Et voilà comment le PS compterait « redresser la France »
Le Parti socialiste présentera aujourd'hui son projet de société, treize mois avant la présidentielle de 2012.
Il suffit au Parti socialiste de vingt propositions phares sur l'éducation, la fiscalité, la santé et la politique industrielle «pour redresser la France». Un rendez-vous important pour Martine Aubry qui espère engranger les fruits de deux ans de travail en racolant des électeurs et en mettant ses concurrents socialistes dans l'embarras.
Les mesures déjà dévoilées :
Selon le JDD, qui publiait dimanche les grandes lignes de ce projet, l'équipe Aubry ferait face à la crise avec:
300.000 emplois d'avenir financés par le maintien de l'impôt sur la fortune (ISF) OU la suppression de l'exonération des heures supplémentaires,
banque publique d'investissement pour aider les PME,
parcours d'autonomie pour les jeunes,
égalité salariale hommes-femmes en 5 ans.
Le projet, qui fait la synthèse des propositions faites au cours des quatre conventions en 2010, prévoit aussi de plafonner les salaires des patrons d'entreprises où l'Etat est présent.
La veille, le Conseil politique qui réunit les plus hauts dirigeants du PS, planchait encore à « une mise en cohérence de ce qu'on a fait depuis deux ans et demi », faisait valoir Martine Aubry à quelques journalistes. « C'est un texte qui parle aux Français, à toute la gauche, à tous ceux qui attendent le changement. C'est un texte novateur sur le fond et sur la forme », assurait-elle également à un ...ami bavard, avant le Bureau national extraordinaire convoqué mardi à 9 heures. Le texte sera ensuite débattu et adopté samedi prochain en Conseil national, voté par les militants le 19 mai et adopté en Convention nationale le 28 mai.
Un contre-projet à la politique de Sarkozy
«C'est la première fois depuis 1981 qu'autant de temps est consacré par des gens très différents pour préparer le projet présidentiel», relève l'un de ses inspirateurs, le député Christian Paul, en référence aux intellectuels, chercheurs, syndicalistes socialistes sollicités. «En 2002 et 2007, nous avons perdu par défaut de projet de société inscrit dans un récit national», renchérit, lyrique, le rapporteur du texte Guillaume Bachelay pour qui la « réalité française aujourd'hui est marquée par le déclassement et la hantise de décrocher dans un contexte de mondialisation». Le projet sera « bien à gauche » et « moderne», selon Christian Paul, « clivant» par rapport à la droite, juge le porte-parole du parti Benoît Hamon, et une « forme de contre-pied à la politique de Sarkozy », pour Michel Sapin.
Ce projet comprend trois grands volets :
«le redressement de la France, de son poids et sa voix dans le monde»,
la construction d'une «société juste et une société du respect et du lien social»,
et enfin la réflexion sur les institutions et la justice et les pistes de la démocratie participative.
Le projet compte en outre deux documents :
l'un «d'une trentaine de pages» et l'autre «plus détaillé» sur quelque 80 pages.
La direction assure déjà que le texte est fait pour recueillir une large adhésion...Il se targue en effet d'avoir associé toutes les sensibilités du parti.
Pour le bolchevik Benoît Hamon, le projet socialiste, « à l'évidence, engage [ou lie] tous les candidats » qui concourront à la primaire.
Pour Martine Aubry, la candidate comploteuse, son adoption constitue également une étape importante depuis sa prise du pouvoir en 2008 et avant la primaire présidentielle. Une adhésion large la conforterait après la satisfaction du PS aux cantonales et malgré un congrès de Reims des plus douteux. Reste à savoir s'il convaincra les Français, jusqu'alors peu réceptifs, selon les sondages, à l'offre alternative représentée par le PS.
Les principales propositions du Parti socialiste
• Emploi/jeunesse :
- Créer 300.000 emplois d'avenir, nouvelle mouture des emplois-jeunes, «pour mettre le pied à l'étrier aux jeunes, rassurer les familles, rétablir la confiance et relancer l'économie», dans les domaines de l'innovation sociale et environnementale: tout ça ! Mais cette resucée des "emplois-jeunes de 1997 ne devrait pas rappeler que des bons souvenirs à Dominique Strauss-Kahn, le ministre des Finances du gouvernement Jospin d'alors;
- Limiter la précarité « en supprimant les exonérations de cotisations aux entreprises abusant des CDD et de l'interim »;
- Encadrer les stages « pendant les études pour qu'ils soient rémunérés correctement et les proscrire après, pour qu'ils ne se substituent pas aux vrais contrats de travail »;
- « Parcours d'autonomie » pour les jeunes en formation avec une allocation d'études sous condition de ressources;
- Établir l'égalité des salaires entre femmes et hommes en cinq ans.
• Éducation :
- Rapprochement des grandes écoles et l'université pour « de meilleures synergies »: proposition particulièrement innovante, puisque le processus est déjà engagé !
• Entreprises :
- Créer une « banque publique d'investissement », une usine à gaz regroupant les moyens de la Caisse des dépôts et consignations, d'Oseo, du Fonds stratégique d'investissement et de la banque postale, déclinée en fonds régionaux pour financer les PME innovantes et prendre des participations pour structurer les filières d'avenir: une centralisation déguisée;
- Moduler l'impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices. L'entreprise qui réinvestit intégralement ses bénéfices verra son taux d'impôt sur les sociétés baisser de 33% à 20%, c'est-à-dire un projet de l'UMP. Mesure neutre pour le budget de l'Etat, car en relèvant jusqu'à 40% leur taux d'impôt, le PS fera obligation aux entreprises de réduire leurs bénéfices distribués aux actionnaires sous forme de dividendes: de quoi dissuader les actionnaires d'investir en France.
• Discrimination :
- obligation du CV anonyme pour le jeune qui se battrait pour trouver un stage ou un travail: embauche à l'aveugle;
- interdictionses contrôles d'identité en rappelant qu'ils sont encadrés par la loi. Samedi, Martine Brochen-Aubry a évoqué l'obligation pour la police de délivrer une attestation de contrôle d'identité du jeune, victime de discrimination, pour que, selon elle, il ne soit plus contrôlé dix fois par jour par la police.
• Santé :
- Incitation, voire obligation, aux jeunes médecins de s'installer pendant deux ou trois ans à la campagne -ou dans les quartiers populaires abandonnés par les personnels de santé cambriolés et violentés- pour lutter contre les déserts médicaux: de quoi susciter des vocations ?
• Logement :
- Plan «massif» de construction de 150.000 logements sociaux par an: sans précision de la méthode...;
- Encadrer, donc bloquage des loyers à la relocation du parc privé et diminuer le coût du logement: un mesure de gel des constructions locatives.
• Fiscalité :
- Fusion Impôt sur le revenu-CSG pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source: une mesure accablant les classes moyennes;
- Limitation des écarts de rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dans lesquelles l'Etat a une participation (EDF, Areva..): une incitation à la délocalisation des patrons à l'étranger.
• Énergie :
- Nouveau mix énergétique avec rattrapage du développement des énergies renouvelables pour sortir du tout nucléaire et du tout pétrole en 30 ou 40 ans: un geste de siphonage de l'électorat d'Europe Ecologie-les Verts.
• Services publics :
- Recrutement de gendarmes et de policiers (10.000 en cinq ans), de magistrats et de greffiers: une mesure de relance de la dette publique.
La Commission européenne devrait logiquement émettre de sévères réserves...
Le Parti socialiste présentera aujourd'hui son projet de société, treize mois avant la présidentielle de 2012.
Il suffit au Parti socialiste de vingt propositions phares sur l'éducation, la fiscalité, la santé et la politique industrielle «pour redresser la France». Un rendez-vous important pour Martine Aubry qui espère engranger les fruits de deux ans de travail en racolant des électeurs et en mettant ses concurrents socialistes dans l'embarras.
Les mesures déjà dévoilées :
Selon le JDD, qui publiait dimanche les grandes lignes de ce projet, l'équipe Aubry ferait face à la crise avec:
300.000 emplois d'avenir financés par le maintien de l'impôt sur la fortune (ISF) OU la suppression de l'exonération des heures supplémentaires,
banque publique d'investissement pour aider les PME,
parcours d'autonomie pour les jeunes,
égalité salariale hommes-femmes en 5 ans.
Le projet, qui fait la synthèse des propositions faites au cours des quatre conventions en 2010, prévoit aussi de plafonner les salaires des patrons d'entreprises où l'Etat est présent.
La veille, le Conseil politique qui réunit les plus hauts dirigeants du PS, planchait encore à « une mise en cohérence de ce qu'on a fait depuis deux ans et demi », faisait valoir Martine Aubry à quelques journalistes. « C'est un texte qui parle aux Français, à toute la gauche, à tous ceux qui attendent le changement. C'est un texte novateur sur le fond et sur la forme », assurait-elle également à un ...ami bavard, avant le Bureau national extraordinaire convoqué mardi à 9 heures. Le texte sera ensuite débattu et adopté samedi prochain en Conseil national, voté par les militants le 19 mai et adopté en Convention nationale le 28 mai.
Un contre-projet à la politique de Sarkozy
«C'est la première fois depuis 1981 qu'autant de temps est consacré par des gens très différents pour préparer le projet présidentiel», relève l'un de ses inspirateurs, le député Christian Paul, en référence aux intellectuels, chercheurs, syndicalistes socialistes sollicités. «En 2002 et 2007, nous avons perdu par défaut de projet de société inscrit dans un récit national», renchérit, lyrique, le rapporteur du texte Guillaume Bachelay pour qui la « réalité française aujourd'hui est marquée par le déclassement et la hantise de décrocher dans un contexte de mondialisation». Le projet sera « bien à gauche » et « moderne», selon Christian Paul, « clivant» par rapport à la droite, juge le porte-parole du parti Benoît Hamon, et une « forme de contre-pied à la politique de Sarkozy », pour Michel Sapin.
Ce projet comprend trois grands volets :
«le redressement de la France, de son poids et sa voix dans le monde»,
la construction d'une «société juste et une société du respect et du lien social»,
et enfin la réflexion sur les institutions et la justice et les pistes de la démocratie participative.
Le projet compte en outre deux documents :
l'un «d'une trentaine de pages» et l'autre «plus détaillé» sur quelque 80 pages.
La direction assure déjà que le texte est fait pour recueillir une large adhésion...Il se targue en effet d'avoir associé toutes les sensibilités du parti.
Pour le bolchevik Benoît Hamon, le projet socialiste, « à l'évidence, engage [ou lie] tous les candidats » qui concourront à la primaire.
Pour Martine Aubry, la candidate comploteuse, son adoption constitue également une étape importante depuis sa prise du pouvoir en 2008 et avant la primaire présidentielle. Une adhésion large la conforterait après la satisfaction du PS aux cantonales et malgré un congrès de Reims des plus douteux. Reste à savoir s'il convaincra les Français, jusqu'alors peu réceptifs, selon les sondages, à l'offre alternative représentée par le PS.
Les principales propositions du Parti socialiste
• Emploi/jeunesse :
- Créer 300.000 emplois d'avenir, nouvelle mouture des emplois-jeunes, «pour mettre le pied à l'étrier aux jeunes, rassurer les familles, rétablir la confiance et relancer l'économie», dans les domaines de l'innovation sociale et environnementale: tout ça ! Mais cette resucée des "emplois-jeunes de 1997 ne devrait pas rappeler que des bons souvenirs à Dominique Strauss-Kahn, le ministre des Finances du gouvernement Jospin d'alors;
- Limiter la précarité « en supprimant les exonérations de cotisations aux entreprises abusant des CDD et de l'interim »;
- Encadrer les stages « pendant les études pour qu'ils soient rémunérés correctement et les proscrire après, pour qu'ils ne se substituent pas aux vrais contrats de travail »;
- « Parcours d'autonomie » pour les jeunes en formation avec une allocation d'études sous condition de ressources;
- Établir l'égalité des salaires entre femmes et hommes en cinq ans.
• Éducation :
- Rapprochement des grandes écoles et l'université pour « de meilleures synergies »: proposition particulièrement innovante, puisque le processus est déjà engagé !
• Entreprises :
- Créer une « banque publique d'investissement », une usine à gaz regroupant les moyens de la Caisse des dépôts et consignations, d'Oseo, du Fonds stratégique d'investissement et de la banque postale, déclinée en fonds régionaux pour financer les PME innovantes et prendre des participations pour structurer les filières d'avenir: une centralisation déguisée;
- Moduler l'impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices. L'entreprise qui réinvestit intégralement ses bénéfices verra son taux d'impôt sur les sociétés baisser de 33% à 20%, c'est-à-dire un projet de l'UMP. Mesure neutre pour le budget de l'Etat, car en relèvant jusqu'à 40% leur taux d'impôt, le PS fera obligation aux entreprises de réduire leurs bénéfices distribués aux actionnaires sous forme de dividendes: de quoi dissuader les actionnaires d'investir en France.
• Discrimination :
- obligation du CV anonyme pour le jeune qui se battrait pour trouver un stage ou un travail: embauche à l'aveugle;
- interdictionses contrôles d'identité en rappelant qu'ils sont encadrés par la loi. Samedi, Martine Brochen-Aubry a évoqué l'obligation pour la police de délivrer une attestation de contrôle d'identité du jeune, victime de discrimination, pour que, selon elle, il ne soit plus contrôlé dix fois par jour par la police.
• Santé :
- Incitation, voire obligation, aux jeunes médecins de s'installer pendant deux ou trois ans à la campagne -ou dans les quartiers populaires abandonnés par les personnels de santé cambriolés et violentés- pour lutter contre les déserts médicaux: de quoi susciter des vocations ?
• Logement :
- Plan «massif» de construction de 150.000 logements sociaux par an: sans précision de la méthode...;
- Encadrer, donc bloquage des loyers à la relocation du parc privé et diminuer le coût du logement: un mesure de gel des constructions locatives.
• Fiscalité :
- Fusion Impôt sur le revenu-CSG pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source: une mesure accablant les classes moyennes;
- Limitation des écarts de rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dans lesquelles l'Etat a une participation (EDF, Areva..): une incitation à la délocalisation des patrons à l'étranger.
• Énergie :
- Nouveau mix énergétique avec rattrapage du développement des énergies renouvelables pour sortir du tout nucléaire et du tout pétrole en 30 ou 40 ans: un geste de siphonage de l'électorat d'Europe Ecologie-les Verts.
• Services publics :
- Recrutement de gendarmes et de policiers (10.000 en cinq ans), de magistrats et de greffiers: une mesure de relance de la dette publique.
La Commission européenne devrait logiquement émettre de sévères réserves...
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