selon les termes de la Ch'tite Aubry
alignée sur le président danois du Parti socialiste européen
« La confiance revient », à un an de la présidentielle, malgré la crise et la désinformation partisane .
Une diplomatie de crise
Le 17 mars dernier, à l'ONU, la France faisait voter la résolution 1973 du Conseil de sécurité ouvrant la voie à l'intervention en Libye. Paris a alors pris la tête du front anti-Kadhafi. La diplomatie française était de retour, renouant avec un activisme dont Nicolas Sarkozy a fait sa marque de fabrique. Dès son élection, le chef de l'État s'est déployé tous azimuts sur la scène internationale.
La méthode fait ses preuves pour secouer le cocotier européen lors de la présidence française de l'UE en 2008. Les Vingt-Sept se placent en pole position dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cette ardeur diplomatique lui permet de désamorcer la guerre en Géorgie. Et lorsqu'éclate la crise financière, Nicolas Sarkozy est aux avant-postes. Il s'expose personnellement pour nouer des partenariats avec les grands pays émergents. Même volontarisme avec l'Afrique même si la page postcoloniale est plus difficile à tourner, comme en a témoigné le controversé discours de Dakar.
Faisant souvent cavalier seul, Nicolas Sarkozy prend le risque d'irriter ses partenaires. Avec Angela Merkel, les points de divergence sont effacés, mais le débat est âpre. Et parfois, la réactivité présidentielle ne prend pas les autres diplomaties de vitesse, comme en Tunisie et en Égypte. En conséquence du "printemps arabe", Sarkozy a dû constater l'affaiblissement du projet d'Union pour la Méditerranée.
Reste un acquis majeur: la réconciliation transatlantique et le retour de la France dans l'OTAN.
Juguler la hausse du chômage
En matière sociale, le chef de l'État a tout fait pour limiter l'impact de la crise qui s'est abattue sur la France à l'automne 2008.
Il a augmenté provisoirement les effectifs de Pôle emploi, dont il a maintenu la fusion malgré tout, pour accueillir l'afflux de chômeurs supplémentaires. Il a pris des «mesures de solidarité» pour soutenir le pouvoir d'achat de près de 10 millions de ménages modestes (suppression en 2009 de deux tiers provisionnels de l'impôt sur le revenu, prime exceptionnelle de 150 euros…).
Il a augmenté la participation de l'État au financement du chômage partiel pour éviter que les salariés victimes de la crise ne soient licenciés… Grâce à ces mesures, et à d'autres, le nombre de chômeurs a moins augmenté pendant la crise que dans la plupart des pays occidentaux (+33%, contre +50% au Royaume-Uni ou +121% aux États-Unis).
L'autre fait d'armes social du président de la République aura été la réforme globale des retraites qui a vu l'âge légal de départ repoussé de 60 à 62 ans et qui garantit la pérennité financière des régimes jusqu'en 2018.
Des universités autonomes
Dès juin 2007, Nicolas Sarkozy s'est attelé à cette promesse de campagne. Le président voulait moderniser des universités vieillissantes, concurrencées dans l'Hexagone par le système sélectif des grandes écoles et, à l'étranger, par des campus prestigieux en passe d'attirer un nombre croissant de nos meilleurs étudiants. Après quelques semaines de concertation, ponctuées de tensions syndicales, Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur, présente son projet devant le Parlement qui le valide dans la foulée.
Instaurée par la loi du 10 août 2007, l'autonomie des universités devient une réalité. Autrement dit, les présidents de fac apprennent à être de véritables managers. Ils peuvent recruter qui ils veulent, disposent d'une manne financière plus importante pour mener leur propre politique de formation et de recherche. En échange, ils sont responsables et rendent des comptes: chaque fac est évaluée sur la qualité de ses productions et sa capacité à insérer ses étudiants dans le monde du travail.
La ministre sera chahutée par deux mouvements sociaux assez violents. Peu importe aujourd'hui. « 90% de nos universités sont autonomes. Cette loi, c'est leur fierté retrouvée. Nos établissements sont désormais décomplexés à l'égard du monde économique et des grandes écoles », confie Valérie Pécresse, fière d'avoir affronté la grogne sans ciller. Elle recueille aujourd'hui les fruits de la réforme: des profs étrangers qui reviennent enseigner dans nos amphis, une image de marque qui s'améliore, des laboratoires d'excellence qui travaillent avec des entreprises… De quoi faire de cette réforme un acquis considérable du quinquennat.
Plus de sécurité et moins d'immigration
S'il est un dossier qui connaîtra un avant et un après Sarkozy, c'est bien celui de la sécurité. Le travail accompli est colossal. À effectif quasiment constant, de l'avis de nombreux chefs de police, l'efficacité des forces de l'ordre s'est accrue d'environ un quart.
Mais la justice n'a pas suivi au même rythme, d'où les tensions récurrentes entre les deux institutions. Les réformes engagées étaient jugées impossibles: fusion des RG et de la DST, redéploiement des commissariats et des brigades et puis surtout rapprochement historique entre la police et la gendarmerie. La logique de décloisonnement des services, avec la création des GIR, constituait en soi une petite révolution. Mais elle n'a pas suffisamment essaimé dans l'administration.
De même, malgré des résultats encourageants dans la lutte contre la délinquance (17% de baisse des crimes et délits depuis 2002), la persistance des violences, notamment dans les quartiers sensibles, implique de trouver de nouveaux modes d'organisation pour répondre aux besoins des populations les plus exposées. Mais les coupes claires dans les effectifs ne favorisent guère les redéploiements d'envergure.
Nicolas Sarkozy voulait également innover en promouvant une immigration «choisie» plutôt que «subie». La crise économique l'a finalement conduit à revoir ses plans en diminuant l'immigration légale. La France tente de résister depuis janvier à la forte pression migratoire née des révolutions arabes. Pour gérer ces contraintes, Claude Guéant est présenté à l'Élysée comme « l'homme de la situation ».
L'ambition de l'environnement
C'était le 25 octobre 2007. Dans la salle des fêtes de l'Élysée, Nicolas Sarkozy prenait des engagements sans précédents en matière d'environnement : « C'est bien un plan Marshall pour la France comme pour la planète qu'il faut engager.» Des conclusions tirées du Grenelle de l'environnement qui, dans les semaines précédentes sous la houlette de Jean-Louis Borloo, avaient réuni autour d'une même table des représentants des entreprises, des collectivités territoriales, de l'État, des ONG et des syndicats. Du jamais-vu. Deux lois ont été adoptées (Grenelle 1: août 2009, Grenelle 2: juillet 2010).
Depuis, les décrets se succèdent: nouvelle réglementation thermique pour les bâtiments, développement du transport durable, renforcement de la fiscalité écologique (bonus-malus, future taxe poids lourds)… Certaines promesses toutefois attendront des jours meilleurs. La taxe carbone est la plus emblématique. « Elle sera mise en œuvre dès lors qu'un engagement européen aura été obtenu sur l'instauration d'une taxe aux frontières permettant de taxer les produits importés des pays qui refusent de réduire leurs émissions de CO2 », promet vendredi l'Élysée. Les déclarations du président au Salon de l'agriculture il y a un an estimant que l'environnement « ça commence à bien faire » ou les ajustements récents en matière d'énergie renouvelables ont également brouillé l'image dans l'attente des résultats des études sur les énergies non conventionnelles.
Cela n'empêche pas la France d'être toujours au premier rang dans les négociations internationales pour tenter d'obtenir des résultats en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, la protection de la biodiversité ou l'émergence des énergies propres dans les pays en développement.
Un Parlement plus puissant
La révision constitutionnelle votée le 23 juillet 2008 a renforcé les pouvoirs du Parlement, qui dispose en théorie de la moitié de l'ordre du jour et d'un droit de veto sur les 52 nominations les plus importantes du chef de l'État.
Cette réforme consacre l'ouverture de la saisine du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) aux justiciables.
Ceux-ci peuvent aussi, depuis le 1er mars 2010, invoquer en justice la conformité des lois à la Constitution, grâce à la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), et saisir le Défenseur des droits, inscrit dans la Constitution.
Depuis 2007, l'opposition préside la puissante Commission des finances de l'Assemblée.
La réforme des collectivités territoriales, votée le 17 novembre 2010, va mettre fin à l'enchevêtrement des compétences, avec la création des conseillers territoriaux qui remplaceront en 2014 les conseillers généraux et régionaux, engendrant des économies de gestion.
Sur tous les fronts pendant la crise
Nicolas Sarkozy venait à peine de fêter sa première année à l'Élysée que la faillite de la banque d'affaire Lehman Brothers, aux États-Unis, provoquait la plus importante crise économique et financière depuis la grande dépression des années 1930.
Organisation du G20, sauvetage des établissements bancaires puis mise en place du plan de relance de 28 milliards (prime à la casse, programme d'investissements, création du médiateur du crédit…), régulation des marchés (encadrement des bonus, lutte contre les paradis fiscaux…), naissance du Fonds stratégique d'investissement: depuis octobre 2008, l'Élysée est sur tous les fronts en matière économique. Résultat, alors que l'activité plonge aux quatre coins du monde, la récession française n'est « que» de 2,5% en 2009 (la moitié de l'Allemagne).
Depuis, la France a renoué avec la croissance.
Et le chef de l'État a supprimé la taxe professionnelle pour renforcer la compétitivité des entreprises, mis en place un vaste programme d'investissements d'avenir de 35 milliards d'euros et s'apprête à réformer la fiscalité du patrimoine.
Reste l'enjeu des finances publiques. L'effondrement des recettes de l'État pendant la crise a fait grimper le déficit de 2010 à 7,7% du PIB et la dette à 83% (contre environ 100% aux Etats-Unis). Le mot rigueur n'a jamais été employé mais le chef de l'État met désormais l'accent sur un comportement vertueux: Bercy prend les dispositions pour ramener le déficit à 5,7% en 2011, 4,6% en 2012 et 3% en 2013.
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