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dimanche 15 mars 2020

Coronavirus : le malheur des Français peut faire le bonheur de Macron

Le Coronavirus, une chance pour Emmanuel Macron ? 

N'importe quel ambitieux peut profiter du chaos et Macron se profile

Dans un contexte de crise de gouvernance en Europe, le président français, qui peut asseoir ses ambitions sur une majorité de députés redevables et soumis, devrait en profiter pour étoffer sa stature politique. 
Responsable de la recherche et de la stratégie macroéconomique à la Financière de la Cité, Nicolas Goetzmann voit ainsi dans la menace économique représentée par le Coronavirus une épreuve  pour l’Union européenne et un défi majeur à relever par le premier arriviste sans scrupules, pour peu que ses partenaires ne le voient pas venir dans le sillage du virus. 

Voici, selon lui, les opportunités que l'Union européenne offre aujourd'hui aux aventuriers politiques en situation 

La crise du Covid-19 se résume à une décision politique: procéder à des blocages afin de préserver, au mieux, une situation sanitaire dont l’évolution semble imprévisible. Puis, au-delà des effets dus aux mesures prises par les gouvernements, l’incertitude entourant l’ampleur de l’épidémie projette les marchés boursiers au tapis, et provoque un coup d’arrêt aux ambitions de développement des entreprises. Investissements, recrutements et dépenses subissent un coup d’arrêt.

Les conséquences économiques du choc en cours doivent dès à présent être anticipées et traitées, afin d’éviter d’ajouter une nouvelle récession à la décennie perdue européenne. Non pas parce que la récession est certaine mais parce qu’elle est simplement probable.

Il ne suffit que de quelques mois pour qu’une récession balaye les résultats de plusieurs années de croissance.

Le rapport de force, entre croissance et récession, est en ce sens asymétrique. Lorsque le gouvernement se félicite du retour au taux de chômage «le plus bas depuis 10 ans», il confirme qu’une décennie a été nécessaire pour corriger - facialement seulement - les effets d’une crise survenue il y a 12 ans.

Éviter une récession apparaît alors comme l’acte le plus déterminant de toute politique économique. La difficulté de la tâche étant d’agir avant la réalisation du mal, ce qui suppose d’assumer le risque de surréaction. Un risque dérisoire comparativement aux conséquences d’un défaut de réaction. Ainsi, derrière l’évidente priorité sanitaire, la menace économique indirecte que fait peser le Covid-19, en ce début de mois de mars 2020, est un test grandeur nature de la capacité européenne à ne pas répéter ses erreurs de la décennie passée.

Paradoxalement, la situation actuelle d’une crise en gestation est une seconde chance politique pour Emmanuel Macron. Tandis que l’OCDE, le FMI, et certains organismes privés revoient d’ores et déjà leurs prévisions de croissance à la baisse en zone euro, laissant déjà présager une récession en Italie et possiblement en Allemagne, la réaction européenne se résume pour le moment à l’habituelle stratégie des bras ballants. Ce qui traduit une faille claire en matière de gestion du pouvoir européen.

Mais cette sclérose de l’action européenne doit tout à celle des gouvernements de ses pays membres. Le budget total de la Commission européenne - soit 150 milliards d’euros - est en soi une marque de faiblesse, le manque de moyen révèle son absence de pouvoir dans de telles circonstances. Tout comme cela a été le cas en 2008, c’est aux exécutifs nationaux de prendre l’initiative, aussi bien à titre individuel que dans le cadre du Conseil européen, organe de la réalité intergouvernementale de l’UE.

Or, après avoir heurté le mur de la réalité à la suite de son approche transactionnelle avec l’Allemagne Emmanuel Macron dispose aujourd’hui de l’opportunité de se déplacer - en toute légitimité - vers la diplomatie du rapport de force avec Berlin. La complaisance allemande face à la situation actuelle, perceptible au travers des déclarations de ses dirigeants politiques mais également de ses institutions économiques, ouvre la voie à un rappel à l’ordre français pour la mise en place d’une politique d’anticipation à la hauteur des enjeux.

Un rappel à l’ordre qui pourrait prendre la forme d’une remise en cause du pacte de stabilité européen, c’est-à-dire «la règle des 3%», ce qui ne refléterait finalement, que les recommandations de soutien à la croissance formulées par l’OCDE ou le FMI, mais également les propos mêmes d’Emmanuel Macron lorsqu’il déclarait, à l’hebdomadaire britannique The Economist le 7 novembre dernier: «Dans ce contexte, on doit repenser notre schéma macroéconomique. Nous avons besoin de plus d’expansionnisme, de plus d’investissement. L’Europe ne peut pas être la seule zone à ne pas le faire. Je pense que c’est pour ça aussi que le débat autour du 3% dans les budgets nationaux, et du 1% du budget européen, est un débat d’un autre siècle.»

Reste à passer des mots aux actes. Au regard de l’écart existant aujourd’hui entre l’impulsion budgétaire américaine pré-crise, soit un déficit de 5%, et celui de la zone euro - soit un déficit inférieur à 1% - l’Europe dispose d’une très importante marge de manœuvre en la matière. La chute des taux d’intérêt en territoire négatif ne fait que démontrer l’attente du marché pour une telle réponse.

Emmanuel Macron doit également imposer un débat politique concernant le rôle de la Banque centrale européenne, tant l’action de cette dernière sera primordiale pour les mois à venir, et tant son absence a été à l’origine de la gravité de la crise de 2008. La tenue actuelle d’une «revue de stratégie de politique monétaire», dont le résultat doit être publié avant l’été, est également une opportunité pour inciter les membres du directoire à orienter leur stratégie vers une croissance maximale en zone euro.

Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a vu fondre sa popularité de moitié auprès des Français, passant de 66% en mai 2017 à 33% [plutôt 29% !] au mois de mars 2020, selon l’institut de sondage IFOP. La politique économique menée, soutenue à 64% en juin 2017 est désormais perçue négativement par 64% des Français. Les circonstances actuelles lui offrent la possibilité de changer d’approche et de véritablement soutenir l’économie française. Il suffit de saisir l’opportunité.

1 commentaire:

  1. Entendre tout et son contraire depuis des mois et des semaines est insupportable. Les français ne savent plus ou ils habitent!!!

    Ce n'est pas encore l'heure des bilans d'incompétence politique et journalistique mais encore aujourd'hui les sachants (rien du tout)de service accablent les français sur leur non prise en compte des mesures sanitaires qu'on leur rabâche depuis.......au moins 2 jours!!!!!!!!!! Ceci après, depuis des mois et des semaines, avoir minimiser la crise sanitaire en marche. Les peureux étaient ridicules, tous politiques et journaleux montraient leurs petits muscles sur les plateaux tv

    encore ce matin, quel crédit apporter à la grosse bébête porte- mensonge du gouvernement qui dénonce les fakes news mais est la première a se vanter de mentir pour son petit presipede!

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