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samedi 26 avril 2008

Bilan Sarkozy-Fillon, un an après

Analyse modérée et objective d'Alexis Brézet
On peut avoir envie de sortir de la polémique et de la mauvaise foi que la gauche déverse dans les media. A les lire et les entendre, on se lasse: ça doit être à eux que nous devons cette morosité dont elle nous assure qu'elle vient de la baisse du pouvoir d'achat et de la montre du Président. Son entourage, à commencer par Carla Bruni-Sarkozy, ne peut que nous mettre de bonne humeur.
Non! La presse est possédée... La presse est possédée par les syndicats de la gauche: elle possède la presse au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer, par le biais de son actionnariat social et politique, et réussit à nous casser le moral. Pour autant, croit-elle que les Français à qui elle fait subir la tournante de ses porte-parole sur toutes les chaîne, sont impatients de les supporter encore davantage au pouvoir. Hier, vendredi , c'était Sa Cynique Majesté Royal sur France 2 et son ex-concubin sur TF1 à la même heure: on est cerné ! Evidemment Bayrou était peut-être sur Canal+ ou M6, puisqu'ils se répartissent l'antenne à 3 contre 1, plus 2 avec Marie-George et le p'tit facteur. Et samedi, en congé de fin de semaine, les chaînes indépendantes du pouvoir, mais non des syndicats, nous ont reservi les mêmes... Ils font de l'usage, grâce aux militants socialo-communistes qui co-gèrent France-Télévisions.
Il fallait bien se libérer du bourrage de crâne que nous finançons et nous réfugier dans la presse écriye. Il vaut mieux toutefois éviter le microcosme des aigris agressifs de Marianne qui ne parvient pas à tenir un raisonnement. Pourquoi pas Le Figaro, donc? Ils l'auront voulu !

Editorial d'Alexis Brézet
Un an après

C'est un document qui, pour être d'inspiration clairement libérale, ne saurait être suspecté de complaisance envers le pouvoir. Réalisé par l'Institut Thomas-More après un an de présidence Sarkozy, il indique que le Président élu en mai 2007 a d’ores et déjà engagé 56,7% des 60 principales promesses de sa campagne, et définitivement réalisé 20 °/o d'entre elles. Les heures supplémentaires ? C'est fait. Les peines planchers pour les multirécidivistes ? C'est fait. Le service public de l'emploi ? C'est fait. Le durcissement des conditions du regroupement familial ? C'est fait. La réforme des régimes spéciaux ? Fait encore. Le minitraité européen ? Fait aussi...

En douze mois, le résultat n'est pas mince, à quoi il convient d'ajouter les innombrables chantiers en cours. Et tout cela sans drame, sans grande grève (neuf jours à peine pour faire avaler aux syndicats les régimes spéciaux), sans émeute (deux nuits d'affrontements à Villiers-le-Bel seulement), bref, sans aucune de ces catastrophes que les adversaires de Nicolas Sarkozy avaient prophétisées à l'envi. On comprend que le Président, qui devait s'exprimer jeudi soir à la télévision, ait fait de son bilan le point d'appui de sa contre-offensive Sur le papier, qui pourrait nier qu'il a davantage fait bouger la France en douze mois que son prédécesseur en douze ans ?
Mais alors, comment expliquer cette atmosphère de molle incrédulité, ce sentiment général d'attentisme morose et de résignation, ce climat où le scepticisme le dispute bien souvent à la déception ? Demandez à un Français pris au hasard de résumer l'an 1 de Sarkozy : il évoquera à coup sûr un divorce, un mariage et divers avatars touristico-familiaux. Il citera sans hésiter l'ouverture et quelques couacs gouvernementaux sans grande conséquence. Côté réformes, si vous le mettez sur la voie, il répondra peut-être heures supplémentaires, sans doute régimes spéciaux, et puis quoi ? Comme si tout le reste était nul et non avenu ! Juste ou injuste, peu importe ; quand la discordance entre la réalité de l'action gouvernementale et la perception que les Français en ont atteint un tel niveau, il faut bien qu'il y ait une raison.

L'explication à la mode, reprise en boude ces derniers temps par nombre de commentateurs, est celle du « déficit de lisibilité » : Sarkozy en ferait trop, trop vite ; il aurait lancé trop de chantiers à la fois, au risque de brouiller le message d'ensemble. Sous les apparences d'un rude bon sens (une haie après l'autre, qui trop embrasse mal étreint...), cette explication n'est au fond guère convaincante. En quoi, si Sarkozy en avait fait moins, aurait-on eu le sentiment qu'il en a fait plus ? A quelle réforme devait-il surseoir ? La délinquance, l'immigration, la Justice ? Aurait-il dû laisser galoper le nombre de fonctionnaires pendant qu'il se concentrait sur la réforme des retraites ? S'il s'était abstenu de moderniser le droit du travail, la réforme de la protection sociale aurait-elle avancé plus vite ? Le plus souvent, ces analyses savantes ne sont qu'un élégant paravent devant la bonne vieille résistance française au changement ; quand il s'agit de faire bouger les choses, ce n'est jamais la juste manière ni le bon moment.

Illisibles, les réformes ? Si l'on met de côté quelques mesures trop techniques pour passionner les foules (aussi utiles soient-elles) difficile de s'enthousiasmer pour la fusion de l'Unédic et de l’ANPE ou la réunion de la Direction générale des impôts et de la Direction générale de la comptabilité publique), les réformes, au contraire, ne sont souvent que trop illisibles aux yeux de ceux dont elles remettent en cause les avantages ou les habitudes ! Tout simplement, dans leur grande majorité, elles n'ont pas - pas encore ? - produit d'effets positifs et mesurables sur la vie quotidienne des Français. On voit mal comment le fait de lancer un certain nombre de chantiers plus tard aurait permis d'obtenir des résultats plus tôt.

Et si la vraie question n'était pas celle du rythme des réformes mais celle de leur intensité ? Et si la perception de la politique de Nicolas Sarkozy n'était pas affaiblie par un trop grand nombre d'initiatives, mais par leur caractère parfois inachevé ? Les 35 heures contournées mais pas abrogées. Les universités autonomes) mais pas au point de choisir leurs étudiants. Le droit du travail simplifié, mais pas unifié. Les retraites en passe d'être réformées, mais fort loin d'être sauvées. Finalement très consensuelle, la démarche réformatrice adoptée par l'homme de la rupture a certes des avantages ; en matière de dialogue social, elle a notamment permis des avancées inattendues. Mais la transaction émousse inévitablement l'impact de l'action, Sarkozy « passe » en douceur, mais il va moins loin, et les Français, faute de bataille politique, ont moins le sentiment d'un vrai changement.

A contrario, pourquoi l'affaire des régimes spéciaux a-t-elle autant marqué les esprits ? Parce que le dossier était difficile ? Sans doute un peu. Mais surtout parce que s'est imposé dans l'opinion, et notamment chez ses électeurs, le sentiment que Sarkozy avait « tenu ». Si la France ne se savait pas ingouvernable, elle n'aspirerait pas tant à être gouvernée
...

1 commentaire:

  1. D'accord sur le nombre de réformes engagées, certaines restant cependant trop timides. En ce qui concerne, par exemple, la réforme des régimes spéciaux, elle n'a concerné que l'alignement à 40 ans des cotisations.Pour le reste,aucun changement, et je ne parle pas des "compensations obtenues", qui dénaturent complètement cette réforme.

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