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lundi 22 février 2010

Régionales: l'affaire Soumaré, monnaie d'échange de Huchon

Huchon ravive les braises Frêche, Pécresse tempère

La gauche militante ne s'était pas attardée pas sur le fond

La presse avait stigmatisé les propos du maire de Franconville sans se soucier de ce qui les justifient
=> Francis Delattre à propos d'Ali Soumaré, qui est d'origine malienne, avait déclaré : «Au début, j'ai cru que c'était un joueur de l'équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ca change tout ! »

La tête de liste socialiste aux Régionales dans le Val-d'Oise fut porte-parole des familles de Villiers-le-Bel, quelques jours après l'engagement de poursuites judiciaires à l'encontre de fonctionnaires de police dans le cadre des incidents de Villiers-le-Bel.
Ces violences sont consécutives aux décès à Villiers-le-Bel le 25 novembre 2007 de jeunes de 15 et 16 ans à deux sur une mini-moto entrée en collision avec une voiture de police. L'avocat de ces jeunes n'est autre que Maître Jean-Pierre Mignard, parrain d'enfants Royal-Hollande et ex-président de l'association de Désirdavenir Royal, candidate malheureuse de la gauche à la présidentielle 2007.
Au cours des violences qui avaient duré deux jours, des policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu, un commissaire avait été roué de coups, une école, une bibliothèque, une antenne de police et des commerces avaient été détruits.
Le maire PS de Villiers-le-Bel s'était plein de sous effectifs de police, alors que l'antenne de police incendiée avait été remplacée en mai précédent par un grand commissariat. Ouvert la nuit et le week-end contrairement à l'antenne de police, ce commissariat abrite 57 agents dont 31 affectés à la sécurité de Villiers, contre 28 auparavant.


Depuis, Ali Soumaré s'est distingué
«Il a conduit visiblement sans permis et il a été condamné pour ça mais il y a beaucoup d'autres choses, notamment vol, vol avec violences donc des choses graves», a-t-il rappelé.

L'escalade PS dans l'affaire Soumaré

Ali Soumaré -qui a porté plainte pour diffamation- n'est pas en position pour polémiquer, mais le PS le récupère et l'invite dans la campagne des régionales: les chefs de file PS et UMP ont dû évoquer le sujet.
D'abord qualifié de "réserviste du PSG", puis désigné par le maire UMP de Franconvile comme "délinquant multirécidiviste chevronné", la tête de liste dans le Val-d'Oise fournit pourtant au PS l'occasion de se refaire une virginité à travers cette affaire.
Le PS a décidé à son tour d'enfumer l'opinion en portant plainte pour diffamation. Le PS entend ainsi dresser un voile transparent et impudique sur cette autre affaire qui implique le camarade Frêche. Celui-ci a en effet tout juste suscité l'indignation en évoquant la « tronche » pas catholique du « mec » Fabius.

=> Franck Riester, directeur national de la campagne UMP des régionales, a condamné sur RFI, des déclarations «scandaleuses», les jugeant «du même niveau» que celles de Georges Frêche sur Laurent Fabius. «Ce type de dérapage ne doit pas être toléré», a précisé Franck Riester.
Le député de Seine-et-Marne a remis les choses en perspective.

«Mais le maire de Franconville n'est pas tête de liste en Ile-de-France, c'est Valérie Pécresse», alors que «Georges Frêche en Languedoc-Roussillon était tête de liste avec le soutien du PS», avant que le parti de Martine Aubry ne décide de présenter une liste alternative contre lui.

=> Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a déclaré lundi qu'il «n'accepter(ait) pas que l'on place sur le même plan» les propos de Georges Frêche et ceux de Francis Delattre. Il a évoqué lors de son point de presse hebdomadaire une «opération d'enfumage» organisée par le PS autour des propos de Francis Delattre «pour masquer» la récidive raciste de Georges Frêche, président (ex PS) du Languedoc-Roussillon.
«Des propos, a-t-il ajouté, d'une gravité telle que tous les démocrates de ce pays s'éloignent de M. Frêche avec ce qu'il a dit». Le maire UMP de Franconville «a sans doute eu une formule pas très heureuse mais qui en aucun cas - d'ailleurs celui qui en a été l'objet (Ali Soumaré l'a dit lui-même - n'est raciste», a insisté Frédéric Lefebvre.
Ces «propos visaient... à expliquer que dans le Val d'Oise, les socialistes sont tellement peu fiers de leurs personnalités politiques qu'ils ont décidé de mettre en avant des inconnus d'où la référence à "équipe réserve du PSG", c'est-à-dire en clair les seconds couteaux».
«On peut trouver ça drôle ou pas drôle (...) mais essayer comme le fait une partie des socialistes de monter tout ça en épingle pour essayer d'atténuer la question Georges Frêche, je trouve que ça n'est pas très digne», a conclu le porte-parole.

Lorsque l'information n'est pas tronquée

=> Les faits: plusieurs infractions, condamnations et procédures à l'encontre du candidat Soumaré
"Contrairement à l'objectif de promouvoir un jeune de nos quartiers, cette candidature ne peut être exemplaire et elle est outrageante pour la démocratie", écrivent Francis Delattre et Sébastien Meurant.
Ces deux élus UMP mettent la secrétaire national du PS et la tête de liste Ile-de-France face à leurs responsabilités: "Nous demandons à Martine Aubry, si intransigeante sur les principes et à Jean-Paul Huchon, si cynique dans sa stratégie électoraliste, de retirer la candidature d'Ali Soumaré".
Francis Delattre a produit devant la presse la copie d'un récent jugement daté du 13 octobre 2009 du tribunal de grande instance de Pontoise. Dans une affaire de rebellion à agents de la force publique, Ali Soumaré y avait été condamné à deux mois de prison ferme, "compte tenu des condamnations déjà prononcées".

=> Les conséquences
Dans un texte collectif, intitulé "Elections régionales Ile-de-France: la liste socialiste aux mains sales", deux élus UMP, Francis Delattre, maire UMP de Franconville, et Sébastien Meurant, maire de Saint-Leu-la-Forêt, accusent la tête de liste PS dans le Val-d'Oise, Ali Soumaré, d'être un "délinquant multirécidiviste chevronné".
Ils demandent donc le retrait de sa candidature de la liste PS.
Dans un communiqué également signé et adressé à diverses rédactions, Francis Delattre demande le retrait d'Ali Soumaré de la liste PS aux régionales. Il a aussitôt reçu le soutien d'Axel Poniatowki, qui mène la liste UMP dans ce département de la région parisienne.

La controverse inutile

Le faux procès de la gauche relayée par la presse engagée
L'opposition se pose de fausses questions
=> S'interroger sur la source des deux maires UMP permet de ne pas remonter trop haut dans les démêlés judiciaires de la tête de liste PS.
-> Francis Delattre explique qu'il est allé tout simplement au greffe du tribunal, qui lui aurait communiqué les pièces corroborant ses accusations : pas même une fuite considérant la capacité des élus à ouvrir des portes.
-> Le porte-parole de l'UMP a confirmé lundi 22 que les accusations contre Ali Soumaré, étaient fondées sur des «documents très précis» et il a sommé le PS de «faire la vérité sur cette affaire». «Il suffit d'aller sur internet» ou «au greffe du tribunal» pour vérifier ces informations, a affirmé Frédéric Lefebvre sur RTL, invitant «tous les auditeurs à le faire».

=>Les enfumeurs insistent pourtant d'une part sur le fait que certains actes judiciaires produits par l'UMP sont datés du 16 février 2010, soit trois jours seulement avant la parution de leur communiqué, un délai pourtant suffisant quand on connaît par ailleurs le palmarès de l'accusé socialiste. La gauche croit d'autre part judicieux d'opposer l'argument que "la procédure est en cours" pour l'une des infractions présumées et de brandir une supposée entorse à la présomption d'innocence.
Or, il n'est nul besoin d'invoquer les derniers soucis de Soumaré avec la justice. Ses antécédents suffisent en effet à le disqualifier à cette responsabilité de tête de liste socialiste. La dernière (?) goutte a seulement confirmé les élus UMP dans leur démarche d'assainissement.


La semaine dernière, le PS préférait encore adopter un profil bas
Ali Soumaré ne souhaitait pas réagir publiquement, indiquant toutefois qu'il avait besoin de "contacter son avocat".
Du côté de l'équipe Huchon, on n'était embarrassé. "Pas de déclaration, nous ne confirmons ni n'infirmons l'information", explique-t-on au QG, avant de promettre une réaction "dans la soirée".

La justice socialiste: expéditive, à la chinoise

Seule soeur Anne Hidalgo était montée au créneau.
La première adjointe au maire de Paris et tête de liste dans la capitale, ne s'embarrasse pas du droit. Elle avait joué l'indignation à deux reprises via Twitter: "Les bras m'en tombent... Je condamne l'acharnement obsessionnel du maire de Franconville contre Ali Soumaré." Puis "Il est grand temps que l'UMP tire les conséquences de cette diabolisation et sanctionne le maire de Franconville."
La gauche estime donc que le respect de la présomption d'innocence ne s'impose pas elle.
La socialiste la refuse d'ailleurs à des adversaires avant qu'ils soient accusés. Elle fait donc mieux en condamnant des innocents sans jugement.

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