Montreuil: Voynet pointe la gestion financière de son prédécesseur communiste

L'ex-maire J.-Pierre Brard (app-PCF), mauvais gestionnaire de l’argent du peuple ?
Mme Dominique Voynet (Verts), nouvellement élue maire de Montreuil (9.3 - Seine-Saint-Denis), a bravement laissé aux adjoints de sa majorité le soin de vivement attaquer jeudi soir la gestion financière de l'ex-maire apparenté PCF, en exhumant et en rendant public un sévère rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC). Remis pourtant dès l'automne à l’ancien maire communiste concerné J.-Pierre Brard, c'est Dominique Voynet qui a mis le rapport de la CRC sur les comptes de la ville entre 1998 et 2004, à l'ordre du jour de son deuxième conseil. Depuis tout ce temps, J.-P. Brard (PCF) l’avait tenu confidentiel mais il prétend maintenant ne pas l’avoir fait mettre au débat plus tôt en raison "des règles électorales".

Ce rapport officiel qui traite de quelques grands aménagements fonciers et des liens entre la municipalité et ses SEM (sociétés d'économie mixte), critique lourdement des "carences", un "manque de rigueur", une "gestion hasardeuse" et "opaque", qui ne sont évidemment pas dans les habitudes communistes : en somme, des magouilles. A propos de l'aménagement des ZAC (zones d'activités) de la ville, il souligne joliment "des écritures comptables ‘inappropriées’ qui ont affecté la sincérité des opérations budgétaires". Sont-ce donc des menteurs?
"Je suis catastrophée de voir à quel point on avait raison", a déclaré Fabienne Vansteenkiste, adjointe de la maire Verts, rappelant ses interventions sur les sièges de l'opposition et [juste ciel !] les "barrages" à l'information opposés, selon elle, par l'ex-maire. La gestion municipale n’était donc pas démocratique ?

Pour un autre adjoint, Patrick Petitjean, ce rapport, après un premier contrôle "plus sévère" en …1999, montre "que les mêmes pratiques, non orthodoxes, financières se sont poursuivies". Pendant près de dix ans et plusieurs mandatures, cette municipalité communiste aurait donc dissimulé, fricoté et tripoté ? Mme Voynet a promis de faire de l’étalage : le rapport sera mis en ligne, ainsi que les arguments exposés par le citoyen Brard. Quelle est la sanction encourue?

Après avoir écouté les critiques sans ciller, Brard, un démocrate républicain et anti-libéral, a défendu avec obstination ses choix d'aménagements, votés "en toute transparence" (à la mode communiste), et avec "l'aval" de la préfecture et de la trésorerie générale, a-t-il assuré, malgré le rapport de la CRC pour la période débutant en1998.

L'ex-maire, au pouvoir pendant 24 ans, a souligné l'amélioration "très significative" de la situation financière de Montreuil grâce à des efforts "qui ont fait tomber à six années le ratio d'endettement en 2006". Les efforts décidés par la mairie qui s'était endettée, mais supportés par qui?
Les aménagements "produisent de la richesse fiscale", et cette politique "porte ses fruits aujourd'hui", a-t-il assuré, soulignant l'arrivée de "près de 2 millions de recettes supplémentaires" par rapport aux prévisions budgétaires. Peu importe par quels moyens…, peu importe qu’un relèvement des taux de la fiscalité locale entre 2003 et 2005 a frappé les revenus les plus modestes! Les plus défavorisés ont payé comme l’ensemble de la population dans laquelle était entretenue l’idée qu’aucune gestion ne pouvait être plus sociale que celle des communistes. Ils ont mis le temps à comprendre, mais tentent maintenant leur chance avec les Verts !

Certes, la dette de Montreuil s'élevait fin 2006 à 179 millions d'euros (1.793 euros par habitants) contre 210 millions d'euros en 2000, mais à quel prix pour les travailleurs ! Mais le changement n’est pas en route. Le Conseil municipal des Verts de cette bonne Voynet s’est empressé de voter jeudi soir -à l'unanimité- pour la reconduction en 2008 des taux d'impôts locaux de 2007.

Après avoir entendu la défense opposée par Jean-Pierre Brard (app-PCF), elle a annoncé qu'elle agirait dans les années à venir avec "rigueur" et "transparence".
Le pouvoir d’achat à Montreuil risque de souffrir durement du plan de rigueur des mairies successives –rouge, puis verts– pourtant anti-libérales…