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dimanche 14 février 2010

Débat sur l'identité nationale: une pause, le temps des régionales

Les Français ne parleraient que de ça mais n'en seraient pas préoccupés
Undébat ne s'imposait pas ?


PaSiDupes vous propose cet éditorial d'Alexis Brézet dans le Figaro Magazine du 13 février, avec quelques points sur les 'i' de votre blogueur préféré...
Il s'intitule:


Identité : l'occasion manquée

Des semaines de polémiques enflammées, des centaines de réunions publiques dans toute la France, des dizaines de milliers de contributions sur internet, des grands discours à la pelle, des petites phrases en veux-tu, en voilà... et tout ça pour quoi ? Quelques vœux pieux, une commission (une de plus), et une poignée de mesurettes certes peu contestables (le drapeau au fronton des écoles, qui pourrait être contre ?) mais qui, au regard des enjeux, paraissent bien dérisoires. Si on le considère sous l'angle de ses résultats concrets et immédiats, le grand débat sur l'identité nationale restera, c'est certain, comme une occasion manquée. Avec tous ceux, de gauche ou de droite, qui se sont minutieusement employés à le torpiller, faut-il pour autant en tirer la conclusion - ils l'avaient écrite d'avance - qu'il n'a servi à rien ?

[C'est tellement vrai qu'il faut l'assurer]C'est vrai [?], certaines arrière-pensées électorales un peu trop voyantes n'ont guère contribué à la sérénité du débat. C'est [si ?] vrai, Eric Besson n'était sûrement pas le mieux placé pour le porter : confier au même homme la partition de l'ouverture à gauche et celle du débordement par la droite, c'était courir le risque d'exaspérer les uns sans pour cela donner aux autres l'envie de se mobiliser. C'est [tellement ?] vrai , le principe des réunions en préfecture avait un petit côté second Empire. Mais où fallait-il les organiser ? Dans les écoles ? - on entend d'ici les syndicats. Les mairies socialistes ? Les permanences UMP ?

[Quitte à nuancer]
Ne nous racontons pas d'histoires [bien !]. Croit-on vraiment [mais alors sincèrement] que le même débat confié à un autre ministre, organisé différemment à un autre moment, aurait, miracle !, suscité l'enthousiasme de tous ceux qui depuis le premier jour n'ont cessé de dénoncer le «fantasme identitaire», le «défouloir national» et la «xénophobie d'Etat» ? Allons donc ! La vérité est que, pour une grande partie des « faiseurs d'opinion » - politiques, intellectuels ou journalistes -, la question de l'identité française ne peut et ne doit pas être posée. Et par Nicolas Sarkozy moins que quiconque... [heureusement qu'il est l'élu du suffrage universel... Le seul ! Alors, personne en effet ne peut susciter la réflexion]

Il paraît, donc, que le débat fut «éloigné des préoccupations» des Français. 76 % d'entre eux, selon TNS-Sofres, estiment pourtant qu'il existe une identité française [sans doute ne va-t-elle donc pas de soi pour 1 habitant sur 4]. 65 % pensent qu'elle a tendance à «s'affaiblir» [une raison logique pour négliger plus de 25% d'entre nous]. 55 000 internautes ont déposé leur contribution sur le site gouvernemental... On attend avec impatience l'autre « débat participatif » qui, demain, rencontrera une telle adhésion populaire. [la votation citoyenne, sur le modèle CGT, peut-être...]

Il paraît aussi que l'on a trop parlé d'immigration [et voilà où le bât blesse]. C'est vrai, on en a parlé, mais au nom de quoi fallait-il ne pas le faire ? Depuis quarante ans, la France est confrontée à la plus forte vague de peuplement [imposée ou non, clandestine ou non] de toute son histoire. On peut fort bien soutenir que l'immigration est une chance pour la France, qui s'enrichit de la «diversité». On peut, à l'inverse [mais peut-on vraiment ?], estimer que cet afflux de populations extra-européennes fait courir un danger à nos principes, notre culture et notre mode de vie [à notre situation économique instable en période de crise économique internationale: les chercheurs d'emploi et les mal logés sont de plus en plus nombreux et ils ne sont pas tous légaux]. Mais comment prétendre qu'un phénomène aussi massif ne changerait rien à notre identité [et à notre cohésion sociale] ?

Un débat s'impose !
Pas de quoi être fier d'entrer clandestinement en France ?
Il paraît enfin que l'on a «stigmatisé» l'islam et les musulmans [sujet érigé en tabou par la pensée unique]. A de rares exceptions près, souvent montées en épingle pour les besoins de la cause (pauvre Gaudin qui aura appris à ses dépens qu'on ne doit pas confondre des «musulmans qui déferlent» et des Franco-Algériens qui saccagent ! [seuls les Français saccagent]), ce n'est pas vrai. Philippe Reynet, un statisticien (indépendant), s'est livré à un exercice éclairant : avec ses ordinateurs, il a réalisé une « analyse lexicologique » de 20 000 contributions déposées sur le site du gouvernement.
[Combattre les contre-vérités de la propagande d'opposition: elle assure pouvoir parler pour les Français, mais l'idéologie parasite leur bonne réception du message]
Résultat : les mots « France », « Français », « valeurs », « respecter », « histoire » arrivent logiquement en tête. Viennent ensuite des mots comme « liberté » (21 % des contributions), « égalité » (18 %), « fraternité » (15 %), « langue » ou « République ». Le mot « burqa » n'est cité que dans 1,6 % des contributions. Quant aux mots « musulmans », « islam », « minaret », ils ont une occurrence inférieure à 0,1 %. Et l'on nous parle d'islamophobie ! Mais au vrai, quand Jamel Debbouze dénonce le «racisme» des anti-burqa, quand des militants de SOS Racisme, béret sur la tête et baguette sous le bras, manifestent devant Matignon, de quel côté est la «stigmatisation» ? [Quelle audace au Figaro: ils vont avoir droit à des évocations des « heures noires » de notre histoire. Elles ne sont pas seulement noires d'avoir beaucoup servi, mais désormais d'un usage abusif qui affaiblit la portée du devoir de mémoire]

Quitte à hystériser un peu plus les professionnels de l'indignation, disons-le tout net : non, le débat sur l'identité nationale n'aura pas été inutile. Parce qu'il n'est jamais inutile de débattre de la France [ni d'aucun sujet. Seuls trouvent grâce, il est vrai, auprès des débatteurs de gauche, les violences faites aux femmes -tant qu'elles ne sont pas musulmanes-, les violences urbaines -si elles sont policières- et l'écologie -quand elle est sociale (donc politique)]. Parce qu'il est toujours salutaire de poser les questions que se posent les Français. [L'opposition insiste précisément pour convaincre que les Français ont le nez dans le guidon et ne lèvent pas les yeux sur l'avenir: du coup point de débat populaire. Les acteurs politiques l'ont inclus dans leurs prérogatives exclusives. Débattre largement sur la place publique les prive en outre de leur vieille critique éculée d'un pouvoir sans partage coupé de la base.]

Les réponses ne sont pas au rendez-vous ? Sans doute, et c'est regrettable. Mais la controverse, avec ses faiblesses, ses oublis, ses outrances parfois, aura permis d'approcher d'un peu plus près cette profonde vérité, que l'on doit à la philosophe Simone Weil : «Le remède, il n'y en a qu'un: donner aux Français quelque chose à aimer. Et leur donner d'abord à aimer la France...» C'était en 1949, dans L'Enracinement. Un jour ou l'autre, il faudra bien y songer. »
[Le débat reprendra en avril, après les Régionales: le président l'a annoncé et l'opposition sera ravie de reprendre son travail de sape. Il n'est pas besoin -et c'est tant mieux- que le PS ait alors achevé sa rénovation...]

La tâche est immense
Saluons l'opposition pour le haut niveau du débat

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