Pascal Sevran est vivant, mais ce n’est pas grâce à Ruquier
On le sait très malade. Qui ? Ruquier l’est à sa façon, mais ne se soigne pas ; Sevran l’est, mais doit se soigner.
On le sait très malade. Qui ? Ruquier l’est à sa façon, mais ne se soigne pas ; Sevran l’est, mais doit se soigner.
Certains l'ont cru mort, hier soir et ont annoncé à tort la disparition de Pascal Sevran, qui a animé pendant seize ans « La Chance aux chansons » sur France 2. La chaîne a publié aussitôt un communiqué « d'une source très proche et très sûre » affirmant que l'animateur se reposait en famille, alors que plusieurs célébrités du petit écran avaient déjà rendu hommage à l'homme de télévision et écrivain.
A 19 heures pour l’émission de Ruquier et non pas pour le 2Oh00, Europe 1 annonce la mort de Pascal Sevran en ouverture de son journal du soir, suivi d'un long développement sur sa carrière par un journaliste culturel (ça ne s'invente pas) de la station. Deux sites Internet, Purepeople et Wikipédia, diffusent également l'info. Pascal Sevran se serait éteint à 14 heures. Les agences de presse qui dictent l’information aux journalistes, ne publient cependant aucune dépêche.
Faire mieux que TF1, à tout prix…
C’est donc dès 19 h 10, sans tarder et sans précaution que ce professionnel de l’information –à moins que ce ne soit du divertissement– Laurent Ruquier confirme l'information dans son émission de racolage socialiste « On n'a pas tout dit » ( il vaut parfois mieux...) sur France 2, chaîne publique. En direct dans sa quotidienne, Laurent Ruquier reprend la « nouvelle », le 'scoop'. Les incomparables ‘graves’ de la télévisicitude, Christine Bravo la ‘gourdasse’ et Karl Zéro le délicat, rendent alors un hommage confraternel au vrai-faux animateur défunt. Airy Routier s’est abstenu et le Nouvel Observateur n’a pas eu à le couvrir. Robert Ménard n’a pas eu le temps de piquer une crise de nerfs sur la dépouille de ce grand journaliste victime de la violence de ce monde: encore une 'colère saine ' manquée....
Ruquier ajoute même que « pendant plusieurs jours, on va vous en parler sur France 2 ». Ca ferait de l’audience. Pas de chance, Sevran bouge encore. Mais Ruquier s’agite et se défend comme un vilain diable en assurant que ce n’est pas de sa faute… En socialiste qui se respecte -plus qu'il ne respecte les autres- et vote donc pour Sa Cynique Majesté Royal, il assure qu’il est « responsable mais pas coupable ! » « J'étais en direct, nous a expliqué ce grand professionnel agréé par les syndicats de gauche, après l'émission. On m'a annoncé que c'était sur Europe 1. A partir du moment où une radio nationale donne cette info, j'ai confiance. J'ai pourtant attendu dix minutes avant de la répercuter. J'ai hésité, j'étais perturbé. Mais pour moi, si on m'apporte une dépêche, c'est qu'elle a été validée. Et je ne comprends pas que, pendant ces dix minutes, personne ne m'ait rien dit... Ce qui m'a décidé, c'est qu'il y avait un horaire de décès. Ça ne s'invente pas. C'est de la pure malveillance, plus qu'une rumeur. Je suis catastrophé. Si Pascal Sevran est en mauvaise santé, c'est encore pire. » Si même Ruquier nous assure qu'on ne peut plus se fier à la presse...
Ruquier ajoute même que « pendant plusieurs jours, on va vous en parler sur France 2 ». Ca ferait de l’audience. Pas de chance, Sevran bouge encore. Mais Ruquier s’agite et se défend comme un vilain diable en assurant que ce n’est pas de sa faute… En socialiste qui se respecte -plus qu'il ne respecte les autres- et vote donc pour Sa Cynique Majesté Royal, il assure qu’il est « responsable mais pas coupable ! » « J'étais en direct, nous a expliqué ce grand professionnel agréé par les syndicats de gauche, après l'émission. On m'a annoncé que c'était sur Europe 1. A partir du moment où une radio nationale donne cette info, j'ai confiance. J'ai pourtant attendu dix minutes avant de la répercuter. J'ai hésité, j'étais perturbé. Mais pour moi, si on m'apporte une dépêche, c'est qu'elle a été validée. Et je ne comprends pas que, pendant ces dix minutes, personne ne m'ait rien dit... Ce qui m'a décidé, c'est qu'il y avait un horaire de décès. Ça ne s'invente pas. C'est de la pure malveillance, plus qu'une rumeur. Je suis catastrophé. Si Pascal Sevran est en mauvaise santé, c'est encore pire. » Si même Ruquier nous assure qu'on ne peut plus se fier à la presse...
Bref, tous coupables sauf lui et Catherine Barma, la productrice de l'émission, qui regrette un « dysfonctionnement complet ». Elle doir avoir la mémoire extra courte, car elle affirme, oui 'je le peux', nous dit-elle: « Il n'y a jamais eu de dérapage en sept ans. C'est la première fois. J'en suis vraiment désolée. » Bilan, des regrets en guise d’excuses et aucun journaliste n’est coupable. Savoir si les auditeurs ne le seraient pas…
Evidemment, le journal Libération épargne le quotidien Le Monde et ne cite pas son site collabo i>télé. Pourtant, un bandeau a annoncé le décès. Se sont-ils excusés ? Pas directement : par la même voie du bandeau, ils ont annoncé le démenti de la famille. Le démenti des victimes les dispense d’excuses. Ils ne doivent pas avoir les mêmes valeurs que vous et moi.
Jean-Marc Morandini, lui aussi, commente cette «disparition » sur Direct8. A la même heure, Morandini officie dans sa quotidienne sur Direct 8. Lui aussi annonce la mort de Sevran et fait même réagir par téléphone Jacques Pradel, qui y va, à son tour, de son hommage. « Je suis navré [ce n'est pas un peu trop excessif ?!] de ce qui s'est passé. On a eu l'info à 19 heures, mais j'ai décidé d'en parler quand France 2 l'a annoncé via Ruquier. Si la propre chaîne de Sevran en parlait, ça devenait une information. » C’est un petit monde de professionnels, mais vraiment petit, si petit qu’ils peuvent se permettre de critiquer les porteurs de talonnettes… L’envie de se gausser passera peut-être à l’immense Victor Robert, sur le site collabo-ratif.
Europe 1 présente ses excuses à 19 h 32. Combien d’autres ? Après le communiqué officiel de France Télévisions, Europe 1, Laurent Ruquier et les sites Internet qui avaient diffusé cette fausse nouvelle s'excusent auprès de leurs auditeurs, téléspectateurs et lecteurs. Et les annonceurs vont leur garder leur confiance? Et les supérieurs de Ruquier qui n’en est tout de même pas à son coup d’essai ?
C’est à 22 h 04 que Jean-Pierre Elkabbach, patron d'Europe 1, qui n'a pas souhaité faire de commentaires, renvoyait au communiqué diffusé sur le site de la station. « Depuis le milieu de l'après-midi, Europe 1 avait de sources concordantes journalistiques généralement sûres et fiables, des informations sur la disparition de Pascal Sevran, indique ce texte, sans révéler ses sources, puisque les Français ont droit aux commentaires, mais pas aux sources !
A plusieurs reprises, Europe 1 a tenté de joindre la famille de Pascal Sevran sans y parvenir. Jusqu'ici Europe 1 n'avait pas de raison de douter de ces sources et regrette sincèrement que ces propos aient pu affecter Pascal Sevran, ses proches et ses auditeurs ». ‘Ses propos’? Aucune revendication de droits de propriété ?
A plusieurs reprises, Europe 1 a tenté de joindre la famille de Pascal Sevran sans y parvenir. Jusqu'ici Europe 1 n'avait pas de raison de douter de ces sources et regrette sincèrement que ces propos aient pu affecter Pascal Sevran, ses proches et ses auditeurs ». ‘Ses propos’? Aucune revendication de droits de propriété ?
La presse française a été en état de mort cérébrale d’une trentaine de minutes.
En étant indulgent sur son bilan passé et optimiste sur l'à venir…
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