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dimanche 28 avril 2019

Le collectif des "mutilés pour l’exemple", une création des Gilets jaunes

Ce collectif fait écho aux "fusillés pour l'exemple"

Une vingtaine de manifestants blessés par les forces de l’ordre s'est réunie ce dimanche à la ferme de l’horloge à Gennevilliers

2019 : des Français tirent
contre des Français
Les blessés réclament notamment l’interdiction des tristement célèbres LBD-40, responsables de graves blessures aux yeux, voire des énucléations, ou des mutilations.  Richi, Jérôme, Franck, Jacky, Jean-Philippe, Vanessa, Fiorina, etc... sont arrivés avec des béquilles, un bandage au poignet pour une amputation de la main ou équipés d’un cache œil ou de lunettes noires. Dix-neuf manifestants gravement blessés par les forces de l’ordre - sur ordre du gouvernement Philippe et de Castaner -venus de toute la France, ont convergé vers Gennevilliers, ce dimanche matin, parsemée pour l’occasion d’affiches aux écrits jaunes.

Ils y ont annoncé la création d’un collectif baptisé "les mutilés pour l’exemple", en référence aux "fusillés pour l’exemple", des soldats exécutés par l’armée française, lors de la Grande guerre. 
Ils ont également lancé un appel à une grande manifestation nationale le 26 mai prochain à Paris, pour les blessés.

"On réclame la vérité, la justice et l’interdiction des armes sublétales"
Le maire (PCF et cadre salarié au comité d'entreprise d'EDF), Patrice Leclerc, a exprimé son soutien aux Gilets jaunes et aux blessés en leur prêtant une salle de la ferme de l’horloge pour y organiser une conférence de presse.
Résultat de recherche d'images pour "Gennevilliers, ce dimanche 28 avril 2019. Jérôme Rodrigues (debout, à gauche). LP/Marjorie Lenhardt"
"On réclame la vérité, la justice et l’interdiction des armes sublétales", indique le Gilet jaune Robin Pagès, handicapé depuis sa grave blessure au pied survenue durant une précédente manifestation en 2017 à Bure (Meuse) contre le projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires. Il énumère alors le prénom des manifestants venus de la région parisienne, Montpellier, Lille, Bordeaux, Quimperlé qui ont été mutilés lors d’affrontement avec les forces de l’ordre depuis le 17 novembre dernier.
"Ça fait 22 personnes qui ont perdu un œil ou l’usage de leur œil, c’est ça la vérité, martèle-t-il. Cinq personnes ont eu une main arrachée et il y a eu d’autres mutilations. Axel a perdu son odorat et Fabien a reçu un tir dans un testicule qui a dû être amputé".

"D’autres blessures sont moins visibles..."


On déplore 22 éborgnés en quatre mois du fait de la police de Macron armée de lanceurs de balle de défense, LBD-40 ou 'flash-balls' 


Se levant devant une dizaine de caméras, le Parisien Jérôme Rodrigues, figure du mouvement éborgné lors d’une manifestation à Paris en janvier, prend la parole à son tour : "vous avez 19 personnes devant vous et vous n’avez que 26 yeux qui vous regardent. Faites le compte, il y a un problème", s’insurge-t-il.
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Le 11 novembre 2015, France 3 diffusait "Les fusillés", quelques-uns des 650 soldats français réfractaires fusillés pour l’exemple
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Décembre 2018, plus de 700 lycéens ont été interpellés par la police de Macron, dans toute la France, dont Mantes-la-Jolie, Yvelines

Ainsi, comme de nombreuses autres associations, le collectif demande l’interdiction des LBD - 40 (lanceurs de balle de défense) qui envoient des balles de caoutchouc de 40 mm de diamètre à une puissance de 160 joules (dix fois la puissance d’un paintball). 
Ils réclament par ailleurs le retrait des grenades GLI-F4, essentiellement composées de TNT et des grenades de désencerclement. 
"D’autres blessures sont moins visibles, mais de nombreuses personnes ici présentes ont des plaques en titane et des vis dans le visage", ajoute Robin Pagès.

"Je comprends leur besoin de devoir se retrouver, de pouvoir exprimer leur traumatisme et puis le collectif permet de rendre visible ces mutilations et ces blessures", remarque Elsa Faucillon, député (PCF) de Gennevilliers, Colombes et Villeneuve-la-Garenne. Cette dernière a déposé une proposition de loi pour l’interdiction des LBD, le 6 mars dernier. "Là, on a des chiffres concrets qui montrent l’ampleur du phénomène, 22 éborgnés en quatre mois, c’est inédit et extrêmement grave", conclut-elle.

Début mars, le ministère de l’Intérieur comptabilisait 13.095 tirs de LBD depuis le premier acte de ce mouvement et 83 enquêtes pour des tirs potentiellement problématiques. En janvier, le Conseil d’État avait rejeté les demandes de la Ligue des droits de l’homme et de la CGT de l’usage du lanceur de balles de défense.

"Un plombier à une main, ça n’existe pas" 

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"Gueules cassées" de la Grande guerre...

"J’étais à 10 m des gendarmes, je me suis juste penché, et ça a explosé. J’ai vu ma main, c’était l’horreur". 
Il a eu la main arrachée par une grenade lacrymogène instantanée (GLI F 4) devant l’Assemblée nationale durant l’acte XIII des gilets jaunes. Sébastien Maillet, Argenteuillais de 30 ans, a vu sa vie basculer ce jour-là.

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Sébastien Maillet a eu la main arrachée par une grenade lacrymogène instantanée (GLI F4) devant l’Assemblée nationale lors de  l’acte XIII  
Les street medics sont immédiatement venus à son secours puis il a été soigné dans l’Assemblée nationale par les pompiers avant de partir à l’hôpital. Depuis, plus rien n’est pareil. "Le quotidien, c’est l’enfer, ce sont des insomnies, des cauchemars, tout est compliqué avec une main; psychologiquement, c’est l’horreur".
Le trentenaire s’était reconverti dans la plomberie il y a un peu plus d’un an. Mais aujourd’hui sa carrière est brisée : "un plombier à une main, ça n’existe pas". Il est en arrêt maladie pour l’instant et va certainement être licencié ou faire une rupture conventionnelle dans les mois à venir. L’avenir, pour l’instant, il ne l’imagine pas. "Ma priorité, c’est de me soigner, on verra plus tard dans quoi je vais pouvoir me reconvertir".



Aujourd’hui, Sébastien ne participe plus aux manifestations, mais il soutient toujours les Gilets jaunes, premier mouvement de sa vie dans lequel il s’enrôle. Il sera en revanche présent le 26 mai prochain à Paris lors de la manifestation des blessés. Le 13 février dernier, une marche blanche avait été organisée pour lui à Argenteuil. "Je suis soutenu, ça fait du bien, ce n’est pas le cas de tout le monde".

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