Les sexistes en jupons s'aiment-elles trop entre elles?
Adèle Haenel fédère les amazones lancées dans leurs règlements de compte : Osez le féminisme! et Les Indigènes ne sont pas loin...
Ce n’est plus une grande famille mais les Atrides. Qui sera l'Athéna qui mettra Adèle au placard et un terme au cycle de violences ? Les réactions de Lambert Wilson, Fanny Ardant ou Emmanuelle Seigner suffiront-elles à laver le cinéma des immondices déversés par la féministe lesbienne Virginie Despentes, porteuse malsaine de haine sexiste déversée sur l'oeuvre magistrale du cinéaste franco-polonais, 'J'accuse', film sur l'affaire Dreyfus auquel les votes des professionnels ont attribué 12 nominations aux César et ont confirmé ensuite avec la récompense suprême lors de la 45e cérémonie des César.
Encouragée avec deux César (qui n'ont fait aucune carrière, 2014 et 2015) attribués par une profession qui se croit investie de la mission de changer le monde et aveuglée de défense des droits des femmes et de laïcité, notamment, Adèle Haenel, 1,75m, accuse d'attouchements et de harcèlement sexuel le réalisateur qui l'a faite à 15 ans, alors que ses parents la laissaient en sa compagnie dès l'âge de 12 ans.
Chacun a choisi son camp, celui du talent ou celui du militantisme, sans se soucier d'authenticité, ni de parti-pris. Une cabale visant l'homme et l'oeuvre dans une campagne médiatique sans discernement et des pressions sur les votants laissaient augurer une cérémonie des César houleuse, vendredi 28 février, et une remise des prix en forme de règlements de comptes. Or, la profession a voté massivement pour l'oeuvre, 'J'accuse', et le réalisateur, Roman Polanski, dans un même César de la meilleure réalisation. Adèle Haenel et sa compagne, Céline Sciamma, étaient ainsi désavouées par leurs pairs et quittaient la salle dans le silence réprobateur de l'assistance indifférente.
Adèle Haenel se targue d'avoir "beaucoup manifesté pendant [ses] années lycées contre le CPE et la loi Fillon", d'avoir participé, en 2016, à Nuit debout, place de la République à Paris, et d'avoir soutenu, en février 2018, la création du collectif "5050 pour 2020" lancé par l'association Le Deuxième regard (réseau qui vise à débusquer les stéréotypes de genre, ainsi que certaines déterminations de sexe ou de classe dans le cinéma), collectif militant pour la parité hommes et femmes dans le cinéma (leur charte est signée le 10 octobre 2013 par des socialistes, dont Aurélie Filippetti, alors ministre de la Culture, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes, et Frédérique Bredin, présidente du Centre national de la Cinématographie, et Véronique Cayla, ex-directrice générale du Festival de Cannes, en tandem avec Thierry Frémaux, délégué artistique, du président Gilles Jacob, actuelle présidente d’Arte France, pôle français de la chaîne franco-allemande, qui déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France), dans le sillage de l'affaire Weinstein pour "dépasser le seul sujet des violences sexuelles" et "avancer sur des mesures concrètes".
En mai 2018, Haenel signe une tribune publiée dans Le Monde, encourageant à défendre... la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en tant que "lieu réel qui lutte pour construire des imaginaires".
En février 2020, à la veille de la cérémonie des César, dans un entretien avec... Mediapart consacré à ses accusations contre le réalisateur Christophe Ruggia, elle dénonce la présence au gouvernement de Gérald Darmanin, ministre de Macron en charge des comptes publics et "qui a été accusé par différentes femmes d’agressions sexuelles et d’abus de faiblesse".
Mais si les professionnels du cinéma distinguent l'homme de l'oeuvre, les militantes mêlent, quant à elles, combats féministe et LGBT : les premiers respectent l'oeuvre et les secondes, s'instaurant en accusateurs publics du réalisateur franco-polonais, bafouent le principe de présomption d'innocence, pour des accusations de viol (poursuivi mais non jugées par la justice américaine), sans corrélation avec la starlette mineure dont les parents autorisaient la fréquentation du réalisateur français.
Les activistes féministes du septième art cassent leur outil de travail et mettent le feu au microcosme du cinéma et de l'édition
Les regards se détournent de la fauteuse de troubles déjugée |
Au point qu’au-delà de la salle Pleyel, une semaine après la grande scène théâtrale de la sortie de l’actrice hystérique Adèle Haenel, 31 ans (qui continue de préférer les partenaires plus âgé-es), et de sa compagne réalisatrice Céline Sciamma, 41 ans, les violons du 'Bal des Vampires' continuent.
Fanny Ardant a ouvert la longue série des soutiens au réalisateur de 86 ans. Récompensée du César de la meilleure actrice dans un second rôle, la comédienne a pris la défense du cinéaste à l’issue de la cérémonie. "J’aime beaucoup Roman Polanski, donc je suis heureuse pour lui", avait-elle confié, se moquant bien de choquer les ligues féministes. "Je n’aime pas la condamnation", a-t-elle insisté, entendant bien défendre "cet homme seul contre tous", qui est "comme la famille". "J’ai envie de lui apporter une chaleur", avait poursuivi celle qu'ont fait tourner Alain Resnais, Costa-Gavras ou Ettore Scola, s’attirant les foudres de jeunes consœurs.
Le lynchage est une forme de pornographie
"Face à celles et ceux qui saturent [les] comptes Facebook et Instagram d’insultes sur Fanny Ardant", Nicolas Bedos et Carla Bruni ont tenu à se ranger aux côtés de l’actrice, déjà en froid avec les journalistes, "laquais de l'Amérique" et soumis à "la pensée unique" (déclaration de janvier 2017 sur le plateau de l’émission 28 minutes... d'Arte). L'humoriste et réalisateur de 'La Belle Epoque', récompensé notamment du César du meilleur scénario original, reproche aux agresseurs de Fanny Ardant de voir dans sa solidarité avec Polanski de "l’aveuglement et de l’indécence". Lui n’y perçoit qu' "humanité et décence" dans la déclaration de l'actrice fétiche de François Truffaut, dont elle est la dernière compagne, jusqu'à sa mort. La chanteuse et épouse de Nicolas Sarkozy a tenu aussi à défendre Fanny Ardant (soutien de la communauté Rom en Europe) et sa "liberté de pensée".
Isabelle Huppert a fini par suivre Fanny Ardant. Pressée de questions par Laurent Delahousse sur le plateau du 20h30 de France 2, la comédienne a pris parti en citant William Faulkner "le lynchage est une forme de pornographie".
Le réalisateur de 'J’accuse' reçoit le soutien unanime de son équipe.
Au lendemain de la cérémonie des César, Jean Dujardin, absent de la soirée comme l’ensemble de l’équipe de 'J’accuse', a tenu à défendre sa cause et le film contre les "folles hystériques" dénoncées par Emmanuel Seigner.
« Tout cela est basé sur des mensonges de folles hystériques en mal de célébrité »— Le Point (@LePoint) March 2, 2020
Ras le bol du lynchage permanent : au lendemain de la cérémonie des César, Emmanuelle Seigner (épouse de Roman Polanski) claque la porte d'Instagram et des réseaux sociaux. https://t.co/9AtfhIoMKz
Sur Instagram, le partenaire d’Adèle Haenel dans 'Le Daim' a publié une photo de lui sur un tapis roulant d’aéroport, masque de protection au visage dans la position d’OSS 117. Il écrit sous le coup de la colère: "Je me casse, ça pue dans ce pays." Avant de supprimer son post.
Outre ses comédiens, le réalisateur franco-polonais, a pu compter sur le soutien inébranlable de sa famille.
Révélée par Jean-Luc Godart, Emmanuelle Seigner, 53 ans, la compagne de Roman Polanski riposte aux attaques contre le cinéaste. Dans une publication sur Instagram (effacée depuis), cette petite-fille du comédien Louis Seigner (1903-1991) et nièce de la comédienne Françoise Seigner (1928-2008), tous deux sociétaires et doyens de la Comédie-Française, enjoint les détracteurs de son époux "d’arrêter de [le] faire chier", dénonçant des accusations basées "sur des mensonges de folles hystériques en mal de célébrité". Enfin, Mathilde Seigner, sœur d’Emmanuelle Seigner, conclura d'une observation-condamnation : "Quand le suffrage du vote l’emporte sur la vox populi..."
Elle a également repris le tweet de Brigitte Bardot en soutien à Roman Polanski - "Heureusement qu'il existe !"- en ajoutant : "Vive Roman et merci de respecter sa femme et ses enfants".
La prestation décriée de Florence Foresti, hurleuse avec les loups.
La comique ne fera pas carrière de caméra thermique au ministère de la Santé en période d'épidémie de coronavirus... Bien que maîtresse de cérémonie à 130.000 euros la soirée, la 'mother fucker' a osé se déclarer "écœurée", pensant avoir pris la température du public. Réalisant son erreur de jugement, celle qui par contrat devait revenir sur scène après le prix de Roman Polanski, a perdu ses nerfs, insultant son entourage et le chassant de sa loge en état d'hystérie avancée. Elle a aussi reçu de vives critiques.
Lambert Wilson a été l’un des premiers à désapprouver la grossièreté de l’humoriste.
"Je parle de gens que j’aime énormément, mais oser évoquer un metteur en scène en ces termes… Parler d’Atchoum [l'un des Sept Nains], montrer une taille… Et en plus, qu’est-ce qu’on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l’énormité du mythe de Polanski? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules", s’est-il insurgé sur franceinfo.
Patrick Chesnais partage cette indignation, dénonçant à son tour une "prestation pathétique et nauséabonde" de la maîtresse de cérémonie.
Frédéric Beigbeder n'a pas ménagé les ayatollahs du féminisme. Au micro d’Europe 1, il a comparé Florence Foresti et ceux qui sont montés sur scène à "une meute de hyènes en roues libres", taclant une maîtresse de cérémonie qui se prend "pour une grande intellectuelle qui donne son opinion sur le bien et le mal". Si elle se dit "écœurée", l'écrivain et réalisateur la trouve, lui, "écœurante".
Anne Roumanoff ignore le droit. Bien qu'elle n'ait laissé personne ignorer qu'elle a fait SciencePo, son tweet condamne un justiciable auquel elle dénie la présomption d'innocence. "Rassurez-moi, c’est elle qui a sodomisé une jeune fille de 13 ans? C’est elle qui fuit la justice depuis 45 ans?," grince l'humoriste dont la maman, Colette Roumanoff et sa compagnie occupent depuis plus de 20 ans un établissement privé, le Théâtre Fontaine, détenu par le groupe familial de Pascal Legros, également propriétaire du théâtre des Nouveautés et, avec Francis Lombrail, du Théâtre Hébertot.
Paradoxalement, en décembre 2017, cette féministe a été membre du jury de l'élection Miss France 2018.
L’animateur de C8 Cyril Hanouna a estimé que "c’est une insulte au groupe Canal [qui diffusait la cérémonie] d’être partie avant la fin", révélant par la même occasion le cachet de Florence Foresti, affirmant que l'humoriste "aurait touché 130.000 euros" pour la soirée. Les prédécesseurs de Foresti gagnaient entre 30 et 45.000 euros. Assez pour faire rêver les "gens qui ne sont rien" et pour plonger dans l'embarras l'association 'Women Safe', située à Saint-Germain-en-Laye et qui prend en charge les femmes victimes de tous types de violences (notamment les femmes excisées) et dont Foresti est la marraine, avec le soutien de Brigitte Macron...
Condamnation d'Adèle Haenel
Quelques artistes ont pris la défense de l'actrice féministe et LGBT. Et le journal Libération a participé en publiant une tribune partisane de la romancière lesbienne Virginie Despentes. Parce qu'elle en est elle-même, la vulgaire a encensé sa consoeur, y voyant une attitude de "guerrière", tout en étant en lutte contre les violences faites aux femmes.
Julie Gayet, conpagne de François Hollande, juge positif de quitter la salle au moment du César de Polanski: elle y voit "un témoignage très fort".
Gérard Lanvin, à qui l'image du macho colle à la peau, a dit "donner raison aux femmes". "Elles réagissent, et c’est bien. Je suis de leur côté", a expliqué le comédien.
Sur Instagram, l'ex-compagne de Jean Dujardin - qui avait défilé en tête de cortège lors de la marche contre les violences sexistes organisée par le collectif "Nous Toutes" en novembre dernier - Alexandra Lamy, a partagé une photo d’Adèle Haenel quittant la salle Pleyel à l’annonce du César de la meilleure réalisation pour J’accuse. Une publication assortie de cette légende : "Avec tout mon soutien!!!"
Au-delà du monde du cinéma, sur Twitter jeudi, la journaliste socialiste nommée par le premier Ministre Manuel Valls au Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes en 2015 et ex-membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel, Françoise Laborde a annoncé qu’elle quitte l’association 'Pour des Femmes dans les Médias' (PDFM), qu’elle a créée en 2011 et dont elle était présidente d’honneur, pour protester contre la "frilosité" de l’association, qui n’a pas pris position sur le César de Polanski. latribune.fr l'avait qualifiée d '"association qui bouscule l'audiovisuel, la presse et le cinéma"...
Dans ce débat qui déchire le cinéma français, Roschdy Zem a tenté de retrouver un peu le sens de la nuance. Si l’acteur - récompensé du César du meilleur acteur pour son rôle dans 'Roubaix, une lumière' - ne remet pas en cause la colère et le "combat des femmes tout à fait légitime" et ne veut juger personne, le Franco-marocain estime "qu’à cette colère doivent succéder le débat et l’échange". "En même temps", l'acteur peut tout jouer : en 2005, peu avant la condamnation du réalisateur Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel, il a fait partie des signataires d’une pétition de soutien à ce dernier lancée par Les Inrockuptibles, ce qui ne l'a pas empêché ensuitede soutenir l'une des victimes, Noémie Kocher.
Les politiques s’en mêlent
Présent à la cérémonie, le ministre de la Culture, Franck Riester, a pris parti, juste après la soirée. "On ne célèbre pas simplement l’œuvre, on célèbre aussi l’homme" , a-t-il déclaré, au micro d’Europe 1, ce qui atteint le comble du flou artistique, si tout peut-être "célébré". Et, pour l'avenir, de promettre "davantage de parité et de diversité" dans l’Académie des César.
Bien qu’absente de cette édition, comme Adèle Haenel, la porte-parole du gouvernement a affirmé qu'elle aurait quitté la salle lors de l’attribution d’un César à Roman Polanski, un homme qui "a fait du mal aux gens". Les cinéphiles considèrent en revanche qu'il a fait du bien, mais Sibeth Ndiaye sait-elle, encore une fois, de quoi elle parle ?
Autre crétin heureux, Benjamin Lavernhe, a lui aussi fait du mal aux gens. Il est sociétaire de la Comédie française et ça craint ! En 2017, un petit public le découvre dans la comédie dramatique 'Le Sens de la fête'... Sa parodie d’un tour de magie durant la 45e édition des César a fortement déplu au prestidigitateur Gilles Arthur qui estime que le tour de la malle des Indes, un classique de magicien, a été bafoué et la déontologie de son métier piétinée par les César. Avant d’alimenter la réflexion de tous les acteurs du cinéma français : "La bienveillance et le respect ne sont pas des mots ringards." Comme au concours de l'Eurovision, cette fête du cinéma nivelle par le bas. Et Les Molère vont-ils redresser le niveau ?
En quittant la salle Pleyel avant la fin de la cérémonie, l'impulsive Adèle Haenel a suscité la critique de certains de ses confrères.
Après avoir tenté de rappeler Florence Foresti à la raison, Lambert Wilson a observé : "Si on estime qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le fait que Polanski ait des nominations, alors on ne vient pas. On ne part pas au milieu de la cérémonie parce que Polanski reçoit un prix!"
Une prise de position que salue Olivier Carbone, un ancien directeur de casting qui a travaillé sur La Môme ou Inglorious Basterds. "Merci Lambert de remettre les pendules à l’heure!", a-t-il écrit dans un message publié lundi soir sur Facebook. "Haenel, tu es minuscule par rapport au talent de Roman […]. Vu mes sources, Haenel, tu vas avoir une bonne surprise très prochainement avec une bonne omerta, carrière morte, bien méritée qui te pend au nez !", prévient-il dans ce texte, qu’il a finalement supprimé.
On ne part pas au milieu de la cérémonie parce que Polanski reçoit un prix !
Les activistes féministes et pacifistes ont déclaré la guerre à Lambert Wilson, au nom de la parité.
Et de la liberté d'opinion:
Incident lors d'une représentation de Lambert Wilson à Lille, avec l'intervention de féministes dans la salle aux cris de "Polanski viole, Wilson cautionne" - Regardez #lambertwilson #romanpolanski #cesar https://t.co/ZVq9zrjSzv— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) March 6, 2020
Le HuffingtonPost prend le parti des agitées:
"Ils sont minables": Lambert Wilson s'en prend aux détracteurs de Polanski dont Florence Foresti et Adèle Haenel https://t.co/llwCKKfuny— Le HuffPost (@LeHuffPost) March 2, 2020
Pour Isabelle Adjani, l’académie des César doit "refléter la France d’aujourd’hui" et c'est gagné !
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