Commission des finances de l'Assemblée nationale, le 10 septembre 2008:
Bernard Tapie et Didier Migaud, actuel président de la Cour des comptes, à droite.
Bernard Tapie et Didier Migaud, actuel président de la Cour des comptes, à droite.
9 députés socialistes cherchent à replonger DSK dans le bain
Le procureur général a été saisi vendredi par neuf députés socialistes qui dénoncent la procédure d'arbitrage ayant permis, en 2008, à Bernard Tapie de percevoir 285 millions et le rôle joué par la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. Lien PaSiDupes
Parmi les neuf ligueurs, seul Pierre Bourguignon serait encore un proche de DSK: il appela au soutien de sa candidature, mais c'était en ...2006.
Or, en 1999,l'ancien ministre de l'Économie aujourd'hui candidat potentiel à la primaire socialiste, Dominique Strauss-Kahn avait pris une position déterminante pour la suite du dossier Adidas. En ressortant de l'eau ce dossier Adidas-Tapie, vieux de quinze ans et dans lequel droite comme gauche ont été impliquées, le PS de la Ch'tite Aubry remue l'eau trouble.
L'affaire Tapie-Lagarde-DSK doit maintenant aller vite
Un calendrier est déjà fixé à la Cour de cassation, où le procureur général, Jean-Louis Nadal, doit décider s'il renvoie ou non le dossier devant la Cour de justice de la République (CJR). « Nous nous sommes donné quinze jours pour vérifier tous les éléments. Nous voulons aller vite pour éviter toute manipulation politique », assure-t-on dans l'entourage de Jean-Louis Nadal, qui a déjà géré l'affaire Woerth-Bettencourt et a renvoyé l'ex-ministre devant la CJR.
Avant Lagarde, il y a d'abord eu DSK
Ceux qui n'ont pas la mémoire sélective se souviennent et le camp Tapie compte les points.
Les années de procédures
Le 17 mars 1999, Dominique Strauss-Kahn, alors à Bercy, signe un courrier important: il a en effet inclu Adidas dans la liste des risques que le Consortium de réalisation (CDR, chargé de la gestion du passif du Crédit lyonnais) doit assumer pour le compte de la banque. Une décision aujourd'hui contestée et qui sera lourde de conséquences pour les finances publiques.
Désormais, Bernard Tapie change d'interlocuteur: l'État remplace les syndics de liquidation. Sans ce préalable, il n'aurait sans doute pas pu espérer percevoir un jour une somme aussi conséquente.
La semaine denière, la Cour des comptes a souligné « la fragilité juridique » de cette lettre: « La Cour considère que le CDR s'est substitué à la responsabilité du Crédit lyonnais dans le dossier Adidas-Tapie au-delà de ce que pouvait autoriser le protocole » (qui, en 1995, fixait l'étendue des risques couverts par le CDR).
Le 12 novembre dernier, >Didier Migaud, président de la Cour des comptes, s'en inquiète encore auprès de François Fillon: « La lettre du 17 mars 1999 va au-delà de l'autorisation donnée par le Parlement dans la loi du 28 novembre 1995, ce qui la prive de fondement juridique.»
Dans sa réponse, François Fillon estime, lui, que le courrier de DSK n'a pas étendu mais seulement précisé le champ de la garantie du CDR.
Dans son rapport sur la mission parlementaire qu'il a menée, l'actuel président de la commission des finances, Jérôme Cahuzac (PS), met volontiers en cause Christine Lagarde, sans éluder cette question. Il fait de cet épisode le troisième point de son avant-propos, critiquant les sommes engagées par l'État: « Le CDR a accepté d'assumer seul des responsabilités qui incombaient au moins pour partie au Crédit Lyonnais (LCL), en dehors du champ de garantie. »
Auto-censure vertueuse
La presse militante fait grand tapage du rôle terminal de Christine Lagarde, mais avait passé sous silence celui, fondamental à l'origine et désormais controversé de DSK, le concurrent de la Ch'tite Aubry. Le 6 avril, Libération n'a toujours pas connaissance de la lettre de DSK et feint toujours d'ignorer son implication.
C'est FAUX : DSK n'a jamais aidé TAPIE
RépondreSupprimerhttp://www.dskvraifaux.fr/dsk-a-donne-un-coup-de-pouce-a-bernard-tapie-6/
Comment le rendre responsable de la décision de Fillon - Sarko 10 ans après ? Le journaliste de Mediapart dit justement que DSK n'est pas responsable :
"« Pour ce qui concerne DSK, il faut, certes, se garder de reconstruire l’histoire, en fonction de ce qu’elle est devenue ensuite. A l’époque, Bernard Tapie n’en a pas fini avec le volet pénal de toutes les poursuites qui sont engagées contre lui. Et le volet civil de l’affaire est ainsi au point mort. Dominique Strauss-Kahn ne peut donc pas savoir en 1999 les tours et les détours que prendra l’affaire : les 135 millions d’euros de condamnation qui seront infligés en appel au CDR en 2005, la cassation partielle de cet arrêt en 2006, et puis surtout cet hallucinant arbitrage privé au terme duquel Bernard Tapie se mettra dans la proche, en net, 220 millions d’euros. »