Le nom de l'accusé est jeté en pâture; l'identité de l'accusatrice est masquée
Ce proche de Mélenchon est accusé de harcèlement sexuel à LFI
"La France insoumise" a annoncé que Thomas Guénolé a fait l'objet d'un signalement par une militante pour "harcèlement sexuel".
Il figurait sur la liste LFI aux élections européennes, mais est désormais sous le coup d'une procédure interne après le témoignage d'une jeune femme dénonçant un comportement qu'elle juge "inapproprié". "Je ne me laisserai pas attaquer sans bouger (…). Vous avez-vous-même rappelé la gravité ahurissante des accusations qui ont été lancées contre moi, qui sont des accusations calomnieuses", a martelé Thomas Guénolé.
L'affaire devait rester en interne et ne pas fuiter."Rendez-vous compte pour moi, pour ma femme, pour mes parents dont je porte le nom, vous annoncez : Thomas Guénolé, accusé de harcèlement sexuel. Il y a des gens qui nous écoutent, il y a des gens qui nous regardent et qui entendent cela. Il y a mon nom et il y a cette horreur." Thomas Guénolé (à franceinfo)
Evoquant le "signalement d'une jeune femme dénonçant des faits pouvant s'apparenter à du harcèlement sexuel de la part de Thomas Guénolé", le parti assure que le dossier est "en cours d'instruction" dans les instances du parti, le communiqué de LFI sous-entendant que les attaques formulées par le politologue sont liées à cette enquête.
Le mouvement précise que son "pôle de vigilance et d'écoute contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes" a été saisi le 3 mars par cette femme anonymée. L'accusatrice a été auditionnée en interne le 14 mars dernier et ce pôle a rendu un rapport au comité électoral le lendemain, "tout en respectant la confidentialité".
Une délégation a ensuite rencontré Thomas Guénolé mais "il n'a pas été possible d'avoir d'autres échanges", ce dernier "ayant choisi de judiciariser la procédure et de saisir son avocat". La procédure est toujours en cours et aucune décision n'a encore été prise.
Thomas Guénolé nie farouchement ces accusations. Il a demandé à son avocat de prendre toutes les mesures "nécessaires" contre l'appareil central de la formation.
Présumé coupable par ses camarades, l'accusé défend son honneur
Le politologue évoque une cabale pour étouffer ses critiques sur le fonctionnement du mouvement. Guénolé a donc publié un communiqué au vitriol pour dénoncer les "méthodes staliniennes" utilisées par LFI. Jeudi, le politologue a annoncé entamer une procédure judiciaire à l'encontre de son parti, avant d'être écarté de la liste insoumise en vue des Européennes, qui se tiendront le 26 mai prochain. Le parti de Mélenchon a, quant à lui, reproché à son candidat aux européennes de vouloir régler des comptes.
Le politologue compagnon du parti politique d'extrême gauche dénonce la dérive autoritaire du parti.
Après le divorce conflictuel entre Thomas Guénolé et la France insoumise jeudi, le politologue a été écarté de la liste LFI pour les élections Européennes, où il figurait en 14ème position, non éligible en l'état actuel des intentions de vote.
C'est l'ancien membre d'Europe Ecologie les Verts, Sergio Coronado, qui a comblé le vide.
Guénolé, abandonné de tous
COMMUNIQUÉ : "Alerte : l'appareil de la @FranceInsoumise trahit nos valeurs et se rit des militants." pic.twitter.com/ruVTiecexU— Thomas Guénolé (@thomas_guenole) 18 avril 2019
Il "s'est débarqué tout seul", a estimé vendredi Manon Aubry, une totalitaire, tête de liste LFI pour les Européennes. "Bien sûr il y a la présomption d'innocence", a rectifié cette dernière sur RTL, en faisant valoir que le comité électoral de LFI n'a "pas pris de décision" d'une exclusion de Thomas Guénolé de la liste, sur laquelle son nom n'apparaissait pourtant plus jeudi sur le site internet du mouvement.
Mais LFI est "une organisation féministe et nous prenons au sérieux l'ensemble des témoignages de jeunes femmes qui peuvent nous contacter et émettre des doutes ou raconter des histoires qui peuvent s'apparenter à du harcèlement", a-t-elle expliqué.
Mais LFI est "une organisation féministe et nous prenons au sérieux l'ensemble des témoignages de jeunes femmes qui peuvent nous contacter et émettre des doutes ou raconter des histoires qui peuvent s'apparenter à du harcèlement", a-t-elle expliqué.
Alors qu'"une enquête est en cours en interne, il a pris les devants en faisant une instrumentalisation politique que je déplore. Ça me dégoûte; moi je ne fais pas de la politique pour ça", a asséné Manon Aubry. En réponse à la question de savoir si l'accusatrice de Thomas Guénolé a porté plainte en justice, elle a estimé que ce n'est pas à elle de donner cette information mais à la jeune femme de "choisir ce qu'elle fait de cette histoire".
Mélenchon assure "tout ignorer de cette affaire".
Le député parachuté sur les Bouches-du-Rhône s'est exprimé en fin de matinée sur Twitter. Le staline de LFI a affirmé qu'il "ignore tout dans cette affaire". "Je n'ai été informé ni de l'existence d'une procédure ni de ses évolutions. Les instances du mouvement ont fonctionné, elles n'avaient ni à m'informer ni à me saisir", a-t-il raconté.
"Thomas Guénolé m'a affirmé son amitié et son soutien à de nombreuses reprises très récentes. Je suis stupéfait qu'il me mette en cause de cette façon", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon. Et d'ajouter: "Décidément, rien ne me sera épargné"...
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