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samedi 6 février 2010

Réforme: l'agence de presse française craint l'avenir

Les syndicats interpellent le ministre, Frédéric Mitterrand

Des journalistes qui ont besoin d'un décryptage de leur actualité

Cinq syndicats de l'Agence France-Presse ont écrit au ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, pour lui demander de présenter "préalablement" au personnel le projet de réforme du statut qui serait mis au point par le comité d'experts chargé du dossier.
Frédéric Mitterrand a en effet installé en décembre un groupe de travail de cinq experts chargés de réfléchir à l'adaptation de l'A*P au XXIe siècle. Bien que le groupe soit piloté par un homme du sérail, Henri Pigeat, président du Centre de formation des journalistes et ancien PDG de l'agence, les syndicats.
"Nous ne savons pas ce qui sortira des travaux de ce comité. Ni ce qui sera retenu de ses propositions par le gouvernement. Mais nous demandons que tout projet éventuel soit préalablement porté à la connaissance du personnel, de manière à ce qu'il puisse donner, par consultation, son avis de manière éclairée", écrivent dans une lettre ouverte publiée vendredi les syndicats SNJ, CFDT, FO, Sud et CFE-CGC.
Cette demande, ajoutent-ils, "va dans le sens de vos appels réitérés au 'consensus' dans le dossier de l'A*P". L'absence de culture du consensus chez ces journalistes est annonciatrice de perturbations. Les media qui font des copiés-collés des dépêches d'agences vont pouvoir expérimenter les 35 heures: leur suffiront-elles ?

Le projet de réforme du statut de l'A*P

Elaboré par son PDG Pierre Louette à la demande du gouvernement, il prévoit d'une part la transformation de l'Agence en société nationale à capitaux publics, sous la forme juridique d'une société anonyme par actions, et d'autre part une réforme des organes de gouvernance.

=> Or, la loi de 1957 a donné à l'A*P un statut sans équivalent, sauf en matière fiscale: on comprend que l'agence de presse y soit attachée, si obsolète soit-il. leur imposition est en effet très favorable et appel une révision égalitaire et démocratique. Actuellement, l'entreprise de presse n'a aucune notion des risques liés à la prise de risque: une sérénité sans égale qui a développé dans ses rangs une arrogance sans commune mesure. L'A*P n'a pas de capital et est administrée de façon collégiale par ses clients (Etat et presse).
De quoi avoir une idée très distanciée et fort confortable de la crise économique internationale, mais n'autorise logiquement pas son combat contre l'entrée de capitaux privés dans les autres entreprises qui lui ressemblaient, EDF ou La Poste. Question de décence et d'honnêteté...

=> Pour les syndicats, "la modernisation de l'agence n'implique pas la transformation de l'agence en société anonyme, ni son étatisation, ni sa privatisation".
Tout de suite l'escalade de la peur et les grands mots démagogiques.

Quand le journaliste A*P qui se croit d'essence supérieure sera tombé de sa hauteur pour rejoindre à son corps défendant la plèbe de ses lecteurs et découvrir ses préoccupations quotidiennes, son idéologie progressiste perdra de son dogmatisme intellectuel et les salles de presse reprendront contact avec la réalité et le travail personnel.

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