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vendredi 27 mars 2020

Chair à coronavirus, la police réclame des masques

Les syndicats font monter la pression sur la crise des masques 

Sur le front des contrôles et des sanctions dans la crise du coronavirus, les policiers sont en colère contre le ministère de l'Intérieur et leurs syndicats menacent de suspendre les contrôles du confinement

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Dès fin février, l'exposition sans protections au Covid-19 a fait très tôt monter la colère dans la Police nationale qui a très tôt demandé à l'exécutif de placer la France sous cloche.

Depuis le 16 mars et les annonces du chef de l'Etat, notamment sur le confinement général, les syndicats policiers relaient les inquiétudes de la base s'alarmant de leur prise de risques dans l'attente sans cesse différée  de masques. 
Il  dénoncent aussi les manques de considération et d'anticipation de leur ministère de tutelle, mais aussi les conditions restrictives d'utilisation de ce matériel.

Alors que 100.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour faire respecter les mesures de confinement et que les verbalisations pleuvent sur tout le territoire, les agents considèrent être un maillon essentiel contre la propagation du virus. Placés en "première ligne", ils sont
"non seulement des victimes potentielles du virus mais des vecteurs possibles de l'épidémie"dans les rangs des forces de l'ordre, mais aussi jusque dans leurs familles, soulignent les syndicats policiers.
L'annonce du décès d'un sous-officier de la gendarmerie, âgé de 51 ans, jeudi, n'a pu que renforcer ces craintes, alors qu'on attend que les causes de sa contamination soient connues et que soit établie la certitude qu'il n'a pu contaminer personne..

Organisée lundi, en visio-conférence, entre les partenaires sociaux, le secrétaire d'Etat, Laurent Nunez et le Pr. Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (DGS), une réunion n'a pas rassuré les organisations syndicales.
La décision du ministère de l'Intérieur, rendue publique mercredi, de donner ses stocks de masques FFP2 (1,4 million d'unités) au personnel soignant qui en manque également cruellement, a renforcé le sentiment d'amertume de la Police nationale.

Tous grades confondus, les policiers ont lancé un ultimatum à Castaner
photo les premiers contrôles en ville effectués par des policiers, le 17 mars, à rennes.

La colère des organisations syndicales a enflé sous l'effet de cette annonce du gouvernement. "Si les moyens de protection font défaut dans les services, les policiers ne feront que les missions réellement urgentes et ne procéderont plus au contrôle du confinement". 
Les gardiens de la paix de l'Unsa-Police et Alternative-CFDT - tout deux réformistes - ont d'ores et déjà appelé "à alléger, voire à ne pas effectuer les contrôles", et les deux grands syndicats de commissaires, le SCPN et le SICP, ont engagé les chefs de service "à la compréhension" en privilégiant "la sécurité des effectifs". De quoi sérieusement ébranler l'efficacité de ces mesures. 

Le gouvernement fait des choix discriminants
https://static.actu.fr/uploads/2020/03/971182ce-dc0e-454a-b0cd-ddef7dfed14a1761397020848974434-854x569.jpgFace à l'incendie qui couve, la place Beauvau qui pilote la cellule interministérielle de crise (CIC), campe sur la doctrine gouvernementale.
Les masques FFP2 "sont normalement destinés aux personnels soignants, qui interviennent auprès des malades les plus graves, et notamment en réanimation. La doctrine du gouvernement est de réserver ces masques aux personnels soignants", a déclaré Laurent Nuñez sur TF1.
"Les 1,4 million masques que le ministère de l'Intérieur met à disposition des agences régionales de santé, pour un million d'entre eux, étaient à disposition de la Gendarmerie nationale, et non de la Police", a-t-il ajouté.

Interrogé sur France 2, Christophe Castaner a affirmé jeudi soir que le ministère de l'Intérieur avait distribué 800.000 masques chirurgicaux à la police, "dans les jours qui ont précédé" la restitution des stocks de FFP2.
"Les forces de l'ordre doivent veiller à respecter les gestes barrières et sont équipées de kits de protection à utiliser uniquement en cas de besoin, lors d'un contact avec une personne présentant un ou des symptômes du Covid", rappelle l'entourage du ministre de l'Intérieur. "Un réassort interviendra ce week-end", assure-t-on.

Des "solutions innovantes" (sic) sont également prévues en test, avec des "masques textiles lavables, lunettes plastiques, visières", fait-on encore valoir.

Cette même source "n'imagine pas" que les syndicats puissent mettre leur ultimatum à exécution.

"Les policiers ont, comme les gendarmes, un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le covid-19. Ils sont les garants du bon respect des règles du confinement, et le ministre est à leurs côtés. Les policiers savent que les Français reconnaissent la dangerosité de leur métier. Les Français ne comprendraient pas que les gendarmes cèdent leurs masques FFP2 pour les professionnels de santé et que les organisations syndicales de la police appellent à cesser le travail".

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