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jeudi 25 avril 2019

Emmanuel Macron, "c'est un gamin mal élevé, vicieux"

Le mouvement des Gilets jaunes est l'occasion pour Emmanuel Todd de psychanalyser Macron 

Les Gilets Jaunes représentent une forme de père collectif dans un pays déboussolé par un enfant roi

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Telle est la conclusion de l'analyse Emmanuel Todd du phénomène des Gilets jaunes: "l'Etat ne peut pas être incarné par un enfant… Or Emmanuel Macron est désormais perçu comme un gamin par les Français,” observa-t-il, en décembre dernier, en exclusivité pour Atlantico. 
L’affaire Benalla révèle qu'Emmanuel Macron vit dans l’illusion de la toute-puissance infantile. Ce président n’admet aucune limite à l’exercice de ses pouvoirs ni à l’expression de ses désirs. Lorsqu'à Marseille, en août dernier, Jean-Luc Mélenchon promit une "raclée" (démocratique) au quadra, il a visé le talon d’Achille du président Macron, apparu au grand jour à l’occasion de l’affaire Benalla : l’enfant dans l’adulte qui occupe l’Elysée. Les rodomontades puériles du président de la République à propos de son très fautif garde du corps ("Qu’ils viennent me chercher !") auront alerté l’esprit public : n’avons-nous pas élu un enfant roi ? La question n’est plus celle de l’homme d’Etat, mais de l’état d’homme : le petit Macron est apparu prisonnier de ses projections narcissiques, jouet de son illusion de toute-puissance. Inachevé donc tyrannique. Aussi horripilé qu’horripilant. Un sale gosse, pour tout dire. 
C’était donc ça, cette hyperactivité hyper-moderne incessante, cette perpétuelle transgression des limites, cette sphère narcissique interminable, cette pulsion d’emprise permanente, ce lien de domination-soumission indélébile qui s’installait en politique : la nation dont le prince est un enfant.
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Un enfant nerveux et même un brin paranoïaque – d’où son rapport aux contre-pouvoirs en général et aux journalistes en particulier – parce qu’il a intériorisé son illégitimité : il est frauduleusement adulte. Il règne de sa place d’enfant. C’est un passager clandestin de la démocratie, tout à sa hantise d’être découvert. Pour conjurer son angoisse d’être dévoilé pour ce qu’il est, il en rajoute dans le côté maître absolu. Régner coûte que coûte, à tout prix, despotiquement, dans l’illusion de n’être point éventé. Mais depuis le mois de juillet, patatras Benalla : l’enfant roi est nu !  
Les Alberteins (le blog Les Alberteins, hébergé par le site Mediapart) livre le commentaire qui suit.

Au-delà de tous les problèmes économiques, sociaux, politiques, européens, qui vont se poser dans l'année 2019, qui s'annonce terrible, Emmanuel Macron va être confronté à un problème de légitimité absolument nouveau. Max Weber avait utilisé le concept de pouvoir charismatique ; un individu, un chef, qui fascine d'une façon subliminale et irrationnelle mais qui n'est pas forcément un dictateur dangereux. Et il me semble qu'Emmanuel Macron va enrichir nos typologies du concept de président anti-charismatique. Je m'explique. Il faut reprendre la séquence. Il y a eu un élément charismatique lors de l'élection de Macron, qui fascinait les classes moyennes supérieures. J'ai vu cela autour de moi. Il parlait avec un air un peu halluciné, d'une façon que je percevais comme absolument inintéressante, mais qui, dans le milieu plutôt macroniste dans lequel je vis, transportait les gens. Il était perçu comme jeune et supérieurement intelligent. Je crois que la question de son intelligence supérieure est réglée pour tout le monde, il a quand même produit une crise sociale d'une ampleur sans précédent en France. 
Mais il reste jeune. Et, de fait, lorsqu'on entend les gens parler de lui, les manifestants ou même les journalistes, il est clair qu’il a maintenant pour nous tous Français une image d'enfant. "C'est un gamin" "C'est un gamin mal élevé, vicieux". L'exemple le plus étonnant que j'ai vu a été Vanessa Schneider, dans une émission de télévision, qui disait en gros qu'il faisait semblant d'avoir l'air d'un enfant, c’est-à-dire qu'elle-même le percevait comme un enfant mais voulait toujours adhérer au mythe d'Emmanuel Macron bon comédien et dans la maîtrise des choses.

Or, la possibilité théorique d’une incarnation stable de l’Etat par un enfant n'existe pas.
Dans la fonction dirigeante, il y a la fonction paternelle, cela est d'une banalité qui n'a pas attendu Freud et la psychanalyse. Le Roi, le président, le chef, doit être un père. Et aujourd’hui, nous sommes dans une situation inversée structurellement où le chef est un enfant et où il n'est pas impossible que, symétriquement, les Gilets Jaunes représentent une forme de père collectif. Parce ce que ce qui est était très frappant, sur ces ronds-points, c'était l'âge des gens. Ils étaient occupés, entre autres, par des gens à cheveux blancs, des retraités, de pères au sens générique du terme. Un pays ne peut pas vivre avec une contestation qui représente une image paternelle et un leader qui représente une image d'enfant. C'est un élément nouveau d'instabilité psycho-politique, métaphysique même, avec lequel il va falloir compter.

Peut-être que l'une des raisons de l'approbation générale des revendications des Gilets Jaunes par la population correspond à ce modèle d'une autorité inversée. Si les Gilets jaunes sont le père, alors il est normal qu'ils représentent, eux, un pouvoir charismatique collectif et qu'ils soient soutenus par 70-75% de l'opinion. Ils sont la légitimité. Le modèle interprétatif marche ici très bien. Il expliquerait également la tolérance à la violence, qui était plus surprenante. Il s’agirait d’une forme symbolique de fessée politique. Plus simplement : nous vivons une forme nouvelle de vacance du pouvoir qui a toutes sortes d'applications. Nous étions sur l'autorité implicite des Gilets Jaunes, mais il y a aussi la question du contrôle réel de l'appareil d'Etat par Emmanuel Macron. On ne sait pas quel est son niveau de contrôle des forces de police, dont les leaders syndicaux viennent de nous annoncer l’acte I de leurs revendications matérielles, au lendemain de l’acte V des Gilets Jaunes. Nous retombons sur l'idée que l'autorité ne peut pas être incarnée par un enfant, qui, depuis ses agressions verbales contre de gens ordinaires sur le terrain, depuis l'affaire Benalla, s'est également forgé l’image d'un enfant violent.

Sa politique européenne est typiquement immature. Emmanuel Macron, par ses réformes radicales, voulait que les Français se comportent comme des enfants sages, et que les Allemands lui donnent un bon point. La politique d'Emmanuel Macron est d'un bout à l'autre complètement enfantine. Le débat actuel auquel nous assistons concernant la résistance de Bercy renforce cette image d'un président enfant. Un président adulte aurait déjà décimé Bercy.

Un "puceau de la pensée" élu dans "une hallucination collective" : le macronisme selon Emmanuel Todd.

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1 commentaire:

  1. Emmanuel Macron est un "enfant de remplacement", ses parents ayant eu un bébé mort né à la naissance.
    C'est assez bien documenté sur le net, faites une recherche sur "enfant de remplacement"
    Il a pris ses distances avec sa mère, préférant sa grand-mère.
    Sa page Wikipédia est bien documentée.

    Je fais aussi un parallèle avec le village de sa grand-mère et l'appel aux dons pour le patrimoine. Ce village a plusieurs reliques.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Authie_(Somme)
    Mais là, je peux me tromper.

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