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mardi 4 mars 2014

Les salariés de La Redoute ont manifesté à Roubaix contre François Pinault

Le patron de l'hebdomadaire Le Point licencie  à La Redoute
Manifestation à Roubaix 
contre le milliardaire socialiste, 
ce 4 mars 2014 
Entre 400 et 800 personnes se sont rassemblées ce mardi pour dénoncer les 1.200 suppressions de postes prévues au sein du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR, devenu Kering en 2013). Une nouvelle action est prévue vendredi.

Les salariés du milliardaire ont manifesté mardi à Roubaix (Nord) contre le plan social prévoyant la suppression de près de 1.200 emplois et pour demander des garanties sociales à leur actionnaire Kering.
"Non aux licenciements de La Redoute", clamait la banderole en tête du  cortège parti du siège de La Redoute, au bruit de sifflets et de pétards, à l’appel d’une intersyndicale CFDT/CFE-CGC/CGT/SUD. Les manifestants ont bloqué ponctuellement la circulation, notamment une quinzaine de minutes sur la voie rapide urbaine.

Ils sont
venus des sites de Roubaix, Wattrelos et Tourcoing pour "faire pression sur la famille Pinault, qui dirige le groupe Kering et qui veut stopper les négociations depuis le 10 mars", a expliqué Jean-Christophe Leroy, délégué CGT. "La direction nous a menti dès le début, en nous disant qu’ils étaient d’accord pour négocier pour les 2.400 salariés, ceux qui vont partir avec le plan de départs volontaires et ceux qui vont rester", a-t-il rappelé.

"
La direction a décrété vendredi la fin des négociations, sans avoir abordé tous les volets sociaux. Il est hors de question que ça se finisse le 10 mars", a renchéri Nora Miloudi, secrétaire CFDT au comité d’entreprise, qui a évoqué "une manif de la dernière pression", bien que la CFDT, comme François Pinault, soit proche du PS.

L’intersyndicale a voté en assemblée générale
40.000 euros de plancher pour les indemnités de départs volontaires, plus 1.500 euros par année de présence et 36 mois de congés de reclassement, a-t-elle indiqué.
Les syndicats souhaitent que cette même somme soit "bloquée pour les salariés qui resteraient dans l’entreprise", sur lesquels pèsent de "grosses craintes" quant à leur avenir, selon Jean-Christophe Leroy.

Ce qui attend les salariés de l'homme d'affaires, c'est la misère 


La famille propriétaire du Printemps, de la maison de luxe Gucci et de la marque Puma ne lâche rien. François Pinault a pourtant clamé en 2012 qu'il voterait Hollande.
Après "six réunions qui ont duré en longueur, les mesures sont très insuffisantes sur les préretraites, payées à 80% alors qu’on demande 100%", a-t-il poursuivi. "Aujourd’hui, on est loin du compte, et à ce stade-là, il n’y aura aucune signature d’aucun syndicat", prévient Nora Miloudi, représentante CFDT, syndicat qui se dit ouvert au dialogue. "Si on n’a pas gain de cause, on retournera à Paris, sous les fenêtres de François-Henri Pinault, [...] qui s’est enrichi depuis vingt ans sur le dos des salariés et n’a jamais mis les pieds à La Redoute", a-t-elle lancé.

"C’est inadmissible qu’un patron multimilliardaire puisse licencier. [...] 

L'héritier, Francois-Henri Pinault,
avec l'actrice Salma Hayek
C’est un scandale. A l’âge qu’on a, le jour où il va nous licencier, on ne retrouvera plus rien. Ce qui nous attend, c’est la misère", a déploré Sabine Ryelandt, 48 ans, dont 27 ans passés à La Redoute. A son cou, une caricature présentant le PDG de Kering en diable avec l'inscription "Pinault fossoyeur de La Redoute".

Les futurs repreneurs du vépéciste avaient annoncé le 9 janvier la suppression de 1.178 postes sur les 3 437 de La Redoute sur quatre ans. 

Les salariés ont multiplié ces derniers mois les actions, alternant débrayages, rassemblements devant le site industriel de la Martinoire et manifestations, à Roubaix et Lille notamment. 
Mardi midi, à la fin de la manifestation, ils ont voté en assemblée générale une nouvelle action pour vendredi : "Toute une journée sur la Martinoire."


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