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samedi 1 mars 2014

Ukraine: le Premier ministre de Crimée veut l’aide de Moscou contre les insurgés pro-occidentaux

La France se fait une spécialité d'aider les rebelles: Syrie, Centrafrique ou Ukraine  

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République autonome de l'Etat indépendant d'Ukraine, la Crimée est contaminée par l'insurrection anti-russe dans l'Ouest de l'Ukraine et à Kiev. Washington a encore accentué les tensions en haussant le ton à l'encontre de Moscou en fin de journée vendrediet, ce samedi, le Premier ministre de Crimée, Sergey Askenov, a demandé l'aide de la Russie, afin de maintenir la paix dans cette région russophone à 60 % d'Ukraine où les deux aéroports sont toujours bloqués, annonce l'agence Itar-Tass.

Mais les grandes puissances occidentales poursuivent leur action de déstabilisation de la région, puisque le Président Obama s'est ingéré dans le conflit, prenant le parti des rebelles qui ont pris le dessus en Ukraine et mettant même en garde Moscou qui a dû envoyer 6.000 hommes pour maintenir l'intégrité de la Russie.
L'Ukraine est membre de la Communauté des États indépendants (CEI), une entité intergouvernementale composée de 11 des 15 anciennes républiques soviétiques. En 1997, les tensions entre l'Ukraine et la Russie s'apaisèrent lorsqu'un traité est conclu, par lequel la Russie reconnaît l'appartenance de la Crimée à l’Ukraine. Kiev et Moscou s'entendent alors pour se partager l’ancienne flotte soviétique de la mer Noire et ses installations stratégiques, grâce à un bail qui expirera en 2017. 
Dans les années 2000, la CEI s’est ouverte à d'autres États, tels la Mongolie (ancienne démocratie populaire soviétique) et l'Afghanistan (ancien régime procommuniste) qui a émis le souhait de rejoindre l'organisation.

En novembre 2013, l'Ukraine décide de refuser un accord avec l'Union européenne et de "relancer un dialogue actif avec Moscou". Ce refus entraîne d'importantes manifestations pro-européennes à Kiev rassemblant des centaines de milliers de personnes, l'occupation du Maïdan et de la mairie par les insurgés, avec pour objectif de chasser le président Ianoukovytch, chef légitime de l'Etat ukrainien, et de le remplacer par Ioulia Tymochenko, une femme d'affaires, fondatrice de la "Compagnie du pétrole ukrainien", puis d'une compagnie de distribution d'hydrocarbures, favorisée par son ami le ministre de l'énergie, Pavel Lazarenko. La "princesse du gaz" a pris la tête de l'opposition à la suite de sa défaite aux élections de 2010.
Ioulia Tymochenko s'investit en politique lorsqu'elle doit s'éloigner de son protecteur. Le 9 avril 1997, le New York Times accuse Pavel Lazarenko de corruption à travers la compagnie d'hydocarbures de Ioulia Tymochenko. Une enquête de justice est ouverte contre Ioulia Tymochenko et Pavel Lazarenko, bien que tous deux bénéficient d'une immunité parlementaire. En décembre 1998, Pavel Lazarenko est arrêté à la frontière franco-suisse et accusé de blanchiment d'argent. La justice suisse le libère contre une caution de 3 millions de dollars. Le Parlement ukrainien obtient, le 17 février 1999, la levée de son immunité politique. Le 20 février, P. Lazarenko est arrêté à l'aéroport JFK de New-York. Il est condamné en mai 2004 pour blanchiment d'argent, corruption et fraude.

Le Premier ministre de Crimée, Sergiï Aksionov, a demandé à Vladimir Poutine de l'aider à restaurer "la paix et le calme"

"La Russie ne va pas ignorer cette demande" d'assistance, a déclaré un responsable de l’administration présidentielle russe. A l’occasion d’un premier conseil des ministres du nouveau gouvernement ukrainien insurrectionnel, Igor Peniouk, ministre ukrainien de la Défense, a évalué à 6.000 hommes les renforts envoyés par Moscou en Ukraine, tandis que le Premier ministre porté par la rue au pouvoir, Arseni Iatseniouk, a estimé que "la présence inadéquate des militaires russes en Crimée est une provocation", malgré l'appel à l'aide du Premier ministre de Crimée menacée par les rebelles ukrainiens.
Le Parlement de Crimée a voté la création d’une unité spéciale de sécurité afin de protéger les habitants de la région. Celle-ci a été créé avec les hommes exclus par le nouveau pouvoir de Kiev de l’unité d'élite de la police anti-émeute (la Berkut) accusée de violence lors du mouvement insurrectionnel qui a conduit à la déstitution du président Viktor Ianoukovitch.

L'insurrection d'Ukraine est-elle légitime?
Ceux qui sont assez simples pour considérer que tout ce qui vient de la rue est populaire et démocratique sont naïfs. Le monde fait l'expérience des "printemps arabes" nés de soulèvements qualifiés de spontanés, mais n'est pas plus "éclairé" d'avoir pu observer les effets, non seulement pervers mais durablement tragiques de l'arrivée des islamistes au pouvoir. Les peuples "libérés de l'oppression" sont aussitôt retombés dans la dictature, cette fois religieuse. 
Pourtant, il n'est toujours pas politiquement correct d'appeler "coup d’État" ce que la "pensée unique" impose de considérer comme une "résistance à l’oppression". La révolution bolchévique de 1917 a conduit au totalitarisme soviétique et à la chute du mur du Berlin. Le Vénézuela est en train d'administrer une nouvelle preuve de l'irréalisme du marxisme. Mais le cycle libération-oppression recommence sans qu'il soit permis de remettre en question la Déclaration des droits de l’homme de 1789 (article 2). Spérimée et inadaptée au monde nouveau qu'elle puisse être, elle continue de faire autorité. Car nos sociétés sont certes dominées par la finance, mais aussi bien par les ONG et réseaux internationaux douteux, voire sulfureux, qui y font référence pour d'attribuer un semblant de légitimité.  
Les "droits naturels et imprescriptibles" des habitants de l'Ouest  de l'Ukraine sont-ils supérieurs à ceux de l'Est et de la Crimée? Les grandes puissances utilisent la Déclaration des droits de l’homme pour en détourner les grands et beaux  principes démocratiques à des fins stratégiques, en tentant de chasser la Russie de Mer Noire, et économiques, en prenant en compte le rôle central de l'Ukraine dans la distribution gazière européenne.

Le clivage entre l'est et l'ouest de l'Ukraine
La Russie n'a reconnu qu'en 1997 le rattachement de la Crimée à l'Ukraine et pour dix ans seulement et uniquement du fait du statut autonome de la république de Crimée. Il en est résulté un clivage à l'intérieur même de l'Ukraine entre les pro-russes et les pro-occidentaux. Or, la carte ethnique montre que seulement 25% de la population de la péninsule de Crimée sont constitués d'Ukrainiens, contre 60 % de Russes, et que près de 98 % des habitants de Crimée parlent le russe.

Les insurgés de Kiev sont-ils plus "éclairés" ou tout aussi manipulés que ceux de Tunisie d'abord et de Lybie ou d'Egypte ensuite. Après bientôt quatre années, aucun des régimes qui se sont imposés n'est pas transitoire, et il est apparu que la lutte démocratique pour la "libération du peuple" syrien est en fait  une guerre de religion. Et tous ces conflits étaient au départ des "révoltes de la jeunesse", à forte dimension sociale, selon les marxistes invétérés ! C'est encore actuellement le cas au Vénézuéla: le libérateur Chavez  n'était-il pas un libérateur ? Maduro, son dauphin, un dicateur?

Résultat ? Déjà trop de morts et de blessés, mais les longs affrontements parlementaires et les violences se poursuivent dans la rue lors de la discussion de la constitution en Égypte et en Tunisie. 
Des partitions sont redoutées en Ukraine, mais aussi en Centrafrique.

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