POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

lundi 10 mars 2014

Un traitement de l'affaire des écoutes téléphoniques à la honte de Hollande et de sa presse

Écoutes dites de Sarkozy : pourquoi cette affaire pourrait se retourner contre le gouvernement

"L’ancien chef de l’État cherche à se glisser dans la peau de la victime, un rôle où il excelle"
tel est le commentaire du chroniqueur du Nouvel Observateur, Olivier Picard, parce que Nicolas Sarkozy est réapparu décontracté en public, à Nice, ce lundi 10 mars, et bien qu'il soit resté muet pendant toute une semaine chargée en affaires judiciaires. Et toujours parce qu'il est "indépendant", le journaliste considère aussi que "ce n’était pas à Cannes, seulement à Nice, mais il y a fait, une fois encore, son meilleur numéro d’acteur: celui de la victime. Sur du velours." Plus indépendant, on imagine mal en effet de la part d'un décrypteur vertueux. 
Mais le site de l'hebdomadaire socialiste des hommes d'affaires Xavier Niel (Free), Pierre Bergé (YSL) et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du journal Le Monde, admet tout de même que les media avaient quelque peu zappé l'ancien président, évitant soigneusement de lui dérouler le tapis rouge dès dimanche en présentant comme un acte de courage le maintien de sa participation à l’inauguration de l’institut Claude Pompidou contre la maladie d’Alzheimer. Un oubli de circonstance... 
L'honnête chroniqueur du Nouvel Obs prévoit aussi que "le gouvernement et Christiane Taubira, désormais sur la défensive, pourraient connaître un retour de manivelle. L'affaire "Sarkozy" tourne au vinaigre pour l'exécutif et pourrait devenir "l'affaire Taubira", alors l'hebdo commence à virer.

La gauche s'est reniée

La gauche haineuse est maintenant face à ses turpitudes et réalise depuis ce weekend que celui qu'ils présentent comme "l’homme qui rêve d’une revanche contre François Hollande en 2017" est simplement dans son bon droit. Les opposants revenus au pouvoir n'ont jamais quitté les affaires après 20 ans d'aigreurs, d'invectives et de haines, se sont laissés aveugler par l'arrogance et l'euphorie, "jusqu’à l’erreur de jugement et la faute de stratégie", selon Picard. Une faute qui devrait être mortelle en démocratie.

Pendant 48 heures persuadés de l’effet désastreux d’un supposé trafic d’influence, ministres et dirigeants de la majorité, ont en effet justifié sans ciller les écoutes téléphoniques d’un ancien chef de l’État. Leur absence de tout sens moral a également faussé leur jugement sur la violation du secret professionnel des avocats, un principe aussi sacré que le secret des sources des journalistes. 

Pendant 48 heures, à l’instar de Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale,
ils ont déployé la rhétorique de l’homme normal (le citoyen Sarkozy), redevenu un Français parmi les Français, et ils n'ont pas craint d'approuver des méthodes d’enquête extrêmes qui n’honorent aucune démocratie.

Et pour achever de déconsidérer la majorité présidentielle, Christiane Taubira a lâchement contourné le fond du problème, balayant l'indignation des avocats et les justiciables français dans un même revers de manche. Inconsciente et supérieure, ce lundi midi sur France Info, la garde des Sceaux a détourné leurs protestations de principes, au motif que les droits de la défense ne peuvent tolérer aucune "impunité", aucune immunité, pour ceux qui l’incarnent. Une déformation démagogique de l'émotion des avocats outragés qui ne réclament nullement pour eux une impunité que la polémiste imagine dans sa pauvre tête.  

La ministre fait du tort à la gauche entière et pour longtemps  
En tenant un tel raisonnement procédurier hors sujet, Taubira s’est retranchée dans la mauvaise foi avec le cynisme froid des pouvoirs sans scrupules. En invoquant les nécessités supposées d’instruction en longueur visiblement prétexte à toutes sortes de contraventions au droit, la ministre du président vertueux s'est reniée en banalisant des pratiques inappropriées et transgressives contre lesquelles elle s’est toujours élevée ? Un aveu de culpabilité et de panique.

On paie toujours le prix de ses renoncements
La gauche a renié ses valeurs présumées avec désinvolture. On a attendu -mais en vain- qu’une voix s’élève pour regretter l’espionnage téléphonique illégal d’un ancien président de la République dans une investigation où ni la sécurité nationale, ni la sécurité de tiers n’est en cause. Le chef de l'Etat s'est encore révélé absent et vil. Ayrault, son collaborateur auto-proclamé "déterminé et "serein", s'avère tout aussi défaillant et veule.
   
Qui empêchait l'exécutif de rappeller les principes fondamentaux des droits de la défense plutôt que de consacrer la dictature des juges par son silence. Un pouvoir de gauche donneur de leçons ne peut s'autoriser aucune déviance, aucun égarement. Au lieu de cela, la gauche détentrice de tous les pouvoirs a cru pouvoir s'abandonner à ses vieux démons de l'époque mitterrandienne, bafouant le droit pour de vulgaires calculs politiques immédiats. Les socialistes ont sacrifié la défense des libertés publiques à leurs basses vengeances. Ce qui n'a pas empêché Harlem Désir de s'en prendre à la droite sur France Info. 

Mais la gauche paiera  au prix fort sa haine et ses renoncements

Les électeurs accorderont-ils à la gauche l'impunité dont parle Taubira ? En assumant des écoutes téléphoniques politiques sans le moindre état d’âme, la gauche se saborde. Lundi matin, Brice Hortefeux a souligné que les socialistes justifient la méfiance instinctive des citoyens envers la justice, et singulièrement l’enregistrement des conversations
Le hasard a bon dos
L'ancien ministre de l'Intérieur a estimé que le gouvernement pourrait ne pas y être étranger.
"Est-ce un hasard quand la Garde des sceaux réunit l'ensemble des procureurs pour leur ordonner de faire directement remonter à elle tous les dossiers sensibles ? Est-ce un hasard quand on convoque le procureur général de Paris pour le remplacer par un socialiste ? Est-ce un hasard quand, à 15 jours d'un scrutin lourd et difficile pour la majorité, on envoie autant de boules puantes dans la même direction ? 
"Est-ce un hasard quand François Hollande, recevant des députés et évoquant Nicolas Sarkozy, dit : "Je sais très exactement ce qu'il fait" ?" (Brice Hortefeux (UMP)
Le boomerang a entamé son trajet retour
La gauche tend à la droite le bâton pour se faire battre le 30 mars. 
Elle va s'en saisir pour actionner un levier psychologique extrêmement puissant et protéger le justiciable des écarts des "juges rouges " ou des militants ordinaires. Une occasion inespérée de rasembler l’opposition contre un gouvernement visiblement malsain.

Le Nouvel Observateur affiche l'image la plus abjecte qui soit de la presse
Les salariés des Niel et Bergé stigmatisent leurs confrères qui ont fait montre de jugement, de sérénité et d'...indépendance, en  réagissant vivement au cynisme des propos d'un François Hollande grisé par le pouvoir à propos de Nicolas Sarkozy devant des députés respectables: "Ne vous inquiétez pas. Je le surveille. Je sais ce qu’il fait..." Le Nouvel Obs a hébergé l'auteur du "vrai-faux SMS" contre Sarkozy, Airy Routier.  Aujourd'hui dirigé par le veule Laurent Mouchard-Joffrin, l'hebdo a soutenu DSK, mais se félicite que Patrick Buisson puisse nuire à l'ex-président Sarkozy, quelle que soit la bassesse de la méthode. Les mauvaises manières d'Airy Routier ont donc toujours cours dans les sanisettes du Nouvel Obs.   

Le vent du soupçon soufflé par la gauche rabat déjà le boomerang sur l’Élysée. Gardien constitutionnel supposé de l’indépendance de la justice, le chef de l’État est contraint de dominer sa lâcheté, et au train où vont désormais les condamnations par les acteurs politiques sains et les avocats offensés, Hollande ne pourra pas faire le mort indéfiniment.

La semaine qui s’annonce devrait être éprouvante pour cet exécutif.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):