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Nous sommes tous des Bretons catholiques !
Ce vendredi, le Nouvel Obs critiquait violemment le nouvel album - "Bretonne" - de la chanteuse Nolwenn Leroy. Après l'éditorialiste d'Atlantico Hugues Serraf, le cadre dirigeant à l'international Philippe David dénonce un "brûlot" mélangeant allègrement "racisme anti-breton et délit de sale gueule".
Il m’a fallu relire l’excellente chronique de Hugues Serraf pour arriver à le croire. Et il m’a fallu cliquer sur le lien du « Nouvel Obs » pour être certain que j’avais bien lu le pire torchon dans la rubrique « culture », il est impératif de mettre des guillemets dans ce cas vu le niveau de l’auteur, d’un journal depuis le fameux « Claude François a volté » qui faisait la une de « Libé » pour annoncer le décès du chanteur la veille des législatives de 1978.
Racisme anti-breton et délit de sale gueule
Pourtant les mots étaient là : violents, cruels, haineux. Contre Nolwenn Leroy ? Pas seulement, cette diarrhée verbale s’adressant tour à tour aux Bretons et, en ricochet, aux Basques, aux Alsaciens, aux Catalans, aux Ch’tis, bref à tout ce qui fait la France dans sa vieille et grande diversité. Une haine digne du premier éditorial du magazine « Globe » qui proclamait : « Tout ce qui est terroir, béret, bourrée, biniou, bref franchouillard et cocardier nous est étranger voire odieux », éditorial signé BHL, Georges-Marc Benamou et Pierre Bergé.
Dans ce brûlot tout y est, outre les sempiternelles références subliminales aux « heures les plus noires de notre histoire », mélangeant allègrement racisme anti-breton et délit de sale gueule comme « La pochette montre la chanteuse à 5 ans, en Bigouden, comme une preuve génétique de sa bretonnante traçabilité. Garantie née coiffée. Après le bébé-éprouvette, le bébé-cornette. De toute évidence, le fichu de Nolwenn se porte mieux dans l'opinion que celui de Diam's » sans oublier le « droit dans ses sabots » (lire dans ses bottes) et l’incroyable attaque sur son patronyme de « Finisterienne au nom si peu républicain ». Pour terminer, il fallait bien que l’auteur termine en vomissant un peu de bile sur « l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires » tout en ironisant sur son « prénom de Sainte décapitée » pour ce qui est du couplet christianophobe…
Une autocritique inconsciente ?
Un article parlant des Juifs en ces termes aurait eu sa place en première page de « Je suis partout » en 1944. En parlant sur un ton équivalent de la Bretagne et des Bretons, il a sa place dans « le Nouvel Obs » en 2011. Psychanalytiquement, on peut légitimement se demander si, à chaque fois que ce magazine parle de « relents des années 30 » dans la France d’aujourd’hui, il ne fait pas inconsciemment son autocritique…
Donc, oui, Nolwenn Leroy a « commis », puisque vu le ton utilisé il s’agit au mieux pour elle d’un délit au pire d’un crime, un album faisant référence à la Bretagne de ses origines.
Qu’y a-t-il de mal à cela ? Qui, en France, ne connaît pas « Tri martolod » ou « La jument de Michao » qui sont des chansons ne faisant pas partie uniquement du patrimoine culturel breton mais du patrimoine culturel de la France toute entière ?
Pourquoi se moquer de sa tenue Bigouden et de sa cornette ? L’auteur se moquerait il du voile de Diam’s ou de la casquette de Joey Starr. En aucun cas de peur d’être traîné devant les tribunaux par les associations antiracistes dans le premier cas et de prendre un « coup de boule » dans le second...
Pour ce qui est du terme de « traçabilité », il est réservé en général aux bêtes envoyées à l’abattoir et le fait de faire le parallèle entre des êtres humains et des animaux rappelle, pour de bon, « les heures les plus noires de notre histoire ».
Quant à l’attaque sur son patronyme, qui représente un mont Everest de connerie, devrait-il inciter Nolwenn Leroy à prendre un nom d’emprunt comme le patron du «Nouvel obs » qui ne s’appelle pas « Joffrin » mais « Mouchard » ?
De la haine de la « France des terroirs »
Une immigrée qui dérange la gauche !
Elle a ses papiers...
Enfin, pourquoi cette haine de la « France des terroirs » que les étrangers qui viennent la visiter nous envient ?
Des « Winstub » d’Alsace aux « Fest noz » de Bretagne sans oublier les « estaminets » du Nord ni les « bars à tapas » du Sud-Ouest où, comme chantait Nougaro, « l’Espagne pousse un peu sa corne », tous font partie de la France et de son merveilleux patrimoine culturel et, pour ajouter un vécu personnel, je dois avouer que le moment le plus fort que j’ai vécu dans un stade de rugby fût quand j’ai assisté au milieu des supporters du Biarritz Olympique à la demi finale du championnat de France qui les avait opposé à Bourgoin Jallieu en 2005 à Toulouse. Tous ces supporters habillés en blanc et couverts d’un béret basque (oui le même qui était odieux à BHL, Benamou et Bergé et qui doit l’être au même titre que les chansons traditionnelles bretonnes à Fabrice Pliskin) chantant en basque « Aupa BO » et autres chants du terroir m’avait fait dresser le poil, comme à tous les spectateurs présents dans le stade dont les gradins n’étaient pas remplis de nostalgiques de Vichy.
Alors bravo à Nolwenn Leroy pour son album et ses 500 000 exemplaires vendus et merci à elle d’avoir permis aux Français l’ayant écoutée de se souvenir que la France a un grand patrimoine culturel dans les régions qui la composent et, en ce qui me concerne, merci de m’avoir fait humer par sa voix un peu de l’air iodé de cette merveilleuse terre que mon grand-père quitta pour ne jamais retourner y vivre à 17 ans pour aller défendre la France pendant la Première Guerre mondiale.
En Mai 68, période chère au « Nouvel obs », un des slogans phare de soutien à Cohn-Bendit était : « Nous sommes tous des Juifs allemands ».
Que nous aimions l’artiste ou pas, il est un devoir de la soutenir en clamant : « Nous sommes tous des Bretons catholiques ».
Quand à Fabrice Pliskin qui dans son papier fétide a cité Renan, je lui transmets une citation de ce même Renan extraite des « Dialogues et fragments philosophiques » qui lui sied totalement : « La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini ».
BRAVO !
RépondreSupprimerBonjour a vous. Déja vu avec un enfant de maternelle a qui l instit a enlevé le tshirt au drapeau de son pays ( d Europ, je ne sais plus lequel ) Cette personne était scandalisée et craignait que ce soit un signe d opposition contre la France. En plus la bretagne est bien une région de France et sa culture est riche et appréciée dans le monde comme un patrimoine français. Il est normal que nos coeurs battent pour nos régions ou celles que nous avons adoptées, de préserver l ensemble du patrimoine et non de l uniformiser.
RépondreSupprimerC' est ridicule d agresser qui chante sa région, alors que beaucoup se parent de l union jack ou us et que personne ne leur fait la moindre remarque