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mercredi 2 avril 2008

Attention, Jospin revient !

Son portrait du prochain premier secrétaire du PS lui ressemble !
Lionel Jospin est en pleine promotion de sa candidature au poste de premier secrétaire du PS. Arrivé troisième et battu au premier tour à la présidentielle de 2002, puis obligé en interne de renoncer devant Sa Cynique Majesté Royal en 2006, l'ancien Premier ministre serait sur le retour…
En sortant du silence avec une tribune dans Le Monde du 22 mars, manifesterait-il le désir de sortir de l’ombre? Il n’est pas anodin en effet qu’il y esquisse le portrait du successeur de François Hollande à la tête du PS: "Une personnalité dotée d'une culture et d'une expérience politiques indiscutables. Qui connaisse le PS et respecte ses militants." Certains auraient vu resurgir l’image de Jospin et se prennent à espérer qu’il s'intéresse au poste et, en dressant d'elle un anti-portrait, les délivre de Royal.

Les promesses de Delanoë envers les Parisiens et le respect du refus du cumul des mandats ne permettent pas de soutenir longtemps la totalité de l’alternative soutenue au PS. "Il veut peser, soit en soutenant Delanoë, soit, si celui-ci n'y va pas, en montrant qu'il pourrait être l'homme de la situation", estime un dirigeant, rappelant que lors des primaires du PS en 2006, l'ancien Premier ministre s'était montré tenté par l'aventure présidentielle. "Je suis sûr qu'il pense à être premier secrétaire, renchérit un autre, mais il ne sortira du bois qu'en cas de crise. Peut-être même favorisera-t-il la crise car il est obsédé par l'idée d'une réhabilitation." La défaite en politique est une blessure profonde. Ainsi, les larmes aux yeux, Giscard d'Estaing vient-il d'avouer, dans l'émission Empreintes sur France 5, qu'il n'a surmonté la souffrance de 1981 que vingt ans plus tard, en prenant la tête de la Convention pour une Constitution européenne en 2001.

Dans l’entourage même de Delanoë, on ne veut pas croire vraiment à une candidature Jospin, mais on s’interroge sur sa tribune. "C'est assez énigmatique, soupire un partisan de Delanoë. Il écrit que le premier secrétaire n'a pas nécessairement vocation à être candidat en 2012, cela ouvre le jeu..." Jospin aurait-il repris goût à l’intrigue ? Pierre Moscovici, qui postule lui-même au fauteuil de premier secrétaire, reste perplexe: "Où veut-il aller? Je ne sais pas. Je souhaite en parler avec lui. J'ai des questions à lui poser, des observations à faire. Notamment je ne crois pas que le leadership soit le problème central du PS aujourd'hui."
Autour de Lionel Jospin, on joue à qui est le plus "stupéfait". "Qu'on le soupçonne de vouloir revenir dès qu'il ouvre la bouche me fait éclater de rire, s'exclame la députée de Paris Annick Lepetit. C'est un fantasme, il a pourtant été très clair dans son dernier livre" (L'Impasse). Daniel Vaillant, autre fidèle, est également aussi formel d’ambigu: "Lionel n'est candidat à rien, mais s'intéresse à tout. Ce papier ne visait qu'à éclairer le chemin des socialistes." D'ailleurs, Jospin distille les indices: le premier secrétaire devrait être choisi "parmi les dirigeants actuels"...

Du côté des Fabiusiens on n'envisagent pas non plus un retour de Jospin : "Il y a une telle volonté de tourner la page au PS..." Le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon minimise cruellement: "Je ne crois pas une seconde à cette rumeur. Cela signifierait que pour la troisième fois Lionel Jospin deviendrait premier secrétaire [il l'a été de 1981 à 1988 et de 1995 à 1997], il a déjà eu du mal à s'y remettre la deuxième fois... Ce n'est pas un emploi de tout repos, on passe son temps dans les fêtes de la rose, les meetings..."
Alors peut-on imaginer sérieusement un compromis de retour en grâce partiel, à la tête du PS? "C'est absurde", "une plaisanterie", "ceux qui disent cela sont des farfelus", "bons pour faire un tour à Sainte-Anne". La génération montante multiplie les causes de rejets. "La question serait plutôt de savoir pourquoi certains font courir cette rumeur, interroge un expert en détournement. Pour se faire peur? Pour compliquer la situation? Au PS, il y a toujours des esprits tordus." Si c’est lui qui le dit !

En revanche, personne ne conteste que l'ancien chef du gouvernement puisse avoir un rôle à jouer, réel ou symbolique, donc secondaire ! "Celui d'un grand témoin", avance son grand ami Jean Glavany battu à la municipale. "Un observateur attentif", glisse Claude Allègre. Faouzi Lamdaoui, qui ‘cause riche’ en tant que nouveau secrétaire national à l'Egalité, considère qu'il est devenu "une figure tutélaire" qui "représente une forme d'éthique et d'austérité dont nous avons besoin face au 'bling-bling' de Sarkozy". Un rôle "d'influence" que certains jugent déjà "excessif pour un retraité de la politique". De Profundis !

Quid de Bertrand Delanoë, alors ? Lionel Jospin était présent à l'Hôtel de Ville lors de la réélection du maire de Paris. Il participe régulièrement aux déjeuners du mardi qui réunissent une dizaine d'amis de Delanoë: Daniel Vaillant, Jean Glavany, Elisabeth Guigou, Harlem Désir, Jean-Pierre Caffet, Kader Arif...
Pour d'autres, le leader "doté d'une culture et d'une expérience politiques indiscutables" ne correspond pas seulement à Delanoë. "Même Ségolène peut s'y reconnaître", sourit l'un d'entre eux... On a le sens de l’humour au PS…

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