Pavé dans l'accusation du Point: le copéiste Bastien Millot est ami avec ...Anne Hidalgo (PS)
Hidalgo a assumé cette amitié ce matin, devant J.-J. Bourdin
Au centre des accusations de l'hebdomadaire Le Point contre Copé (UMP), l'un des fondateurs de la société Bygmalion est un bon ami de la candidate PS.
Les amis d'Hidalgo sont-ils les amis de Copé? Ancien conseiller régional UMP de Picardie et homme de communication de 41 ans, très proche de Jean-François Copé, Bastien Millot se dit l'ami de la candidate socialiste à la mairie de Paris Anne Hidalgo. Et réciproquement. Tous deux font mine de s'étonner de la révélation d'une tranversalité qui aurait échappé à de si bons journalistes du Point, Mélanie Delattre et Christophe Labbé. Une faute professionnelle ! Ou une rétention d'information de Franz-Olivier Giesbert qui les téléguide ?
Certains s'interrogent même sur le risque d'infiltration de l'UMP par le PS. La technique est en effet une spécialité socialiste pratiquée en son temps par le trotskiste lambertiste Lionel Jospin. C'est donc peu dire que cette relation d'un UMP avec Anne Hidalgo agace à droite où on soupçonne Millot de conseiller l'ennemi, et qu'elle gêne à gauche, lorsque cette fréquentation est connue.
B. Millot commence une carrière fulgurante, dès sa sortie de Sciences Po, en 1995, lors de l'accession de J. Chirac à l'Elysée
Il suit son ancien maître de conférences, Jean-François Copé, dans toutes ses fonctions, de la mairie de Meaux à l'Assemblée en passant par trois ministères. Il habitera même son appartement privé, en 2005, tandis que le ministre du Budget en occupe un autre, loué par l'Etat, en pleine polémique sur l'"affaire Gaymard". Après cette décennie de collaboration étroite, Millot est propulsé à la direction de France Télévisions, auprès de Patrick de Carolis.
A l'automne 2008, il quitte le service public pour fonder sa société de communication, Bygmalion, qui bénéficiera de nombreux contrats avec l'audiovisuel public. Depuis juin, le juge Renaud Van Ruymbeke enquête sur les 22 millions d'euros dépensés en "conseils" sous l'ère Carolis, dont 1,2 million pour Bygmalion entre novembre 2008 et septembre 2010. Millot, devenu maître de conférences à Sciences Po, où il enseigne la communication politique depuis quatorze ans, continue à conseiller J.-F. Copé, au moment de la bataille des chefs qui l'a porté à la tête de l'UMP. "Mon boulot est à la lisière entre l'ami et le psy", a-t-il confié à M, le magazine du Monde du 5 octobre. Pour les politiques, assure cet expert du storytelling, "le spin-doctor devient un sparring-partner qui l'aide à déminer et à anticiper". Millot vient donc de faillir à sa mission.
Hidalgo noie le poisson
A. Hidalgo et B. Millot habitent tous les deux le 15e arrondissement, ce qui suffirait à expliquer une belle amitié. L'expert des media, qui décrypte l'actualité sur Europe 1 et BFMTV, et la première adjointe de Bertrand Delanoë, passent leur temps à discuter, voilà tout.
"Il n'intervient pas dans ma campagne, assure Hidalgo. Mais on parle beaucoup de la vie politique, et on se rejoint sur bien des points, même si sa formation est concurrente de la mienne." Elle était, dit-on un peu inspecteur du Travail... Le conseiller parle de son amie avec son coeur. "J'aime son authenticité, son franc-parler, son côté extrêmement chaleureux. C'est quelqu'un de bien, d'original et d'élégant."
Millot précise qu'il n'a aucun contrat avec elle. "En tant qu'ami, ajoute-t-il cependant, quand nous avons des conversations, nous parlons effectivement de la façon dont sa campagne se passe et je ne suis pas forcément de l'avis de ses conseillers."
La candidate socialiste vivait en secret cette relation qu'elle revendique maintenant sans restriction
"Heureusement que l'on n'est pas sectaires et que l'on peut se retrouver avec des gens avec lesquels on se sent en accord, avec qui on partage des valeurs." La différence réunit ceux qui s'aiment.
VOIR et ENTENDRE la candidate PS à la mairie de Paris sur la transparence et ses liens étroits d'amitié mis en cause dans l'affaire supposée contre J.-F. Copé et portée par l'hebdomadaire Le Point (extrait court):
Millot souhaite la réussite d'Hidalgo (PS) contre NKM (UMP)
VOIR et ENTENDRE la candidate PS à la mairie de Paris sur la transparence et ses liens étroits d'amitié mis en cause dans l'affaire supposée contre J.-F. Copé et portée par l'hebdomadaire Le Point (extrait court):
Millot souhaite la réussite d'Hidalgo (PS) contre NKM (UMP)
Le coprésident de Bygmalion forme des voeux pour la réussite d'Hidalgo : "Je ne lui souhaite que des choses positives pour la suite et je souhaite qu'elle réussisse dans le défi qu'elle s'est lancé." La droite à la lutte pour l'alternance à Paris, appréciera sans doute et en particulier la candidate de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, que Millot connaît bien : "C'est une candidate tout à fait sérieuse et ça pimente l'élection. Elle a une capacité à incarner un vrai match." Il n'est rien de plus précieux que l'amitié et le respect d'un communiquant.
Bygmalion est une passerelle fréquentée, voire une balance
Le temps de la campagne, Bertrand Lesain s'est mis en congé de Bygmalion pour se mettre au service de NKM, ou infiltrer son équipe, nul ne sait encore.
Millot assure aussi la communication du candidat de l'UDI, Christian Saint-Etienne. On se prend donc à douter que cet éclectisme soit compatible avec un cloisonnement hermétique et qu'autant de soudaines révélations calment les esprits.
Et que pense le stigmatisé de tout cela ?
"Rien", assure sereinement Millot. Le président de l'UMP est "à fond derrière NKM et c'est ça qui compte", assure son entourage. Il ne pense pas à mal et serait donc naïf, confiant et fidèle en amitiés. A ses dépens.
Tout le contraire du portrait brossé par la presse pourrie. "Chaque fois qu'on pourra l'aider, on sera disponible pour elle [NKM]", renchérit Jérôme Lavrilleux, le directeur de cabinet de J.-F. Copé.
On peut croire sur parole la candidate socialiste à la mairie de Paris lorsqu'elle déclare qu'elle n'a pas de raisons de soupçonner l'intégrité de l'ami commun.
Celle-ci a refusé de remettre en question son honnêteté à l'antenne de BFMTV, ce matin.
Cette comédie politique est "à pleurer de rire", selon Étienne Gernelle, directeur de publication du Point qui n'envisage pas pleinement le vers de Beaumarchais "Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer." (Le Barbier de Séville, inspiré de 'La précaution inutile') S'il y a une justice.
Cette comédie politique est "à pleurer de rire", selon Étienne Gernelle, directeur de publication du Point qui n'envisage pas pleinement le vers de Beaumarchais "Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer." (Le Barbier de Séville, inspiré de 'La précaution inutile') S'il y a une justice.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):