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mercredi 10 avril 2019

Privatisation d'Aéroport de Paris: "Une erreur stratégique majeure", selon Vallaud (PS)

Vallaud, un ancien collabo de Hollande aux hémisphères cérébraux déconnectés

Initiative inédite des oppositions rassemblées pour le recours à un "référendum d'initiative partagée" (RIP) contre la privatisation d'ADP

Autour de Vallaud, sont rassemblés Peu (PCF) et Carrez (LR),
Ravier (RN) et Coquerel (LFI), Vigier (ex-UDI) ou  Rabault (PS) 
Le porte-parole des députés PS l'a justifiée par la nécessité de combattre "une imbécilité" et une "erreur stratégique majeure" parce qu'Aéroports de Paris n'est pas une entreprise comme les autres", a expliqué le député des Landes sur France 2, Boris Vallaud, ce mercredi. 
Le Groupe ADP a dégagé 610 millions d'euros de bénéfice net en 2018, pour près de 4,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Alors que 185 signatures sont requises pour un "RIP", procédure jusqu'ici inédite depuis son introduction dans la Constitution en 2008, les parlementaires se sont unis de l'extrême gauche à l'extrême droite pour déposer une proposition de loi référendaire avec 218 signataires, issus de 11 groupes dans les deux chambres.

"En responsabilité, les parlementaires, sénateurs et députés qui se sont unis ont convenu que c'était une singularité dans l'alliance mais qu'enfin il y avait un intérêt supérieur, que c'était un service public d'intérêt national et que nous ne pouvions pas laisser se commettre l'irrémédiable, parce qu'il n'y a pas de machine arrière", a expliqué B. Vallaud, l'époux de l'ex-ministre Vallaud-Belkacem.

"Nous n'avons aucun doute" sur le fait d'obtenir la validation du Conseil constitutionnel, "et le gouvernement aura neuf mois pour récolter le soutien de 10% du corps électoral", a-t-il poursuivi, reconnaissant que "c'est beaucoup", mais jugeant que "l'opinion majoritaire est au maintien de ADP dans le giron public".

Ministre MoDem en charge des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau a ironisé  sur "un coup politique" et une "alliance de circonstance" entre oppositions, estimant sur Public Sénat qu''"il y a quelque chose de détonnant et d'étonnant dans la photo hier de gens qui à peu près sur rien, ne pensent la même chose".

"Que LR fasse front uni avec LFI, je ne savais pas que je verrais ça dans ma vie politique", a abondé une autre ministre MoDem, aux Collectivités territoriales, Jacqueline Gourault sur RTL.

L'ancien ministre de l'Industrie et maire de Nice Christian Estrosi (LR) dénonce une privatisation d'ADP en forme de braderie, et réclame un "bon prix". "C'est tout à fait scandaleux. On ne peut pas vendre 10 milliards d'euros Aéroports de Paris, alors que, pour moi, il en vaut 4 ou 5 fois plus", s'est-il indigné sur RMC/BFMTV.

En débat depuis plus de six mois au Parlement, le projet de loi Pacte - Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises - prévoit de supprimer l'obligation pour l'Etat de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%). Depuis la première lecture en octobre, cette privatisation est devenue, après son rejet au Sénat, la principale pomme de discorde, certains pointant un "cadeau à Vinci", qui ne cache pas son intérêt. 

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui défendu son projet de concession durant 70 ans comme la meilleure façon de garantir le développement de ce "fleuron".

Marlène Schiappa, la plaie et le sel du gouvernement

La ministre de l'égalité des genres a encore mis son grain de sel où ça fait mal.
Elle a avancé un argument étonnant pour défendre cette privatisation : "Est-ce que cela fait partie des missions de l’Etat et des services publics de gérer la partie centre commercial et baux de luxe des aéroports ? Je n’en suis pas certaine." Du coup, selon la commère du gouvernement, ce ne serait plus le devoir de l'Etat de veiller sur ses frontières...


La Madelon de Macron s'est encore crashée: le groupe international ADP déploie en effet des activités autrement plus variées que n'imagine la secrétaire d’Etat :
il possède les plus gros aéroports français : Roissy-Charles-de-Gaulle (72,2 millions de passagers), Orly (33,1 millions de passagers), Le Bourget et une dizaine d’aérodromes ;

c’est le premier propriétaire foncier d’Ile-de-France, grâce aux 6 686 hectares des aéroports, dont 411 hectares sont disponibles. Il détient aussi plus d’un million de mètres carrés de bâtiments, hangars, hôtels, bureaux, etc. ;

il dispose d’une filiale dans la téléphonie (Hub One) ;

il a fortement développé sa participation dans le capital de nombreux aéroports internationaux, soit directement (Zagreb, Santiago, Amman, Maurice, etc.), soit par le groupe TAV Airport (Istanbul Atatürk, Antalya, Izmir, etc.) ;

ces aéroports sont aussi des centres commerciaux importants, avec 386 boutiques et services, qui ont rapporté, à eux seuls, 1 milliard d’euros en 2018 ; 
et enfin, plusieurs de ses aéroports sont des frontières avec l'étranger, hors Union européenne.

Son activité commerciale, certes lucrative, est donc loin d’être la seule mission d’ADP, qui génère un chiffre d’affaires de près de 4,5 milliards d’euros – la plus grande part provient des activités aéronautiques en France (1,89 milliard)

Par ailleurs, le fait de rapporter de l’argent à l’Etat fait partie des missions de l’Agence des participations de l’Etat : avec des bénéfices de plusieurs centaines de millions d’euros par an (610 en 2018), ADP répond à l’objectif de "la valorisation dans la durée du patrimoine des Français". 
Quant à l’argument sur les "missions essentielles de l’Etat", il est contredit par les actuels investissements de la puissance publique. Outre les secteurs-clés comme l’énergie (EDF, Engie), le transport public (SNCF, RATP), La Poste ou la Banque de France, l’Etat détient des parts d’un opérateur de communication (Orange), d’un constructeur automobile (Renault) ou aéronautique (l'européen Airbus), d’un chantier naval (Naval Group, ex-DCNS), du marché de Rungis (Semmaris), des casinos, de plusieurs ports maritimes… 
Sans compter les diverses participations de la Caisse des dépôts dans l’immobilier, les forêts ou les stations de ski.

Vallaud, c'est ballot, a juste des trous de mémoire...


La privatisation de l'aéroport de Toulouse, validée par Macron, ministre de l'Economie, est un "échec" à ne pas répéter, juge la Cour des comptes.
La vente des parts de l’Etat dans l’aéroport Toulouse-Blagnac à une société aux capitaux étrangers, la Chine, c’est le contre-exemple d’une opération réussie selon la Cour des comptesDans un rapport à la commission des Finances de l’Assemblée nationale sur "le processus de privatisation des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice", les magistrats financiers taclent la décision prise en décembre 2014 de céder 49,99 % du capital à Casil Europe, pour 308 millions d’eurosLe repreneur, qui détient désormais 49,9 % d'ATB, est une holding française, Casil Europe, qui est formée de deux sociétés chinoises de Hong Kong. 


Vallaud, Macron et Ganzer, de droite à gauche,
condisciples à l'ENA, fabrique de hauts-fonctionnaires irrécupérables
Or, qui sont les co-responsables de cet échec reproduit à Lyon et à Nice sur le modèle de Toulouse? Le secrétaire général adjoint de la présidence de la République sous Hollande qui n'est autre que Boris Vallaud. Et qui était ministre de l'Economie ? Macron (26 août 2014 – 30 août 2016) !
Côté opposants, une information circule attribuant au président Emmanuel Macron un conflit d’intérêts, en mettant en cause le président de la branche française de la banque chargée de l’organisation de l’opération de privatisation… Là encore, un argument à suivre.

Macron s’est résolu à vendre la participation de l'Etat (50,63 %) dans les ex-Aéroports de Paris. Le groupe Vinci se verrait bien prendre le contrôle d’ADP: avaler ADP ferait de Vinci non seulement le numéro un mondial du BTP mais aussi le premier groupe aéroportuaire.

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