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lundi 9 mars 2020

Des manifestantes dénoncent la violence de l'intervention policière lors d'une marche féministe 

"C'était totalement disproportionné," selon des activistes féministes de la marche du 7 mars à Paris 

Les réseaux sociaux ont relayé des scènes que les organes de presse passaient sous silence

A quoi sert-il de s'abonner aux sites de la presse institutionnelle, si elle occulte  la vérité ?

Les réseaux sociaux ont relayé des images de charges des forces de l'ordre et de résistantes traînées dans le métro, samedi 7 mars, à l'issue d'une manifestation féministe qui, s'était "déroulée dans le calme", de l'aveu même de la préfecture de police.
A la veille du dimanche 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, les images de violences physiques de policiers sur des femmes revendiquant d'être traitées comme les hommes sont finalement parvenues à recentrer Marlène Schiappa, en campagne municipale, sur ses fonctions gouvernementales pour l'égalité femmes d'abord et hommes.

Les réseaux sociaux ont alerté la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes et Marlène Schiappa s'est vue contrainte de réagir contre son camp. "Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits !", a-t-elle fait tweeter - froidement et en langue de bois - dimanche, avant de souligner que le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a demandé "un rapport (!) sur ce qui s'est passé en marge de la marche féministe" à Paris, samedi.
La journaliste FranceTélévisions (FranceinfoPlus) tweete:
La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, n'a pas manqué elle aussi de se déclarer "choquée" par ces images.

"En marge" ? 
Ces mots de Marlène Schiappa s'opposent aux témoignages recueillis par franceinfo, qui font plutôt état d'un déploiement "disproportionné" de forces de police à l'arrivée de la manifestation. Déclarée et autorisée, la marche était partie dans une ambiance "joyeuse" de la place des Fêtes, dans le 19e arrondissement. "Il y avait de la musique, des femmes avec des tambours, dans une ambiance très joyeuse, avec des jeunes et des gens qui ne vont pas forcément beaucoup en manifestation", témoigne Marceline Samion, étudiante de 18 ans en première année de Sciences Po. On sait toutefois que l'ambiance résolument 'bon enfant' des manifestations de l'extrême gauche est une stratégie systématique de manipulation de l'opinion : offrir au public et aux caméras, d'activistes déterminés, l'image de gentils manifestants.
"On jouait des tambours dans un groupe de musique; ça dansait autour; on mettait de l'ambiance et ça marchait bien", lui fait écho Marie, qui appartient au groupe militant Guarichas cosmikas, "collectif politique de batucada [percussions brésiliennes] lesbo-trans-féministe".

"Nasse à Répu !”
En arrivant vers 22h30-22h45 aux abords de la place de la République, Marceline Samion repère le dispositif policier. "Une manifestante remonte la rue du cortège, où je me trouve, pour crier : 'nasse à Répu !'Les manifestantes étaient immobilisées, bloquées par la police place de la République.  Je monte sur une poubelle pour filmer la scène."

Elle se sent alors enfermée, oppressée. "Les policiers forment un barrage, un premier mur, explique-t-elle. Une rue perpendiculaire permettant de quitter la manifestation en tournant à gauche est bloquée par un mur de CRS avec des boucliers. Des fourgons arrivent pour nous encercler. C'était totalement disproportionné. Ils commencent à bloquer une petite rue à droite. On aura juste le temps de sortir par là avant, mais ça nous oblige à repartir en arrière, vers la gare de l'Est."

"Police, violeurs, assassins !"

Vers 23 heures, la journaliste Hélène Molinari [pigiste orientée sur la "fluidité du genre"], qui a participé à la manifestation avant de la quitter, se rend place de la République. "On arrive rue du Faubourg-du-Temple. Je vois des cordons de police, des policiers partout, les flics qui chargent, et des arrestations en cours, avec trois femmes arrêtées sur une rue parallèle à République", raconte-t-elle.
Au moment où je passe, un policier assez jeune se retourne et il me dit : 'Mademoiselle, elle est à qui, la rue ?' Je suis partie, choquée [juste susceptible]. Ils savaient qu'on ne pouvait pas répondre [parano?].

De son côté, Marie (collectif politique de batucada lesbo-trans-féministe) constate "l'ambiance de plus en plus électrique" lorsque le cortège se rapproche de la place de la République. "On a vu les flics commencer à balancer des lacrymos et on est rentrées [entrées] dans un bar pour se protéger. Les filles étaient encerclées à l'intérieur place de la République, c'étaient que des meufs. On les entendait chanter "dans le calme" : "police, violeurs, assassins !" De quoi énerver ? Le journaliste Brut, Rémy Buisine, a filmé cette séquence :


De nombreuses images montrent ensuite l'évacuation musclée d'activistes par la police dans le métro, dont celle-ci, signée @HZ_Press, et tweetée par 
David Dufresne, journaliste "indépendant" mais engagé (Libération, ITélé, Médiapart...) et auteur de livres (“Tarnac, Magasin général” ou “Maintien de l'ordre : Enquête”)  

Il a commencé à recenser les violences policières en 2018 et "utilise Twitter pour les dénoncer":



La manif est arrivée trop "tard", selon la préfecture de police.
Interrogée, la préfecture de police dit avoir procédé à neuf interpellations (une pour "jet de projectile", les autres pour "outrage et rébellion" ou encore "participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences"). 
"Sept personnes ont été placées en garde à vue et deux font l'objet d'une convocation en justice", précise le communiqué de la préfecture, qui reconnaît, par ailleurs, que cette manifestation, déclarée, de plusieurs milliers de personnes, s'est pour l'essentiel "déroulée dans le calme". "Mais les manifestantes sont arrivées très tard place de la République par rapport à l'heure prévue et ont refusé de se disperser", argue la préfecture.

Selon des témoignages anonymes, le dispositif de nasse rendait cependant difficile cette dispersion. Encore choquée du nombre de fourgons de police et d'unités de motos utilisé pour une manifestation pacifique, la féministe "forte, fière, radicale et en colère", "Marceline Samion assure qu'elle fait la révolution des femmes dans le calme parce qu'elle chante : "La seule violence était verbale: elle a consisté à crier 'toutes les femmes détestent la police', reprise genrée  de "Tout le monde déteste la police", slogan du défilé du 1er Mai 2019 à Paris où l'hostilité des Gilets Jaunes envers les forces de l'ordre fut affichée en musique dans le défilé parisien, comme dans les rangs du 'black bloc'... "Cela ne justifie pas de traîner des femmes par terre," selon M. Samion.

"Ça n'a pas de sens de montrer tant de violence face à des femmes qui réclament leurs droits," estime encore la jeune femme douce, comme de traiter les policiers de "violeurs"...

 

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