Buzyn couvre-t-elle le fichage par Castaner des Gilets jaunes soignés en hôpital public ?
Au moins un hôpital public parisien fiche les Gilets jaunes accueillis aux urgences, révèle Priscillia Ludosky, figure des Gilets jaunes.
C'est un de ses posts sur Facebook qui a donné l'alerte. Sur la photo du registre d'un service d'urgences, on peut lire la mention "manif" dans une colonne.
Priscillia Ludosky met ainsi en garde les manifestants du risque de fichage politique des personnes venant se faire soigner en hôpital public, lors d'une mobilisation des Gilets jaunes. "Hôpital parisien demande à son personnel de signifier sur les fiches de renseignement si la personne arrivée aux urgences vient suite à une manif", a-t-elle posté.
Dailymotion oppose des interdictions troublantes "rappelant les périodes les plus sombres de notre Histoire":
Voici toutefois le document soumis à une "restriction d'âge" par Dailymotion...
20 Minutes a alors mis en doute l'affirmation de la responsable Gilet jaune, alors que Priscillia Ludosky a informé les militants à visage découvert et, qui plus est, en fournissant mieux que l'origine, la preuve de ce qu'elle avance, ce dont se garde la presse, au nom du "secret des sources", dont elle bénéficie sans raison républicaine.
De son côté, un médecin urgentiste anonymé (à la différence de la lanceuse d'alerte) a expliqué la procédure en cours dans les hôpitaux. Il faut savoir que, dans le régime policier actuel, "quand une personne arrive aux urgences, on crée un dossier administratif, qui comporte notamment les motifs de son arrivée, comme un accident par exemple (...) Il n'y a pas de fichage", assure-t-il néanmoins.
Les inquiétudes partagées par les soignants sur la confidentialité
Néanmoins, le médecin urgentiste masqué note "une forte suspicion que le ministère de l'Intérieur veuille récupérer l'identité des manifestants".
Une inquiétude partagée par les manifestants et le personnel soignant. Il confie ainsi que lors des manifestations du 8 décembre, SIVIC avait été activé. "C'est une procédure prévue en cas d'attentat ou d'événement grave comme un accident d'avion, qui permet de répondre aux proches demandant des nouvelles des victimes", éclaire-t-il.
Cette base partagée et sécurisée, Voozanoo, a été développée par Epiconcept en 2002. Voozanoo est un socle applicatif web, sécurisé et Open Source qui permet de créer des bases de données multi-centriques sécurisées dans le domaine de la santé publique et de la recherche. Epiconcept et les applications développées sur la base de Voozanoo sont agréés par le Ministère de la Santé au titre “d’hébergeur de données de santé à caractère personnel” depuis 2012, quand la ministre était socialiste et nommée Marisol Touraine.
Par délibération n°2016-208 du 7 juillet 2016, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) autorise le ministère des affaires sociales et de la santé à mettre en œuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel ayant pour finalité l’établissement d’une liste unique des victimes d’attentats pour l’information de leurs proches par la cellule interministérielle d’aide aux victimes, intitulé 'SIVIC'. Or, ces données sont alors accessibles au ministère de l'Intérieur.
Troublé par la possibilité de dérive, le milieu urgentiste avait obtenu de la Direction de la santé un recul concernant l'activation du SIVIC.
"Depuis, il n'a plus été utilisé", assure-t-il désormais, en dépit de cet exemple, dont rien n'indique qu'il est isolé.
Les urgentistes soulignent donc une "suspicion forte sur le partage de ces informations, comme sur la porosité forte entre certaines directions hospitalières et le ministère de l'Intérieur en la matière".
Martin Hirsch qui est directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris depuis 2013 et que le médecin urgentiste Patrick Pelloux trouve vertueux a-t-il communiqué sur le sujet ?
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