Mixité de la diversité huppée
Il s’agit d’un club de rencontre, en tout bien tout honneur, le plus prestigieux des cercles de décideurs et des faiseurs d’opinion. hexagonaux, créé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, ancien dirigeant du Parti radical, et ce n’est pourtant ni une loge maçonnique ni une mafia.
Ce cénacle est si peu populaire que ni vous ni moi n’adhérerons jamais, car on y entre par cooptation : aucun gueux donc ! « On ne choisit pas le Siècle, c'est lui qui vous choisit ! », souligne Étienne Lacour, secrétaire général de l'association (loi 1901 ?). Triées sur le volet, les recrues gardent le statut d'invités pendant au moins un an avant de devenir membres. « Les gens qui quittent toute fonction se retirent d'eux-mêmes ». Ils paient tous l’ISF, ou devraient…
Ils se retrouvent entre gens de bonne compagnie, une mercredi par mois au très sélect Automobile Club de France, place de la Concorde à Paris, pour dîner au calme, entre Français influents et bien élevés. Vérifions…
Qui sont ses membres?
- des chefs d'entreprises, tels
Claude Bébéar (ancien PDG d'AXA)
Édouard de Rothschild (banquier et homme d'affaires),
Maurice Lévy (PDG de Publicis)
Michel Pébereau (président de la BNP Paribas) ,
Marc Tessier (ancien président de France Télévisions)
Louis Schweitzer (président du conseil d'administration de Renault et proche de Royal)
- des hommes politiques
de droite, comme Thierry Breton (ancien ministre des Finances)
ou de gauche comme Laurent Fabius (ancien Premier ministre), ou Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre des Finances);
-des journalistes de premier plan, tels
Jean-Marie Colombani (journaliste et ex-directeur de Le Monde),
Laurent Joffrin ou Serge July (journalistes et directeurs nouveau ou ancien de publication à Libération),
Michèle Cotta (proche de Mitterrand, journaliste, ancienne directrice de France2),
Claude Imbert (journaliste Le Point),
David Pujadas ou Patrick Poivre d'Arvor (journalistes et présentateurs du JT de France 2 ou de TF1) ou encore Emmanuel Chain (journaliste)
- des syndicalistes, telle Nicole Notat (présidente de Vigeo et ancienne dirigeante de la CFDT),
- des éditeurs, comme Teresa Cremisi (Flammarion qui apprécie la concubine d’Olivier Besancenot, trotskiste en dentelles)
Denis Jeambar (directeur des éditions du Seuil)
Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias)
- quelques universitaires ;
- des hauts fonctionnaires.
D’autres noms de personnalités membres du Club Le Siècle?
Anne Sinclair, journaliste, productrice TV
Louis Gallois, président de la SNCF
Martine Aubry, membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements socialistes successifs
Jean-Pierre Chevènement, membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements
Bernard Kouchner, membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements
Alain Minc , consultant, conseiller auprès de plusieurs grands chefs d'entreprises et ministres Elisabeth Guigou, membre du Parti Socialiste, ministre dans plusieurs gouvernements, etc
Les suivants sont en outre également membres éminents du Groupe de Bilderberg
Gérard Worms, président de la banque Rothschild
Olivier Schrameck, directeur de cabinet du premier ministre Lionel Jospin de 1997 à 2002, membre du Parti Socialiste, ancien ministre des Finances de Lionel Jospin ;
Ernest-Antoine Seillière, ex-président du MEDEF ;
Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, ancien gouverneur de la Banque de France ;
Louis Schweitzer, ex- président de Renault ;
Hubert Vedrine, membre du Parti Socialiste, ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, ancien Secrétaire Général de l'Elysée sous François Mitterrand
Et pour mémoire : Dominique Strauss-Kahn et Jean Peyrelevade, président du Crédit Lyonnais
Qu’y font-ils donc ?
Soyez-en sûrs, ils veillent à nos intérêts.
Sans distinction d'opinions, de croyances ou d'origines sociales, ce sont « des personnalités qui se réunissent pour échanger sur des sujets de société. "Une sorte d'auberge espagnole où chacun retire ce qu'il y apporte », résume Étienne Lacour. Ils y mangent de tapas ?
Au cours du dîner, les conversations privées sont bannies. En revanche, avant et après le repas, chacun est libre de ses propos. « C'est l'occasion en dix minutes de rencontrer des personnalités influentes dans tous les domaines », explique Michèle Cotta, première femme acceptée dans le cénacle, en 1983. De là à solliciter faveurs et autres renvois d'ascenseurs, il n'y a qu'un pas qu'elle refuse de franchir. « Le club n'assure aucun passe-droit. C'est juste plus facile de prendre rendez-vous avec un ministre ou un homme d'affaires », raconte-t-elle. Mais « les plans de table sont pourtant savamment pensés. »
Des exemples ?
La révolution de palais provoquée par le transfert de Franz-Olivier Giesbert du Nouvel Observateur au Figaro en septembre 1988 se serait jouée lors d'un dîner du Siècle avec Philippe Villin, alors bras droit de Robert Hersant.
L'entrée d'Édouard de Rothschild dans le capital de Libération se serait-elle aussi négociée entre la poire et le fromage avec Serge July ? « C'est possible », répond laconiquement Étienne Lacour, avant de souligner qu'un membre, même journaliste, ne rapporte jamais les propos tenus au sein du cénacle. La discrétion reste de mise dans les salons du pouvoir !
Ce n’est ni une loge, ni une mafia, mais la loi du silence est de règle…
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