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dimanche 8 mars 2009

Les fils et filles de… contre la discrimination positive (partie 2)

La méritocratie est-elle un mythe?

Du leurre à la réalité

PaSiDupes a consacré un premier article au contexte de la méritocratie et du leurre de la discrimination positive, dans le monde politique.
Mais s’il existe toujours des dynasties de dockers sur les ports noyautés par la CGT, nous nous interrogeons aussi sur le risque de multiplication de dynasties Drücker dans le PAF. Certains ont en effet observé, si finement qu’elles se dissimulassent ( !), qu’elles sont déjà constituées et installées.

Des apprentis sorciers

Dans l’éducation
Richard Descoings, ancien conseiller technique de Jack Lang, directeur de Sciences-Po de Paris, et membre du club Le Siècle
comme Martine Aubry (photo ci-dessus) ou Jean-François Copé, David Pujadas ou Lionel Jospin, a été chargé par Nicolas Sarkozy, le 12 janvier 2009, de mener une concertation en vue de préparer une nouvelle réforme du lycée, dans l’optique d’une plus grande égalité des chances et de la promotion de la discrimination positive.
En
200,déjà, Descoings décida de créer une filière d'accès à l'Institut d'études politiques de Paris qu'il dirige pour les élèves issus des zone d'éducation prioritaire (ZEP, 1981, Alain Savary). Si l'expérience a le mérite d'encourager les élèves de zones défavorisées à s'intéresser à des études supérieures considérées comme prestigieuses, cette mesure suscita un important débat sur la discrimination positive, qui n’est pas refermé. La pérennité reste discutée. Alors que leur nombre continue d’augmenter chaque année avec de nouvelles conventions (CEP, Conventions éducation prioritaire) signées avec d'autres lycées, un certain nombre de membres de l'équipe enseignante considère qu'il ne s'agit que d'une solution précaire.

En 2006, a été créé un réseau d'établissements labellisés"Ambition réussite", qui a permis la mise en place de dispositifs tels que, par exemple:
- les PPRE (Projets personnels de réussite éducative - qui doit aider les élèves les plus en difficulté de se réinsérer dans le parcours scolaire),
- l'Ecole Ouverte ( comme son nom l'indique, c'est permettre à l'école de s'ouvrir sur le monde extérieur en invitant, notamment, les acteurs culturels d'un bassin éducatif, mais aussi les parents et les élèves, à fréquenter le lieu scolaire en dehors des temps d'enseignement traditionnel).

Mais la discrimination positive trouve ses limites
Elle dévalorise les diplômes obtenus qui perdent de leur prestige. Leur valeur diminue également pour les entreprises, qui peuvent avoir tendance à rejeter plus encore les personnes membres d'un groupe « discriminé positivement », y compris ceux qui ont obtenu le diplôme sans cette aide. Mathieu Laine rapporte ainsi dans La Grande Nurserie l'exemple de Stefen L. Parker, étudiant en droit qui postula en 1980 à Harvard et fut recalé, puis reçut quelques jours après une lettre de Harvard disant, contraint mais apparemment contrit : « Nous ne savions pas que vous étiez noir et nous serions en réalité ravis de vous recevoir parmi nous ». Pour Laine, « le soupçon [sur les qualifications] est l'odieux corollaire des politiques de discrimination positive ».


De plus, un autre leurre est le risque d'échec plus élevé. La discrimination positive oblige les établissements supérieurs à recruter à un niveau inférieur dans la population en difficulté.

Outre l’Education, la « discrimination positive » s’applique au monde du travail.
Selon ses partisans, le chômage et la précarité d'une partie de la population issue des minorités visibles et de l’immigration, clandestine ou non, constituent un terreau fertile à la décomposition de la société et au communautarisme. Mais selon ses adversaires, le chômage actuel frappe aussi les Français établis, parmi lesquels de nombreux diplômés de qualité qui ne trouvent aucun débouché.

Les quotas d'employés n'empêchent pas la continuation d'une discrimination à l'intérieur de l'entreprise.

Il existe toujours des entreprises qui payent leurs employés différemment en fonction de leur sexe ou de leur couleur de peau. La politique des quotas n'a encore guère amélioré la situation.

Une vraie fausse bonne idée

D’autres effets pervers surgissent.
- Pour Sowell, la discrimination positive (Affirmative action) encourage la facilité et incite les populations discriminées positivement à se reposer sur les quotas. C'est selon Sowell ce qui explique au moins en partie que les Portoricains, ‘bénéficiaires’ de la discrimination positive, s'en soient moins bien sortis que les autres immigrés sud américains non aidés. Et Sowell donne aussi l'exemple des Irlandais qui, sans quotas et grâce à la « liberté de travail », ont rattrapé les autres communautés au point de donner un président aux Etats-Unis, JFK. Et Obama est-il le Roselmack du PAF ?

- Facteur d’encouragement des communautarismes
La discrimination positive est accusée de nourrir les communautarismes en caractérisant les gens par leur appartenance à une catégorie. Ainsi pour Joseph Macé-Scaron dans La Tentation communautaire, le piège communautaire consiste à passer du « droit à la différence à des droits différents ». La discrimination négative…
Le passage de tribus blanches à des dynasties noires seraient-elles un progrès. Si la roue tourne, c’est un espoir d’avenir pour les békés !

Les 200 familles du PAF

Le slogan désignait à l’origine les deux cents plus gros actionnaires (sur près de 40 000) de la Banque de France pendant l'Entre-deux-guerres. Il avait été lancé par le radical Édouard Daladier, président du Conseil, en 1934. Malgré la hauteur de leurs salaires et l’étendue de leurs privilèges, les dockers n’étaient pas visés.

Il n’est donc pas inutile de signaler une autre poche de résistance qui se gonfle irrésistiblement dans les media et le service public, mais plus généralement le spectacle.. Serons-nous taxés d’atteinte à la liberté d’expression de cette nouvelle tranche de « 200 familles » contre l’égalité des chances?

La discrimination positive et le talent font-ils bon ménage ?

Ils ne sont pas plus incompatibles à priori que la compétence et la diversité.
La percée de Rachid Arhab, en 1992 en présentateur du journal d'A2, s’est poursuivie avec sa nomination au CSA en 2007 et la responsabilité du dossier de la diversité.
Bien que le journaliste Harry Roselmack (photo) soit français, né à Tours en 1973, il est surtout originaire de la Martinique, sans que sa couleur de peau n’interfère évidemment. D’ailleurs, nul doute que pour le collectif martiniquais du 15 février ou pour le guadeloupéen LKP, le journaliste n’est qu’un alibi pour Bouygues. Roselmack est pourtant membre du
club Averroes pour l'intégration des minorités ethniques dans les media, ce qui n’a sans doute pas pu peser sur sa nomination autant que sa plus grande compétence que ses camarades blancs. Averroès regroupe néanmoins près de, non pas 200, mais environ 350 professionnels des media et du spectacle. Parmi ses fondateurs David Pujadas, le présentateur du journal d'Antenne2. Les deux enfants d’Harry auront-ils auront à leur tour les mêmes facilités et priorités dans l’audiovisuel? Tout porte à le croire pour tous ceux du sérail, plus la raison de la diversité.

Est-ce pour démontrer l’infériorité du talent sur les capacités, mais le monde du spectacle fait encore plus fort que celui des patron. Les Rothschild ou Dassault sont les cibles privilégiées de la gauche anti-capitaliste, les Bouygue ou Lagardère de la gauche politique et même les Leclerc ou Darty sont à l’occasion fustigés par les syndicats. Pas facile d’être fils ou fille… de dans les media : les Bouygue et Lagardère concentrent en effet les soupçons de l’opposition à la fois politique et syndicale.
En revanche, les citoyens vigilants s’accommodent franchement mieux des fils et filles des media, de l’audiovisuel et les arts. Les journalistes du SNJ ont-ils réclamé la démission de Sara Daniel ? Qui est-elle et comment est-elle devenue journaliste au "Nouvel Observateur", si son papa, Jean Daniel, n’a pas signé sa nomination ?

La galerie est hétéroclite, mais ils ont en commun, plus que quiconque, d’avoir payé le prix fort, et pas seulement à les croire.


- Pauvre petite fille riche
Nous avons les enfants rebelles qui ont profité de la popularité d’un parent, mais se sont révélés en négatif de l’original : Emmanuelle Béart, Anthony Delon se sont construits dans la douleur. Stéphanie de Monaco semble passablement perturbée. Joe Dassin, fils de Jules, ou Guillaume Depardieu, fils de Gérard, en sont-ils morts ?

- Certains parviennent à dépasser leurs parents en popularité: Ophélie Winter (David-Alexandre Winter) et Vincent Cassel (Jean-Pierre Cassel), par exemple. Et presque tous les gosses Stévenin ! Arthur Jugnot, acteur, deviendra grand comme son père Gérard Jugnot, acteur, réalisateur, scénariste et producteur sans connaître ni la vache enragée, ni la discrimination positive.
- Des héritiers se tiennent en retrait, comme les fils de Claude François, dit Cloclo, tout en vivant encore sur la bête (de scène). Avec plus de retenue qu’Orlando, le frère de Dalida…

- Les stars de demain : Sarah Biasini, Laura Smet ou encore Eva Green ont hérité de la beauté de leur mère (dans l’ordre, Romy Schneider, Nathalie Baye (et Johnny Hallyday), Marlène Jobert),... et de leur indéniable talent immense. Auront-elles tout le temps nécessaire pour se construire leur aura ?
La petite Marilou Berry atteindra-t-elle le poids de sa Josiane Balasko de mère, laquelle avoue peser de tout son ‘pognon’ sur sa vie personnelle, politique et sur quiconque la tracasse.
Pareillement sans pudeur, Carole Bouquet avoue dépenser son argent sans compter à ses menus besoins de luxe, mais investir sans compter …son temps, dans l’activisme politique.

- Les tribus : les familles Sardou, de Caunes, Gelin, Gainsbourg forment de véritables clans !


- Comme les mineurs du 19e siècle ou les dockers, les réalisateurs ont comme les autres leurs dynasties : ni Sofia Coppola, ni Marcel Ophuls, Jacques Audiard ou Romain Gavras ne cache sa filiation.
En revanche, le réalisateur, acteur, producteur et scénariste ashkénaze de cinéma français Claude Berry a produit l'acteur Julien Rassam (1968-2002) et, tout aussi peu clairement, l'acteur et producteur Thomas Langmann.


On pense aussi à la descendance (élargie) de Max-Gérard Houry Tannenbaum, qui n’est autre que Gérard Oury surtout connu pour Le Corniaud et La Grande Vadrouille,mais aussi La Folie des Grandeurs, plutôt que pour sa fille sa fille Danièle Thompson, ou son petit-fils Christopher Thompson, et malgré sa compagne Michèle Morgan, ses propres fils l’acteur, Mike Marshall (1944-2005) lequel est en outre le demi-frère de Tonie Marshall,l'actrice, scénariste et réalisatrice, et fille de l'actrice Micheline Presle, et père de Sarah Marshall, mannequin et ex-épouse d’ Alexandre Anthony, lui-même fils du chanteur Richard Anthony (J’entends siffler le train,1962): c’est tout pour l’instant !

- Malgré leur talent, d’autres peinent à arriver à la cheville de parents qui ont placé la barre un peu haut, il est vrai : Enrique Iglesias et Romane Bohringer ont hérité l’un du charme, l’autre du caractère de son père.

Les noms qu’ils portent ne sont pas toujours révélateurs d’une filiation assumée
Nous serions donc loin du compte si nous tentions d’être complets. Aux pseudonymes des ascendants, il conviendrait d’ajouter ceux des descendants, et les filtres sont donc multiples. Ainsi,
Michèle Bernier, toujours plus comique que le père de ses enfants, Bruno Gaccio qui n’a fait qu’un passage éclair dans la couche de la Gelée Royal, hilarante vedette de la ‘fraternitude’ au Zénith, est-elle plus amusante que son excité de père ? Le Professeur Choron, qui adorait fréquenter les plateaux d’émissions télé, tel que Droit de Réponse pour y semer le trouble, lui a pourtant ouvert la voie. Mais elle a brouillé les pistes, car le co-fondateur du journal Hara-Kiri portait un pseudonyme et sa fille relève donc le nom de Georges Bernier.

Bon sang peut mentir dans la famille du spectacle
Au-delà de leur même dentition du bonheur, Gerry Leymergie partage avec son père William, producteur, leur passion de l’animation télé est génétique. Gerry a pourtant fait de bien ternes débuts dans Le Morning sur M6 en 2006, avant de rejoindre France 2, où son père fait justement sa loi sur tout le créneau de la matinée comme animateur ou producteur. L’émission Le Mag 2.0 qu’animait le fils a aujourd’hui disparu des grilles. Son père pourrait-il lui trouver une petite place de chroniqueur à Télématin, sur sa seule valeur ?

David Martin est visiblement le fils aîné de Jacques et, surprise, il a choisi comme lui de travailler pour la télévision où il a connu des hauts et des bas du conseil culinaire chez …Leymergie pendant plusieurs années à la Française des Jeux, sans quitter la télé, sur France Télévisions.

Pierre Dhostel (ci-contre, à droite) porte le nom de sa mère, par souci identitaire (aussi !), afin qu’on ne le confonde pas avec son géniteur, Pierre Bellemare, malgré leur faconde commune. Le père excella dans la présentation du télé-achat sur TF1, et le fils, on l’imagine bien, a évidemment eu toutes les peines du monde sur le même chemin, mais dans l’émission M6 Boutique.

Isabelle Brès a bien dû faire de brillantes études mais elles mènent à tout : c’était inscrit dans ses gènes. Si sa mère, Pierrette Brès, n’avait pas son pareil pour annoncer les résultats du tiercé, sa fille Isabelle anime depuis bientôt cinq ans une des émissions phares de TF1, Confessions Intimes, qu’on peut néanmoinsne pas connaître.

Tout comme son père, Arnaud Poivre d’Arvor est probablement un travailleur acharné et méritant. Il est politiquement correct d’assurer qu’il s’est discrètement imposé dans des émissions du service public. Animateur mais aussi …producteur, il présente depuis le 4 novembre dernier Non élucidé, une toute nouvelle émission diffusée sur …France 2.

Si son père est sur le devant de la scène, Virginie Foucault, elle, travaille dans l’univers de la production. Associée à Cyril Hanouna, Virginie produit entre autres Pliés en 4 sur France 4, mais aussi J’ai mon mot à dire sur TMC, dont l’animateur n’est autre qu’un certain
Jean Pierre F, comme Foucault.

A tout juste 25 ans, le petit fils de
Fernandel vient d’arriver sur la chaîne E ! Entertainment où il officie quotidiennement au côté de Sandrine Quétier dans l’émission E ! News. Il aurait pu s’appeler Contandin comme son grand-père, l’acteur de La Vache et le Prisonnier, mais, comme son père Franck Fernandel (qui a quelque peu fait le chanteur), il a préféré reprendre le pseudo de la lignée qui ne semble pas l’avoir aidé le moins du monde.
Son père, Jean, est à l’origine de la chaîne M6. Son oncle sexagénaire, Michel, est une pierre angulaire du PAF depuis des lustres. Il a donc été plus difficile à Marie Drucker qu’à d’autres d’infiltrer l’univers télévisuel. Journaliste BCBG de talent, bien qu’un peu coincée, elle a tout naturellement rejoint France 2 où sa place était réservée à la naissance. Elle assure la présentation du JT pendant le week-end.

Contrairement à son père
Claude, ou à sa sœur Salomé, Sarah Lelouch n’a pas choisi le cinéma. C’est le cinéma l’animation et la production télé qui l’ont choisie, notamment pour France 4. Rappelons quand même qu’il est arrivé à Claude Lelouch de travailler pour le petit écran, puisqu’il a réalisé un court métrage pour le 20ème anniversaire du Téléthon.

Exemple de succès, complètement inexplicable ?
Si
Benjamin Castaldi est un animateur incontournable du PAF, c’est à l’évidence pour son seul talent. Qu’il soit le fils de l’immense acteur Jean Pierre Castaldi et de la fille de …Simone Signoret et donc allié à Yves Montant, n’y est strictement pour rien. Le père a été beaucoup vu dans des émissions de télévision, telles L’Académie des 9 sur Antenne 2, La 1re Compagnie sur TF1 ou encore Fort Boyard, qu’il a animée pendant trois ans. Inutile de dire que ce qu’il fait, personne à sa place ne pourrait le faire…
Et encore ce ne sont là que ceux qui apparaissent sur le devant de la scène , mais combien sont réalisateurs ou techniciens, producteurs et associés d’une façon ou d’une autre au service public de la télévision ?

Mais nes faisons pas totalement l’impasse sur les fils et filles de…, qui ne sont pas nés dans le service public.
Marina Carrère d’Encause aurait-elle quelque lien de parenté fortuit avec Hélène Hélène Carrère dite Carrère d'Encausse, née Hélène Zourabichvili, secrétaire perpétuelle de l’Académie Française ?
Ca relève le niveau, car Marina, la journaliste de la télévision, est médecin échographiste, la soeur de l'écrivain et réalisateur Emmanuel Carrère, de l'avocate Nathalie Carrère et du médecin et journaliste Marina Carrère d'Encausse, la nièce du compositeur Nicolas Zourabichvili et la cousine de Salomé Zourabichvili, qui fut ambassadeur de France en Géorgie, puis Ministre des Affaires Etrangères de ce pays et, actuellement, une des figures de l'opposition.

Alors, quelle chance reste-t-il à la discrimination positive ?
Celle de faire l'expérience d'une nouvelle déception que le mérite valorisé épargnerait?

1 commentaire:

  1. C'est sûr, c'est facile quand y'a papa ou maman qui faisait ça avant... chômage, eux, y connaissent pas...

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