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dimanche 6 avril 2008

Education : Manifestations syndicales théatralisées

Des arts de la rue au racolage syndical
L’Education nationale a, on le sait, viré de l’instruction publique à l’animation interactive. Si nos jeunes n’apprennent plus les fondamentaux, au moins sont-ils formés au ludique. De précieuses heures d’enseignement ont d’abord été distraites de l’emploi du temps pour être consacrées aux séances théâtrales, puis cinématographiques. On a introduit les classes vertes et de neige, et comme si cela ne suffisait pas on a fait appel à des intervenants extérieurs. Des animateurs ont pénétré dans les écoles jusqu’alors hermétiquement fermées au monde extérieur.
Au prétexte d’ouverture, les enseignants jusqu’alors jaloux de leur autorité sur la classe, ont abandonné leur privilège pédagogique pour livrer les enfants à des étrangers à l’école, sans formation pédagogique, ni formation réelles mais déclarés aptes à les éveiller. Leur enseigner quoi que soit était apparu superflu à l’âge de la télévision. Les arts de la rue ont bientôt pris le pas sur les beaux-arts et l’éducation musicale fut condamnée non seulement pour être trop traditionnelle, mais surtout trop bourgeoise. Et la musique africaine a bientôt éclipsé jusqu’à la musique régionale, cataloguée ringarde et par trop franco-française.
Après que l’orthographe fut déclarée science des ânes et que la calculette eût pris le dessus sur les tables de multiplication, les grands auteurs français furent négligés au profit de courtes traductions de textes venus d’on ne sait où qui donnèrent le sentiment aux petits auvergnats d’être étrangers sur le sol de leurs propres parents. Arrivèrent des arts achevés que sont le tag et le rap. Etonnez-vous donc du ‘happening’ de samedi dernier à Vitry-sur-Seine !

Deux cent-soixante personnes (sur trois villes) se sont couchées par terre Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour protester contre les 260 postes qui devraient être supprimés à la rentrée prochaine dans l'Education dans le département.
L’art de rue est promu dans leurs manifs par les syndicats d’enseignants qui ne savent plus comment entraîner du monde derrière leurs banderoles. Vêtus de sacs poubelle noirs en signe de «deuil de l'Education nationale», les élèves, enseignants et parents d'élèves, se sont allongés sur le sol sur l'esplanade du musée Mac/Val au fur et à mesure que les suppressions de postes étaient annoncées ville par ville par une femme, qui jouait le rôle de Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale.
Les manifestants présents, 300 selon la police, ont scandé des slogans comme «Darcos, t'es tombé sur un os, la foule mobilisée va te faire reculer» ou l’ambiguë «les postes supprimés on n'en veut pas» (sic, ils en veulent ou n'en veulent pas?) pour faire «ressusciter» les postes supprimés.
Une prof militante s’extasiait. «C'est très impressionnant de voir tous ces gens allongés et donc tous ces postes supprimés rien que pour le Val-de-Marne», a déclaré Mireille Bournaud, du syndicat SNES-FSU, professeur de mathématiques au lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine, établissement à l'origine de cette manifestation. «La prochaine fois, on fera la même chose pour les 637 postes supprimés dans l'académie de Créteil et les 11.000 dans la France entière», a-t-elle lancé. A croire qu’elle enseigne dans plusieurs et différentes académies, mais peut-être est-elle plutôt intermittente du spectacle itinérant, puisque la presse ne demande pas leurs papiers à ses témoins.
Que la fête était belle ! Etaient présents des lycéens venus de différents établissements du département ainsi que des élus locaux, des parents d'élèves de la FCPE (bien sûr) et des professeurs. La manifestation, qui avait reçu le soutien des syndicats qui sont de tous les coups (SNES-FSU, Sud et CGT), s'est terminée dans le calme vers 14H00.
Samedi matin, des rassemblements, sans incidents, ont eu lieu devant les lycées de Villeneuve-le-Roi (250 personnes), Vitry-sur-Seine (50) et Thiais (20), selon une source policière.
Tous appartenaient à la même tendance et n’ont pu établir le dialogue avec qui que ce fût, puisqu’ils étaient tous du même avis. Mais étaient-ils pour autant majoritaires et représentatifs ?

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