Jack Lang ne fut jamais Premier ministre. Il conteste donc une fonction qu’il ne connaît pas pour l’avoir exercée. Or, Mauroy qui fut Premier ministre se déclare "résolument opposé" à la proposition de Jack Lang de supprimer le poste de Premier ministre, qu'il juge "dangereuse" dans un entretien publié jeudi dans 'La Croix'.
"Je suis résolument opposé à la proposition de Jack Lang. Il s'agit d'une proposition dangereuse, parce que cela reviendrait à toucher à un équilibre subtil mais fort", explique l'ancien Premier ministre socialiste. Il s’élève donc contre une éventuelle atteinte aux équilibres voulus par la constitution de la V° République et successivement mis à mal : "Le quinquennat et l'inversion du calendrier électoral ont déjà accru le pouvoir du président de la République".
Mais il ne peut pas de retenir de polémiquer et considère en outre que l'actuel chef de l'Etat "veut être au courant de tout, tout commander", ce qui semble pourtant la moindre des choses en démocratie, ne serait-ce que parce qu’il est élu, alors que le Premier ministre n’est que désigné par lui. Sauf à vouloir affaiblir le Président de la République, pas de quoi s’étonner qu’il "laisse très peu d'espace à son Premier ministre". Mauroy n’était-il pas d’ailleurs lui-même l’exécutant des volontés de Mitterrand ? "Je crois que c'est dangereux, car le pouvoir appelle le renforcement du pouvoir". Mauroy veut-il faire oublier que le Président socialiste Mitterrand exerçait un pouvoir sans partage ?
Pour le président de la communauté urbaine de Lille, "si l'on continue dans la voie d'une présidentialisation accrue,[ notablement favorisée par les récentes réformes du quinquennat et de l'inversion du calendrier électoral votées par le Congrès,] la France se dirigera [selon Mauroy] vers un régime bonapartiste [, par la grâce de Jack Lang]. Cela serait quand même extraordinaire que la République de 1789 se termine ainsi". A noter qu’il s’agirait non pas d’un avilissement mais d’un retour au régime bonapartiste puisque celui-ci est postérieur à la ‘République de 1789’…
Pierre Mauroy assure qu'en tant que chef du gouvernement de François Mitterrand, de 1981 à 1984, il a eu "le sentiment d'avoir servi à quelque chose". Positivement? "Les charges du pouvoir sont telles qu'elles ne peuvent peser sur le seul président. S'établit entre lui et son Premier ministre un équilibre", poursuit-il. Sauf, Monsieur Mauroy, que la balance penche inexorablement du côté du Président qui peut à tout moment révoquer son Premier ministre ! Vous étiez déjà, comme F. Fillon aujourd’hui, sur un siège éjectable…
Il est cependant "urgent de donner plus de pouvoirs aux parlementaires et de réformer le Sénat, trop désuet", estime l'ancien Premier ministre. Mais celui-ci ignore tout à coup le rôle d’équilibrage des institutions par le Sénat qui a été voulu plus sage et "Sinon, je reste favorable à un régime parlementaire, mâtiné d'une dose de présidentialisme. Aller au-delà, supprimer le poste de Premier ministre, reviendrait à céder à la tentation du despotisme. Je mets en garde contre cette tentation".
En somme, Mauroy reste donc fidèle aux principes de la Constitution de 1958 et il n’a donc pas tort sur le fond. Mais son argumentaire n’est pas convaincant. Il sacrifierait volontiers le Sénat, présenté comme ‘désuet’, parce que feutré et stable, expérimenté et raisonnable, mais discret et peu médiatisé. Le socialiste Mauroy aurait-il oublié le temps de sa jeunesse où le Sénat et Gaston Monnerville s’opposaient à De Gaulle ? Le problème de l’équilibre des institutions ne se posait guère. Le souci actuel et récent de l’ancien Premier ministre serait-il essentiellement provoqué par des aigreurs persistantes provoquées par la répétition d’échecs électoraux cuisants qui tiennent les socialistes à distance du pouvoir. Ils en prennent encore pour cinq ans de remontées gastriques acides et voudraient pervertir le système, de l’intérieur avec Lang à la Commission de réflexion sur la réforme des Institutions, et de l’extérieur avec tous les autres.
Sauf Marie-sEGOlène Royal et ses ‘jeunes lions’ qui s’occupent exclusivement de leur avenir personnel et se soucient donc moins de la rénovation des institutions que de la refondation du PS ! Que voilà une jeunesse dynamique qui voit haut et loin !… Mais parmi tant de jeunes coqs au poulailler, un coup de jeune s’impose encore dans le cas de Sa Cynique susnommée, qui a déjà eu recours à la chirurgie esthétique mais est passée, au lendemain de sa défaite, du bikini turquoise au une-pièce grenat : il faudra donc , pour le mois d’août de ses exploits annoncés, qu’elle songe au …string … rose ou… jaune!
Quant au bientôt octogénaire (né en 1928) cerné par tant de ‘jeunes loups’ pelés et affamés, rebaptisés moins péjorativement ‘lions’, pour mieux te croquer ‘père-grand’, Mauroy sacrifierait bien la sagesse au jeunisme. Allez comprendre !
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