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dimanche 29 mars 2020

Belloubet profite du Covid-19 pour libérer des détenus

Nicole Belloubet rétablit la peine de mort?

Nicole Belloubet va signer des ordonnances permettant la libération de détenus en fin de peine

1972 : les mutins de Nancy, des barricades dans nos prisons
Mutins de Nancy, 1972
Une semaine après avoir assuré qu’elle n’est pas du tout "dans cette optique", la ministre de la Justice remet dans le circuit contaminé la population sensible la mieux confinée de France.

Mardi 24 mars, Nicole Belloubet démentait, dans les colonnes de '20 Minutes', son intention de libérer des détenus en raison du risque de propagation du Covid-19. La ministre de la Justice indiquait à la presse qu’elle n’était pas dans la nécessité de réduire la population carcérale des 188 établissements pénitentiaires français.

Mercredi 25, elle doit pourtant présenter des ordonnances dans ce sens en Conseil des ministres pour assouplir les conditions de libération anticipée et d’octroi de crédits de réductions de peines en raison de la situation sanitaire. Elles devraient être publiées dès jeudi au Journal Officiel. Du jour au lendemain, elle découvrait que le Covid-19 avait commencé à se répandre derrière les barreaux, et que l'opportunité  était bonne de désengorger les prisons.

En l’espace de cinq jours, le nombre de détenus et de personnels pénitentiaires "susceptibles d’avoir été contaminés" aurait augmenté de près de 500 %: effarant mais crédible ?  De 157 malades au 18 mars (6 cas positifs confirmés et 151 suspects), le compteur serait passé, lundi, à… 920 cas (16 cas positifs parmi le personnel pénitentiaire, 6 parmi les détenus dont un décédé et 899 suspects). Soit une augmentation de 486 % en cinq jours, selon les informations recueillies auprès de "plusieurs sources concordantes", formule consacrée mais "sources" non citées. Moins que jamais en période de crise sanitaire mortelle, le secret des sources n'est tenable.

Un cas positif fait-il le printemps de la compassion ?


"Nous allons distribuer 100.000 masques en prison", annonce Belloubet

Cette opération fait rêver les seniors confinés des Ehpad...
Le 28 mars, trois jours plus tard, le ministre
Olivier Véran annonce "Un isolement individuel" des pensionnaires en Ehpad. Le ministre de la Santé, a indiqué samedi qu’il va  - ce n'est alors pas fait - demander "aux établissements de type Ehpad d’aller vers un isolement individuel" - une progressivité qui ne rassure pas les "détenus" des Ehpad -  pour chacun de leurs pensionnaires afin d' "aller plus loin" dans la protection des personnes âgées contre le coronavirus.
O. Véran va 
- incessamment, sous peu - demander 
aussi de "tester en priorité pour le virus le personnel qui travaille au sein des Ehpad" - mais dans la limite des kits de tests disponibles - , les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse largement radio télévisée, sous l'oeil du premier ministre Edouard Philippe.

La ministre de la Justice, "dévoile" les mesures mises en place dans les prisons pour éviter la propagation du coronavirus.
Lundi soir 16 mars, à la suite d’une réunion avec les syndicats du pénitentiaire, Nicole Belloubet a donc expliqué sous leur pression qu’elle allait les lâcher parmi les "gens qui ne sont rien", les infirmiers à 2.000 euros ou les personnels du secteur alimentaire (à encore moins) et les transporteurs routiers, pensant que les détenus libérés allaient volontiers poursuivre leur confinement à la maison. 

Le gouvernement aurait-il peur des mutineries ?

Dans les faits, les détenus qui devaient sortir dans les prochains mois pourront quitter les prisons plus vite. Macron autorise que ceux qui se tiennent à carreau puissent bénéficier de crédits de réduction de peine supplémentaires. Ainsi les syndicats exercent-ils un chantage payant alors que la grogne s'élève un peu partout depuis l’annonce de la suspension des parloirs familiaux et sexuels pour éviter les contaminations.



La Chancellerie n’a pourtant pas fait d’étude précise. 
Or, la mesure prise sous la pression - sans saisie du juge d'application des peines - est susceptible d’entraîner la libération d’environ 5.000 prisonniers condamnés pour des "délits mineurs" - qui ont toutefois justifié une incarcération -  (sont notamment exclues les personnes condamnées dans des affaires de mœurs, criminelles ou terroristes…) 
"C’est un premier pas, se réjouit Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT Pénitentiaire, qui milite pour toute alternative à la privation de liberté et qui ne représente que les personnels. On était tout de même à 61.000 places pour 70.000 détenus." Le critère de libération de ces détenus apparaît donc assez éloigné du motif sanitaire invoqué...

Les 100.000 masques promis tardent à arriver.
Difficile dans ces conditions de maintenir un cordon sanitaire autour de chaque cas suspect. La doctrine est d’isoler dans une cellule le moindre détenu qui présente des symptômes et de protéger les personnels pénitentiaires qui, à la différence des infirmiers, ne sont pas protégés de la contamination. Les livreurs, quant à eux, le sont-ils?
Pour mémoire, les téléphones promis de longue date n'arrivent pas non plus partout:

En revanche, le shit circule bien...

Les 100.000 masques promis par le ministère mardi dernier sont seulement en cours d’acheminement vers les prisons.
"Pour l’instant, on demande aux surveillants de ne porter un masque que face aux cas suspects, se désole le responsable syndical. Et donc, les détenus ont peur d’attraper le virus à chaque fois qu’un maton s’approche." En revanche, les matons sont des hommes. 

Et ils s’énervent facilement, les détenus. "Avec la suspension des parloirs, Nicole Belloubet avait annoncé un crédit de 40 euros aux prisonniers les plus pauvres pour maintenir le contact avec les familles. Mais ce n’est pas encore mis en place", critique Lydia Trouvé du Syndicat pour la protection et le respect des prisonniers. Quant aux familles des morts du coronavirus, ils ne sont pas autorisés à assister à plus de cinq aux incinérations de l'être cher.
Elle-même n’a aucune nouvelle de son fils incarcéré. "Certains ont été transférés après les premières mutineries. Et les familles ne savent pas où…" Les transfèrements concernent-ils les gentils détenus?

Si les pensionnaires des Ehpad pouvaient se mutiner...
Les prochains jours pourraient se révéler déterminants pour éviter que la France ne connaisse la même situation qu’en Italie où dix détenus sont morts lors d’échauffourées. Pour éviter cela, la garde des Sceaux participe tous les soirs à une réunion en visioconférence avec les responsables de l’administration pénitentiaire. Un moyen de se tenir informée et, le cas échéant, de revenir sur ses grands principes. "Je n’ai pas peur", avait-elle asséné… il y a une semaine. Tous prouve le contraire.

Quid des détenus dépistés positifs ?
Où et comment sont-ils pris en charge?

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