMP du Nord, Christian Vanneste, a jugé que cette polémique avait une "importance voisine de zéro".
    "L'existence de magasins proposant des produits liés aux interdits religieux n'est pas nouvelle. Il y a des boucheries halal et des épiceries casher depuis fort longtemps, sans qu'on en fasse une montagne", a-t-il estimé.

    Les religieux musulmans banalisent le zèle des commerçants chrétiens
  • Le président du CFCM (Conseil français du culte musulman) Mohammed Moussaoui a estimé qu'il fallait "rester raisonnable". "Des restaurants qui ne servent que du halal ou que du casher, ça existe depuis toujours", a-t-il remarqué à la façon de Christian Vanneste, membre du groupe d'amitié France-Algérie et France-Mali et du groupe d'étude de la Lybie à l'Assemblée nationale.
  • Malgré cette initiative « pas très catholique », Chems-Eddine Hafiz, vice-président du CFCM, s'est indigné plus ouvertement de la "stigmatisation récurrente de l'islam".
  • Pour Fouad Alaoui, président de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France), un produit halal est une "viande qui provient d'un animal égorgé, qui n'est pas mélangée avec des produits illicites en islam (alcool et porc)".
    "Rien n'empêchait Quick de proposer du halal à côté de ses produits habituels(...). C'est leur affaire mais c'est beaucoup de tapage pour une question purement commerciale". Or, l'UOIF est très active sur le terrain et proche des Frères musulmans, une organisation organisation panislamiste fondée en 1928 en Égypte avec comme objectif une renaissance islamique, la lutte contre l’influence occidentale et l’instauration de la charia.

    Un compromis scélérat
  • La mairie UMP de Marseille s'est entretenue avec la direction des deux Quick exclusivement halal et l'a incitée à proposer simultanément des produits halal et non halal.
  • Jean-François Copé, le patron des députés UMP, a jugé "un peu excessive" la polémique halal. "Il y a en France des restaurants (...) qui servent des produits exclusivement dédiés à une communauté", a-t-il déclaré au Figaro-Le Talk-Orange. Et d'ajouter: "Bien sûr je préférerais que dans les Quick concernés on puisse ne pas avoir que de la viande halal".
  • En revanche, le député UMP du Rhône Philippe Meunier a dénoncé le menu halal servi au repas du Nouvel An de la mairie de Saint-Priest, près de Lyon. "Avec cette nouvelle affaire, nous dépassons maintenant toutes les bornes en obligeant les non-musulmans à consommer de la viande halal", a-t-il osé observé.

    Viande halal pour tout le monde
    Qui sera le premier chef français trois étoiles halal ?

    Lire PaSiDupes sur la menace identitaire
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