Sondage: le collège unique ne satisfait plus personne
A pensée unique, collège unique.
Jamais réformé depuis son lancement en 1975 par René Haby, le collège est mal famé.
L'échec est consommé
Contrairement à l'école maternelle et à l'école primaire, plébiscitées lors de précédentes enquêtes, le collège fonctionne mal, selon près de la moitié du millier de Français interrogés, pour un sondage du CSA menée pour le compte de l'Association de parents d'élèves de l'enseignement libre (APEL) et de La Croix .
Les cadres supérieurs et les professions libérales - qui ont le choix entre enseignements privé et public - sont particulièrement pessimistes sur le sujet.
Pour 44 % des personnes interrogées, ce «maillon faible» du système éducatif ne favorise pas suffisamment l'égalité des chances. De même, une majorité (52 %) estime qu'il ne prépare pas bien les élèves à la suite de leur scolarité et à leur insertion professionnelle.
Causes de l'échec du collège unique
Parmi les raisons du dysfonctionnement du collège les Français citent:
- d'abord le fait qu'il y a trop d'élèves par classe (pour 42 %), bien que les classes de 40 élèves du passé n'existent plus,
- ensuite le manque de suivi des parents pour 39 %,
- puis les problèmes de discipline, puisque l'idéologie dominante place l'enfant au milieu du système et bien que l'enseignant soit devenu un éducateur...,
et le manque de personnel d'encadrement, ce qui n'est que la conséquence des deux précédents points: manque de suivi des parents et enfant-roi.
Le collège se situe au-delà du seuil de non-retour: les parents sont satisfaits du cycle élémentaire parce que, si leurs enfants prennent les mauvaises habitudes et accumulent les lacunes, ils ne redoublent plus guère. Ils passent donc néanmoins au collège, sans comprendre ce qu'ils lisent quand ils arrivent à déchiffrer. Ils s'expriment essentiellement à l'oral, avec d'ailleurs beaucoup de relâchement et le passage à l'écrit consacre la catastrophe.
Les collégiens sont convaincus que leur part de responsabilité dans leur échec est minime, puisque l'opposition assure que la société les a privés de tout: ils incriminent une institution « prise en tenaille » entre des élèves instables et insuffisamment encadrés, une approche « globalisante inadaptée » qui s'est en outre entêtée à pratiquer mes "maths modernes" et encore la "méthode globale" d'apprentissage de la lecture.
Le syndicat d'enseignants (FSU) et la fédération de parents d'élèves (FCPE) - tous les deux de gauche - qui dominent l'Education nationale, ont imposé des choix pédagogiques contestables et une idéologie sectaire. L'approche de l'histoire et de la géographie ne passent plus par une acquisition de connaissances, mais consiste à commenter des faits sélectionnés à travers un prisme marxisant abolisant toute notion de chronologie et de géo-localisation. La revendication quantitative du manque de moyens supplémentaires fait peu cas de la qualité. Les grèves à répétition et le climat afférent de contestation permanente sont peu propices à un travail serein.
L'état des lieux
Jusqu'à 72 % des parents d'enfants au collège rêvent qu'à l'avenir cette institution « ne soit plus sous forme de collège unique, mais qu'il propose aux élèves une plus grande diversité de formations », un collège à la carte qui sacrifierait la culture générale en faisant l'impasse sur les disciplines qui déplaisent contre 31 % jugeant qu'il est souhaitable qu'il « reste sous la forme d'un collège unique, qui dispense le même enseignement à tous les élèves », quelle qu'en soit la qualité.
Le collège unique n'a jamais été réformé - en plus de 35 ans -, parce qu'il ambitionnait de gommer les inégalités. Les archéo de gauche y tiennent, si vétuste soit-il, comme Mme Brochen-Aubry à sa cornée infectée et, bien que régulièrement critiqué, les enseignants n'envisagent pas de meilleur système, comme ils n'imaginaient rien de mieux que les maths modernes...
A pensée unique, collège unique.
Jamais réformé depuis son lancement en 1975 par René Haby, le collège est mal famé.
L'échec est consommé
Contrairement à l'école maternelle et à l'école primaire, plébiscitées lors de précédentes enquêtes, le collège fonctionne mal, selon près de la moitié du millier de Français interrogés, pour un sondage du CSA menée pour le compte de l'Association de parents d'élèves de l'enseignement libre (APEL) et de La Croix .
Les cadres supérieurs et les professions libérales - qui ont le choix entre enseignements privé et public - sont particulièrement pessimistes sur le sujet.
Pour 44 % des personnes interrogées, ce «maillon faible» du système éducatif ne favorise pas suffisamment l'égalité des chances. De même, une majorité (52 %) estime qu'il ne prépare pas bien les élèves à la suite de leur scolarité et à leur insertion professionnelle.
Causes de l'échec du collège unique
Parmi les raisons du dysfonctionnement du collège les Français citent:
- d'abord le fait qu'il y a trop d'élèves par classe (pour 42 %), bien que les classes de 40 élèves du passé n'existent plus,
- ensuite le manque de suivi des parents pour 39 %,
- puis les problèmes de discipline, puisque l'idéologie dominante place l'enfant au milieu du système et bien que l'enseignant soit devenu un éducateur...,
et le manque de personnel d'encadrement, ce qui n'est que la conséquence des deux précédents points: manque de suivi des parents et enfant-roi.
Le collège se situe au-delà du seuil de non-retour: les parents sont satisfaits du cycle élémentaire parce que, si leurs enfants prennent les mauvaises habitudes et accumulent les lacunes, ils ne redoublent plus guère. Ils passent donc néanmoins au collège, sans comprendre ce qu'ils lisent quand ils arrivent à déchiffrer. Ils s'expriment essentiellement à l'oral, avec d'ailleurs beaucoup de relâchement et le passage à l'écrit consacre la catastrophe.
Les collégiens sont convaincus que leur part de responsabilité dans leur échec est minime, puisque l'opposition assure que la société les a privés de tout: ils incriminent une institution « prise en tenaille » entre des élèves instables et insuffisamment encadrés, une approche « globalisante inadaptée » qui s'est en outre entêtée à pratiquer mes "maths modernes" et encore la "méthode globale" d'apprentissage de la lecture.
Le syndicat d'enseignants (FSU) et la fédération de parents d'élèves (FCPE) - tous les deux de gauche - qui dominent l'Education nationale, ont imposé des choix pédagogiques contestables et une idéologie sectaire. L'approche de l'histoire et de la géographie ne passent plus par une acquisition de connaissances, mais consiste à commenter des faits sélectionnés à travers un prisme marxisant abolisant toute notion de chronologie et de géo-localisation. La revendication quantitative du manque de moyens supplémentaires fait peu cas de la qualité. Les grèves à répétition et le climat afférent de contestation permanente sont peu propices à un travail serein.
L'état des lieux
Jusqu'à 72 % des parents d'enfants au collège rêvent qu'à l'avenir cette institution « ne soit plus sous forme de collège unique, mais qu'il propose aux élèves une plus grande diversité de formations », un collège à la carte qui sacrifierait la culture générale en faisant l'impasse sur les disciplines qui déplaisent contre 31 % jugeant qu'il est souhaitable qu'il « reste sous la forme d'un collège unique, qui dispense le même enseignement à tous les élèves », quelle qu'en soit la qualité.
Le collège unique n'a jamais été réformé - en plus de 35 ans -, parce qu'il ambitionnait de gommer les inégalités. Les archéo de gauche y tiennent, si vétuste soit-il, comme Mme Brochen-Aubry à sa cornée infectée et, bien que régulièrement critiqué, les enseignants n'envisagent pas de meilleur système, comme ils n'imaginaient rien de mieux que les maths modernes...
Avec l'allongement de la scolarité obligatoire à 16 ans, les éducateurs ont dû affronter des classes nettement plus hétérogènes qu'autrefois, des élèves inaptes à des études longues et des parents défaillants qui ne maîtrisent pas leurs gosses, mais assez ingrats pour accabler les seuls éducateurs de leurs rejetons.
Le système atteint ses limites pour les 15 à 20 % des élèves, ceux qui ne maîtrisent pas les fondamentaux. Environ 150.000 jeunes finissent d'ailleurs par sortir du système scolaire sans le moindre diplôme, à plus de 16 ans, voire 18. Pour Béatrice Barraud, présidente de l'APEL, à l'initiative du sondage, « les Français éprouvent une lassitude vis-à-vis du collège. On sait que les meilleurs élèves y restent les meilleurs mais s'y ennuient, que les mauvais restent mauvais. C'est un système inefficace ».
Le sondage propose des solutions !
Une tarte à la crème: l'individualisation du parcours des élèves est celle qui recueille le plus de soutien : 84 % des parents de collégiens sont favorables à cette idée, sans savoir quels effets pervers elle implique.
Autre proposition qui semble aujourd'hui rencontrer une adhésion importante : 73 % des répondants sont d'accord pour envisager l'idée qu'il «faudrait un examen d'entrée au collège, afin de s'assurer que les élèves qui y entrent ont bien acquis les fondamentaux (lire, écrire, compter)». Les enseignants du SNU-ipp (FSU, bien sûr) refusent les évaluations: ils cassent le thermomètre pour ne pas prendre la température des élèves malades, avec le risque conscient de contamination d'un groupe plus large, voire de pandémie sur 35 ans.
Béatrice Barraud croit plutôt au développement de l'autonomie des établissements, comme le prônent, rapport après rapport, les spécialistes du milieu éducatif. Une chance pour les collectivités territoriales majoritairement de gauche actuellement.
Le tabou du collège unique
Depuis 2007, l'école primaire et le lycée ont été réformés mais le collège unique est intouchable et rien n'est prévu pour lui avant la présidentielle de 2012, sauf des débats de nature à exacerber les tensions pendant la campagne. Pourtant le sondage de l'APEL s'ajoute aux constats négatifs des diverses études menées sur le sujet.
=> Le rapport du Haut conseil de l'éducation (HCE), remis cet hiver à Nicolas Sarkozy, reconnaît que le collège échoue à compenser les inégalités sociales.
Il souligne le malaise des enseignants face à l'hétérogénéité des élèves. Mais il indique aussi que ce même collège a permis à davantage d'enfants d'accéder à l'éducation, ce qui est dû en fait à l'obligation scolaire ! Il fait néanmoins observer que le collège n'a d'unique que le nom, «en raison des disparités importantes entre établissements, de l'existence déguisée de filières et de stratégies de contournement ».
En somme, pour le HCE, l'urgence n'est pas d'opposer partisans et adversaires du collège unique mais plutôt de se concentrer sur l'objectif assigné au système éducatif par la loi Fillon du 23 avril 2005 : assurer à chaque élève la maîtrise du « socle commun de connaissances» à la fin de la scolarité obligatoire, une visée minimaliste.
S'inspirant des pays dont le système éducatif fonctionne mieux, le HCE est favorable à un allongement du temps de présence des enseignants - inversement proportionnel à celui des parents - dans les établissements, un sujet explosif pour les syndicats.
Il observe que les pays « forts en thème » ont octroyé à leurs établissements des marges d'autonomie rendant possible une organisation souple, laquelle pourrait toutefois accentuer les inégalités de secteur à secteur.
Il plaide ainsi pour que la mesure de Luc Chatel permettant à une centaine de principaux de collèges difficiles de sélectionner leurs enseignants, fasse l'objet d'une expérimentation plus large. Luc Chatel réfléchirait à cette possibilité. L'autonomie des collèges nouveaux se ferait ainsi aux dépens de celle des éducateurs...
=> Les propositions du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, ne sont guère éloignées des propositions du HCE.
Il faut, selon lui, passer du collège unique au «collège pour chacun ». Le passage de la fin du primaire au début du collège devrait être assoupli avec des professeurs qui passent plus de temps avec leurs élèves.
=> Jean-François Copé, le patron de l'UMP, lui, a renvoyé la balle à l'école primaire puisqu'il souhaite instituer un examen de passage à la fin du CM2. « Le but n'est pas d'exclure qui que ce soit, mais que 100 % des enfants réussissent cet examen », a-t-il déclaré.
=> De son côté, le PS
Le système atteint ses limites pour les 15 à 20 % des élèves, ceux qui ne maîtrisent pas les fondamentaux. Environ 150.000 jeunes finissent d'ailleurs par sortir du système scolaire sans le moindre diplôme, à plus de 16 ans, voire 18. Pour Béatrice Barraud, présidente de l'APEL, à l'initiative du sondage, « les Français éprouvent une lassitude vis-à-vis du collège. On sait que les meilleurs élèves y restent les meilleurs mais s'y ennuient, que les mauvais restent mauvais. C'est un système inefficace ».
Le sondage propose des solutions !
Une tarte à la crème: l'individualisation du parcours des élèves est celle qui recueille le plus de soutien : 84 % des parents de collégiens sont favorables à cette idée, sans savoir quels effets pervers elle implique.
Autre proposition qui semble aujourd'hui rencontrer une adhésion importante : 73 % des répondants sont d'accord pour envisager l'idée qu'il «faudrait un examen d'entrée au collège, afin de s'assurer que les élèves qui y entrent ont bien acquis les fondamentaux (lire, écrire, compter)». Les enseignants du SNU-ipp (FSU, bien sûr) refusent les évaluations: ils cassent le thermomètre pour ne pas prendre la température des élèves malades, avec le risque conscient de contamination d'un groupe plus large, voire de pandémie sur 35 ans.
Béatrice Barraud croit plutôt au développement de l'autonomie des établissements, comme le prônent, rapport après rapport, les spécialistes du milieu éducatif. Une chance pour les collectivités territoriales majoritairement de gauche actuellement.
Le tabou du collège unique
Depuis 2007, l'école primaire et le lycée ont été réformés mais le collège unique est intouchable et rien n'est prévu pour lui avant la présidentielle de 2012, sauf des débats de nature à exacerber les tensions pendant la campagne. Pourtant le sondage de l'APEL s'ajoute aux constats négatifs des diverses études menées sur le sujet.
=> Le rapport du Haut conseil de l'éducation (HCE), remis cet hiver à Nicolas Sarkozy, reconnaît que le collège échoue à compenser les inégalités sociales.
Il souligne le malaise des enseignants face à l'hétérogénéité des élèves. Mais il indique aussi que ce même collège a permis à davantage d'enfants d'accéder à l'éducation, ce qui est dû en fait à l'obligation scolaire ! Il fait néanmoins observer que le collège n'a d'unique que le nom, «en raison des disparités importantes entre établissements, de l'existence déguisée de filières et de stratégies de contournement ».
En somme, pour le HCE, l'urgence n'est pas d'opposer partisans et adversaires du collège unique mais plutôt de se concentrer sur l'objectif assigné au système éducatif par la loi Fillon du 23 avril 2005 : assurer à chaque élève la maîtrise du « socle commun de connaissances» à la fin de la scolarité obligatoire, une visée minimaliste.
S'inspirant des pays dont le système éducatif fonctionne mieux, le HCE est favorable à un allongement du temps de présence des enseignants - inversement proportionnel à celui des parents - dans les établissements, un sujet explosif pour les syndicats.
Il observe que les pays « forts en thème » ont octroyé à leurs établissements des marges d'autonomie rendant possible une organisation souple, laquelle pourrait toutefois accentuer les inégalités de secteur à secteur.
Il plaide ainsi pour que la mesure de Luc Chatel permettant à une centaine de principaux de collèges difficiles de sélectionner leurs enseignants, fasse l'objet d'une expérimentation plus large. Luc Chatel réfléchirait à cette possibilité. L'autonomie des collèges nouveaux se ferait ainsi aux dépens de celle des éducateurs...
=> Les propositions du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, ne sont guère éloignées des propositions du HCE.
Il faut, selon lui, passer du collège unique au «collège pour chacun ». Le passage de la fin du primaire au début du collège devrait être assoupli avec des professeurs qui passent plus de temps avec leurs élèves.
=> Jean-François Copé, le patron de l'UMP, lui, a renvoyé la balle à l'école primaire puisqu'il souhaite instituer un examen de passage à la fin du CM2. « Le but n'est pas d'exclure qui que ce soit, mais que 100 % des enfants réussissent cet examen », a-t-il déclaré.
=> De son côté, le PS
Il entend accentuer les liens entre le primaire et le collège.
Ce sujet, passionnel pour les Français, promet de ressurgir pendant la présidentielle.
A noter que, malgré des journées d'action tous les samedis, le projet du PS pour les primaires ne promet pas de postes d'enseignants à la hauteur de ses cris et hurlements depuis quatre ans.
Ce sujet, passionnel pour les Français, promet de ressurgir pendant la présidentielle.
A noter que, malgré des journées d'action tous les samedis, le projet du PS pour les primaires ne promet pas de postes d'enseignants à la hauteur de ses cris et hurlements depuis quatre ans.
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