Macron et Castaner, sur la même ligne que Salvini
"Les ONG ont pu se faire complices des passeurs," estime Castaner
Le ministre de l'Intérieur appelle les ONG chargées de secourir les migrants en Méditerranée à "avoir une attitude responsable", car elles "ont pu se faire complices" des passeurs.
Lors de la conférence de presse finale du G7 des ministres de l'Intérieur qui s'est achevé vendredi 5 avril, le ministre a dénoncé "une réelle collusion" ayant pu se produire avec les passeurs dans certains cas, tout en assurant que "les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter de l'aide aux migrants". Sur la terre ferme, à la frontière franco-italienne, le militant anarchiste Cédric Herrou est l'un de ces passeurs, protégés des socialistes.
"On a observé que certaines ONG étaient en contact téléphonique avec des passeurs", a-t-il notamment révélé, appelant dès lors les associations à avoir "une attitude responsable".
Les propos du ministre de l'Intérieur rejoignent ceux de son homologue Italien Matteo Salvini.
La veille devant la presse, ce dirigeant de la Ligue du Nord, souverainiste, populiste et identitaire, avait dénoncé le rôle des ONG en Méditerranée et avait affirmé avoir reçu le soutien de ses collègues français, allemand et britannique et de l'ensemble du G7 sur sa position. "A ma grande satisfaction, je ne suis pas le seul à avoir des doutes sur les ONG en Méditerranée. Ce n'est pas une position léghiste [de son parti, La Ligue] ou souverainiste", avait-il souligné.
Christophe Castaner se défend de tout "soutien" à Matteo Salvini.
"Ne cherchez pas à interpréter le fait que je vous rappelle cela comme un soutien ou un lien particulier qui existe avec Matteo Salvini." Selon lui "ces faits remontent à 2017", et argue que c'est "la majorité précédente en Italie qui avait établi que dans certaines circonstances et dans certains cas, certains bateaux d'ONG avaient des liens particuliers avec des réseaux de passeurs". Une référence à l'affaire du navire "Juventa", appartenant à "Jugend Rettet", une authentique ONG allemande, dont un témoin présent à bord, policier sous couverture, avait relaté au "Corriere della Sera"son abordage par des canots pneumatiques transportant des migrants.
L'ONG SOS Méditerranée n'a pas tardé à réagir
Contactée par RTL, sa porte-parole, la journaliste Sophie Rahal, garantit que les associations ne contactent "jamais les passeurs". "Je l'interprète comme une nouvelle manière de décrédibiliser notre travail", déplore-t-elle.
Sophie Rahal, porte-parole @SOSMedFrance : "Nous exhortons depuis 2 ans les Etats européens à mettre en place une flotte humanitaire européenne. Nous sommes une ONG créée dans l’urgence pour faire face à une situation d’urgence. Des gens continuent à se noyer, c’est intolérable." pic.twitter.com/V9itBhOSXF— France Culture (@franceculture) 14 juin 2018
En vue des élections européennes de 2019, Salvini cherche à nouer des alliances sur la question de l’immigration avec des dirigeants comme Viktor Orbán (premier ministre hongrois depuis trois mandats sur une ligne politique fondée sur l'illibéralisme, les racines chrétiennes de l’Europe et contre l'immigration) et le plus jeune chef de gouvernement du monde (32 ans) Sebastian Kurz (Parti populaire autrichien). En revanche, le français Macron a des pudeurs de gazelle.
Précisons que contrairement à ce qu'en disent Castaner, Sophie Rahal, RTL ou France Culture, SOS Méditerranée n'est pas une ONG, mais une association civile et européenne de recherche et sauvetage en haute mer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):