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dimanche 8 mars 2020

Municipales: Macron va-t-il encore plumer Les Républicains ?

Juppé a convaincu Macron: Les Républicains est soluble dans LREM...

A LR, certains dénoncent des investitures trop favorables à des candidats Macron-compatibles
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Ceci n'est pas une alliance "bonnet blanc et blanc bonnet"
Plus souple que la ligne de Wauquiez, celle de Christian Jacob leur apparaît mortifère. Quant à l'électorat, il réclame plus de clarté... Outre que tous se planquent en fonction de l'histoire politique locale et des chiffres aux scrutins passés, les candidats investis découvrent parfois tardivement quels sont les accords passés d'un état-major parisien à l'autre. Puisque le parti du président est démasqué (cf. circulaire Castaner : lien 1 : Municipales: la circulaire scélérate de Castaner ; Lien 2 : politique des listes aux municipales : Castaner doit battre en retraite) et sa stratégie de dissimulation éventée - les logos du parti doivent disparaître des professions de foi et les listes se drapper de toutes les nuances de flou cher à Macron.  e candidat encarté chez LR se souvient de la scène. Peu ancré en région, l'ex-banquier a calculé qu'il a tout à gagner à placer ses quelques oeufs dans le nid attitré des partis fragilisés qui ont la faiblesse de croire que, puisqu'ils sont installés, le renard de l'Elysée ne peut pas à nouveau les dépouiller et les chasser.  A un candidat qui apprit qu'il bénéficierait du soutien de LREM aux municipales, Christian Jacob répondit: "La règle, c'est qu'il n'y a pas d'alliance entre LR et LREM". "Au niveau national?", interroge le sortant perplexe. "Tu as compris", lui assène le patron de LR… sous-entendant qu'au niveau local, chaque candidat est libre de composer ses listes comme il l'entend. D'autant plus si Paris en a ainsi décidé. Et notamment avec des candidats issus du parti de Macron, face auquel LR s'affiche pourtant en opposant.

Alors que, dans une stratégie très claire, Laurent Wauquiez avait clairement fixé la ligne rouge à ne pas franchir vers des candidats Macron-compatibles, Christian Jacob adopte une conduite beaucoup plus flexible et déroutante. "A Provins (où il a été maire pendant quatorze ans), j'ai toujours gagné sur mon projet, pas sur mon logo LR, UMP ou RPR", a coutume de répéter le chef de la droite. L'aurait-il été avec l'étiquette socialiste ? La ville est à droite depuis 1965 et Alain Peyrefitte, ministre de de Gaulle, notamment.

Cas le plus dérangeant, celui de Toulouse (Haute-Garonne)
Le maire sortant CDS (Union du centre, apparue en 1976 pour soutenir les gouvernements d'ouverture de centre-gauche de Michel Rocard, d'Edith Cresson, puis de Pierre Bérégovoy du socialiste François Mitterrand) Jean-Luc Moudenc a d'abord bénéficié du soutien de LREM le 28 octobre, avant de recevoir celui de LR le lendemain ! "S'il y a 45 % de conseillers municipaux LREM à Toulouse, dans les faits, c'est une alliance avec En marche", s'inquiète un LR désireux de plus de limpidité. 

A Nice, le maire LR sortant Christian Estrosi devrait avoir également la "double nationalité", le double soutien LR-LREM, situation troublante. Si les candidats sont compatibles avec un autre parti ou mouvement, sont-ils bien clairs dans leur tête et leurs intentions?

"Les élus qui ont notre soutien nous l'ont demandé clairement"
"La réalité, c'est que chez LREM, ils sont incapables de composer des listes. Ils se mettent sur le porte-bagages en essayant de faire croire que ce sont eux qui pédalent!", attaquait Christian Jacob fin novembre, dans Le Parisien.  

Le mois suivant, le même, 
nouveau président de LR, déclarait: "Les Républicains ne doivent pas baisser la tête". Il assurait alors qu'il ne se résolvait pas à l’effacement de son parti. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir son premier conseil national, il expliquait vouloir miser sur le travail de fond, l’implantation locale et la jeunesse. Autant dire qu'il laboure le terrain pour Macron.

A Chelles et à Rosny-sous-Bois, LREM a en effet décidé de soutenir les maires LR sortants : confortable... Mais les situations où LR a désigné des chefs de file pour négocier le soutien des candidats Macron-compatibles ne sont pas rares : un marché gagnant-gagnant où il y aura un perdant sur le moyen et le long terme. 

La direction de LR ne voit pas monter le danger

Résultat de recherche d'images pour "cheval de troie en Marche"C'est le cas notamment à Rouen (PS) où le responsable LR local crie à la " trahison", Niort (PS-MR) ou Angoulême (UMP, mais en alternance avec le PS)... 

En juin dernier, 72 maires de droite et du centre ont fait sensation en annonçant leur soutien clair et sans ambiguïté à Macron.


Les signataires :

  1. Christophe Béchu, Maire d’Angers (49)
  2. Delphine Bürkli, Maire du 9e arrondissement (75)
  3. Philippe Augier Maire de Deauville (14),
  4. Frédéric Augis Maire de Joué les Tours (37),
  5. Dominique Baert Maire de Wattrelos (59),
  6. Jérôme Baloge Maire de Niort (79),
  7. Daniel Benquet Maire de Marmande (47),
  8. Éric Berdoati Maire de Saint-Cloud (92),
  9. Pascal Blanc Maire de Bourges (18),
  10. Jean-Luc Bléher Maire de Guer (56),
  11. Yves Bleuven Maire de Grand-Champ (56),
  12. Luc Bouard Maire de la Roche-sur-Yon (85),
  13. Christophe Bouchet Maire de Tours (37),
  14. Pierre Breteau Maire de Saint-Grégoire (35),
  15. Laurent Brosse Maire de Conflans-Saint-Honorine (78),
  16. Olivier Carré Maire d’Orléans (45),
  17. Pierre-Marie Charvoz Maire de Saint-Jean-de-Maurienne (73),
  18. Gwendoline Chaudoir Maire de Portiragnes (34),
  19. Alain Chrétien Maire de Vesoul (70),
  20. François Commeinhes Maire de Sète (34),
  21. Nicolas Criaud Maire de Guérande (44),
  22. Gérard Daniélou Maire de Cléder (29),
  23. Grégoire de Lasteyrie Maire de Palaiseau (91),
  24. Guillaume Delbar Maire de Roubaix (59),
  25. Grégoire de la Roncière Maire de Sèvres (92),
  26. François Decoster Maire de Saint-Omer (62),
  27. Laurent Degallaix Maire de Valenciennes (59),
  28. Rodrigue Desmet Maire de Roncq,
  29. Chantal Eyméoud Maire d’Embrun (05),
  30. Anne-Marie Forgeoux Maire de Monêtier-les-Bains (05),
  31. Brigitte Fouré Maire d’Amiens (80),
  32. François Gernigon Maire de Verrières-en-Anjou (49),
  33. Marie-Cécile Gessant Maire de Sautron (44),
  34. François Goulard Président du Conseil départemental du Morbihan (56),
  35. Jean-Jacques Guillet Maire de Chaville (92),
  36. Stéphanie Guiraud-Chaumeil Maire d’Albi (81),
  37. Laurent Hénart Maire de Nancy (54),
  38. Hubert Honoré Maire de Courménil (61),
  39. Ludovic Jolivet Maire de Quimper (29),
  40. Fabian Jordan Président de Mulhouse Alsace agglomération (68),
  41. Yvan Lachaud Président de Nîmes Métropole (30),
  42. Marc Laffineur Maire d’Avrillé (49),
  43. Gérard Lebas Premier adjoint au Maire de Châlons-en-Champagne (51),
  44. Franck Le Bohellec Maire de Villejuif (94),
  45. Gwenn Le Nay Maire de Plouay (56),
  46. Olivier Lepick Maire de Carnac (56),
  47. Franck Leroy Maire d’Epernay (51),
  48. Frédéric Leturque Maire d’Arras (62),
  49. Ronan Loas Maire de Ploemeur (56),
  50. Nicolas Meary Maire de Brétigny-sur-Orge (91),
  51. Yves Métaireau Maire de la Baule (44),
  52. Jean-Paul Michel Maire de Lagny-sur-Marne (77),
  53. Philippe Nolland Maire de Pithiviers (45),
  54. Karl Olive Maire de Poissy (78),
  55. Joseph Parpaillon Maire d’Orvault (44),
  56. Arnaud Péricard Maire de Saint-Germain-en-Laye (78),
  57. Teddy Regnier Maire de Chateaubourg (35),
  58. Claude Renoult Maire de Saint-Malo (35),
  59. Franck Reynal Maire de Pessac (33),
  60. Franck Reynier Maire de Montélimar (26),
  61. Christian Robache Maire de Montévrain (77),
  62. David Robo Maire de Vannes (56),
  63. Jean-Louis Roger Maire de Sucé-sur-Erdre (44),
  64. Marie-Hélène Thoraval Maire de Romans-sur-Isère (26),
  65. Jean-Michel Tobie Maire d’Ancenis (44),
  66. Frédéric Valletoux Maire de Fontainebleau (77),
  67. Francisque Vigouroux Maire d’Igny (91),
  68. Louis Vogel Maire de Melun (77),
  69. Alain Vogel-Singer Maire de Pezenas (34),
  70. Jean-Marie Vuylsteker Maire de Tourcoing (59),
  71. Stéphanie Yon-Courtin Maire de Saint-Contest (14),
  72. Pierre Yvroud Maire de La Rochette (77)
Parmi eux, certains ont depuis reçu l'investiture… des Républicains .
(à Sète, Saint-Germain-en-Laye, Poissy, Conflans-Sainte-Honorine, Vannes ou Albi. "On suit les propositions de la fédération départementale, les positions de nos militants sur le terrain. Et les élus qui ont notre soutien nous l'ont demandé clairement", certifie le Chiraquien Christian Jacob. 
À Sèvres, dans l'Ouest parisien, le bureau départemental de LR a même décidé de soutenir le maire Grégoire de la Roncière qui a officiellement rejoint LREM en juillet dernier.

La droite fait tout pour déboussoler son électorat.


Macron veut régner au-dessus des partis, sans ligne ni limites et ni dieu ni maître, au gré de ses pulsions : il "assume", mais seuls sont responsables, les autres. Il est imprévisible et on ne sait jamais où l'attendre. Il est donc ingérable : normal, il gère seul !  
Mais comment fait-on pour faire alliance avec un ami sans foi ni loi? 
"La vérité, c'est que ce sont les élus locaux qui ont pris le pouvoir dans le parti ", analyse un crâne d'oeuf de droite. La mission qu'ils ont confiée à Jacob, c'est de dépolitiser le plus possible les enjeux jusqu'aux municipales." Faire du Macron ! Sont-ils tous déjà macronisés, carbonisés ?

Bénéficiant d'un nombre de maires sortants conséquent, Les Républicains croit aseptiser le débat et dépolitiser le paysage politique... LR prend le risque de décérébrer son électorat en lui disant que traverser la rue n'est pas si grave. Un jeu dangereux auquel se prête le président Larcher, peu soucieux que, lors des sénatorieles de 2023, des grands électeurs (95% des conseillers municipaux) de Macron fasse entrer des PlayMobil au Sénat.

La stratégie du bureau LR est pourtant contestée en interne. 
Une dizaine de membres du bureau politique - dont l'ancien candidat à la présidence de LR Julien Aubert - a envoyé une lettre à tous les membres de ce bureau pour dénoncer "des alliances locales avec des candidats investis par le parti présidentiel". "Si de telles alliances sont formées pour les municipales, rien n'empêchera que d'autres ententes de ce genre soient formées aux élections départementales, puis aux régionales. […] La conclusion logique de ce processus d'alliances ne pourra être qu'une satellisation de notre parti par LREM, et un soutien apporté à Emmanuel Macron au moment de l'élection présidentielle" de 2022, dénoncent les signataires. 

"Notre ligne est claire [sic]: on apporte notre soutien à des maires sortants LR ou DVD avec qui on avait fait alliance en 2014 et qui ne sont pas En marche", répond-on, agacé, dans l'entourage de Christian Jacob où l'on cite en contre-exemples Orléans ou Vesoul. Dans ces deux villes, LR a investi des candidats contre des maires Macron-compatibles. 
Chez LR, on conteste l'idée d'un deux poids-deux mesures: "La ligne est la même" et "quand des maires de chez nous ont parlé à En marche!, on a mis un candidat LR contre lui", ajoute M. Jacob, en donnant les exemples d'Orléans, Vesoul, Melun... Ce qui ne peut convaincre tout le monde. "A force d'investir des maires soutenus par LREM, l'Intérieur va finir par nous considérer comme des divers droite !", grince un parlementaire.

Pour le député du Vaucluse Julien Aubert, d'ailleurs, "la qualification de chef de file ne trompe personne: il s’agit pour ces candidats de négocier des alliances locales avec ceux investis par le parti présidentiel". Et ça ne passe pas.

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