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dimanche 14 avril 2019

Dépenses publiques, c'est aussi quand Macron prend l'avion de la présidence pour faire 110 kms

"Le président français a préféré utiliser l'avion présidentiel pour effectuer un court trajet de 110 kilomètres"

Le jeudi 14 juin 2018, Macron s'est transporté en biréacteur Falcon de La Roche-sur-Yon en Vendée à Rochefort en Charente-Maritime.

Le Falcon, un avion d'affaires produit par l'entreprise Dassault.
Le Falcon, un avion d'affaires produit par l'entreprise Dassault




35 minutes de vol en Falcon ou 1h30 en voiture Pour faire le trajet entre la Roche-sur-Yon (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime), soit un peu plus de 100km, le président Emmanuel Macron a choisi de prendre le jet de la présidence, jeudi 14 juin 2018. 

La veille, il avait déjà fait Paris-Montpellier et Montpellier-La Roche-sur-Yon avec le Falcon qui est affecté à la présidence. 
Résultat de recherche d'images pour "Falcon presidentiel"A Montpellier (Hérault), il a prononcé un discours sur des réformes sociales à venir. Il s'est ensuite rendu à un hommage à Clemenceau en Vendée. A Rochefort, il va notamment se rendre à la Maison Pierre-Loti, site prioritaire pour son projet de Loto du patrimoine. Selon les trajets empruntés et les conditions de circulation, le trajet La Roche-sur-Yon-Rochefort met 1h40 en voiture.

Alors que de nombreuses réformes, qui réclament des économies dans presque tous les secteurs, étaient promises depuis l'arrivée de Macron à l'Elysée, ce voyage passe mal. Il intervient deux jours après les déclarations du président de la République sur les aides sociales. Dans une opération de communication diffusée sur son compte Twitter, on entendait un très compassionnel Emmanuel Macron s'irriter : "on met un pognon de dingue dans des minima sociaux et les gens ne s'en sortent pas", dans une vidéo du 13 juin.

Dans cette vidéo tweetée par sa directrice de la communication, l'illustre Sibeth Ndiaye, dont il fera la porte-parole "brut de décoffrage", Macron résume sa philosophie devant ses collaborateurs dans un langage relâché, à quelques heures d'un discours "stratégique" sur sa politique sociale prévu à Montpellier, mercredi 13 juin vers 11h30. "Je vais faire un constat qui est de dire: on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif. Toute notre politique sociale, c'est qu'on doit mieux prévenir - ça nous coûtera moins, ensemble - et mieux responsabiliser tous les acteurs", avait clamé le "président des riches". 

"Le Président? Toujours exigeant. Pas encore satisfait du discours qu'il prononcera demain au congrès de la Mutualité, il nous précise donc le brief ! Au boulot !", a tweeté sa conseillère en postant la vidéo, S. Ndiaye.
  
L'ancien banquier pérore alors sur le social et les difficultés des autres, les "gueux". "Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s'en sortir. Par l'éducation...", lance Emmanuel Macron. "Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu'ils sortent de la pauvreté. Et sur la santé c'est pareil. Tout le système de soins que je veux repenser, c'est aller vers plus de prévention pour responsabiliser, y compris les acteurs de soins", insiste le chef de l'Etat.

"La solution la plus économique" pour l'Elysée.
BFMTV a tendu la perche à l'Elysée  sur la pertinence de ce voyage en jet. "C'est la solution la plus économique, qui permet de se poser en sécurité, qui permet l'extraction rapide du président et de mieux gérer les heures de vol de l'équipage", affirme l'entourage d'Emmanuel Macron, qui choisit la facilité contre le coût. Et de souligner l'exposition du chef de l'Etat : "le président n'est pas une personnalité comme tout le monde. Il y a un impératif de sécurité et un impératif de temps"
"Le Falcon aurait de toutes façons dû aller de la Roche-sur-Yon à Rochefort pour être au plus près du président, tente d'expliquer le Château. Plutôt que de voler à vide pour ce faire, il a volé avec le président et une partie de sa délégation", ajoute cette source. 

En juin 2015, Manuel Valls, alors premier ministre, avait déclenché une vive polémique autour de l'utilisation du Falcon par le gouvernement. 
Image associée
Officiellement, il s'était rendu en Falcon à une "réunion de travail" avec l'UEFA à Berlin, rappelle BFMTV. Mais la chaîne macronienne omet d'indiquer qu'en vérité, ce qui motivait Valls pour le Falcon, le 7 juin 2015, était de transporter deux de ses enfants de Poitiers à Berlin pour assister au match de Ligue des champions, dans lequel leur équipe de coeur était engagée, la finale FC Barcelone-Juventus Turin à l'invitation du président de l'UEFA, le Français Michel Platini. 
A l'époque, le magazine Challenges avait calculé que le coût horaire moyen d'un Falcon 2000 était de 4.251 euros en 2013, selon les derniers chiffres fournis sur le sujet par le ministère de la Défense. Face au scandale, le Catalan s'était engagé à rembourser 2.500 des 14.200 euros.

Quant à lui, le président Macron avait déjà fait polémique avec le jet de la République en juin 2017, pour les élections législatives. Il l'avait utilisé pour faire un Paris-Touquet (environ 250 km) et retour, pour aller voter. Il lui en aurait coûté environ 9 euros en "car Macron"...

Alors que l'Elysée se défend déjà du budget destiné à la vaisselle du Palais, ces 35 minutes de vol sont aujourd'hui jugées irresponsables et irrespectueuses du contribuable.

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