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mercredi 2 avril 2008

Les suppressions de postes ne mobilisent guère

La logique de la gauche, plus comptable que pédagogique
Tous les lycéens ont sous les yeux l’exemple du gaspillage, et pas seulement dans des classes de germanistes à huit, en comptant le prof. Certains font de l’humour en déclarant qu’ils en ont d'ailleurs bien assez !… Des syndicalistes, profs de … collèges, sont allés débaucher des lycéens récalcitrants, mais sont rentrés bredouilles. Rien n’y fait : les manifs à répétition ne sont même plus folklorique. Désenchantement des adolescents de 2008 las des vieilles lunes soixante-huitardes ?
De bons comptables socialistes, des militants désireux d’écrire leur page d’histoire sur le modèle de 1968, s’évertuent à mobiliser de plus conscients qui considèrent qu’une répartition plus rationnelle des moyens en période de réduction du nombre de lycéens est plus respectueux de l’effort de contribution fiscale de leurs familles.

Plusieurs milliers de lycéens ont pourtant été envoyés manifester, mardi 1er avril, dans plusieurs villes de France. Ils ont protesté contre les 8 830 suppressions de postes prévues à la rentrée 2008 dans l'enseignement secondaire public. Egalement en ligne de mire : la réforme du bac professionnel en trois ans (au lieu de deux! S’agit-il aussi d’une 'réduction' ?) et la future réforme du bac général, que tout le monde appelle de ses voeux.
A Paris, les chiffres de participation évalués à 4 500 selon la police atteignaient jusqu’à 11 000, voire 13 000, selon les organisateurs. De Florian Lecoultre, pouvait-on attendre autre chose que "c'est un succès !", puisqu’il est le président de l'Union nationale lycéenne (UNL) ? Dans le même registre des témoignages partisans et inutiles, la presse nous sert le commentaire d’Alix Nicolet, présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), qui ne dit pas, rassurez-vous, que la manif est un flop ! "On a établi aujourd'hui un rapport de forces", s'est-elle félicitée de son côté, révélant ainsi sa volonté d'en découdre et ce qu’est la dialogue chez cette aspirante à des responsabilités futures au sein du PS, comme ses aîné(e)s les plus méritantes, animateurs/trices de rues.

En vérité, les organisations lycéennes sont déçues. Elles s'agitent mais la mayonnaise ne prend pas. Elles espéraient une plus forte mobilisation que lors de la précédente manifestation du 27 mars, à laquelle n'avaient participé que 6 000 personnes, selon les lycéens (4 000, selon la police). Quelques enseignants du SNES-FSU -ils ne sont jamais bien loin- avaient également rejoint le défilé, avec des retraités et des intermittents du spectacle syndical de rue.
Les étudiants ressortent les propos mélodramatiques usés qui ont cours dans les manifs d’associations anti-libérales, de collectifs et autres réseaux, du type RESF. "Les propos du ministre nous choquent, (...) ça ne va pas être tenable très longtemps car il y a de plus en plus de lycéens dans la rue", a lancé Léo Moreau, vice-président de l'UNL, où les contre-vérités sont monnaie courante, comme l'intox dans la presse. De son côté, Hannah Boisson, déléguée de la FIDL, a menacé le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, en reprenant le thème du respect, efficace dans les quartiers : les lycéens "ne sont pas des enfants" et "le gouvernement reculera". A l'arrivée du cortège, rue de Grenelle, une délégation devait être reçue au ministère de l'Education Nationale qui ne refuse pas le dialogue sous la menace avec la rue...
En début de journée, quelques centaines de lycéens ont également manifesté dans le Val-de-Marne. Au-delà des manifs, dans l'académie de Créteil (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne), le rectorat comptait seize établissements bloqués, dont sept dans le Val-de-Marne. "Nous avons appelé les proviseurs à une grande vigilance" pour éviter les incidents, a indiqué le rectorat. Des incidents ont émaillé les manifestations à Créteil et Vitry-sur-Seine: des éléments incontrôlés peuvent surgir tout à coup sur simple convocation par téléphone portable. En province, les manifestants étaient encore moins nombreux : des poignées de lycéens ont défilé à Grenoble, Blois, Cannes et Bordeaux.
Les syndicats étudiants missionnés par les partis de gauche appellent pourtant à de nouvelles manifestations jeudi 3 avril, notamment à Paris, Lyon et Marseille. Seront-ils 'débordés' par des extrémistes et verrons-nous de nouveaux blocages?
Ces lycéens qui craignent de manquer de profs n’abusent pas des services de ceux dont ils disposent…
A jeudi !...

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