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vendredi 22 février 2019

Ras-le-bol des policiers mobilisés pour garder La Lanterne, résidence royale des Macron

Macron a beau les caresser dans le sens du poil, les policiers ne le supportent plus non plus

Les gardes statiques répétées à la résidence présidentielle de La Lanterne à Versailles insupportent les syndicats des forces de l'ordre. 

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"Avec Emmanuel Macron, c'est tous les week-ends", sans considération - en dehors des discours et des caméras - de la fatigue accumulée des policiers sans cesse sollicitée par le couple, crise sociale et samedis de Gilets jaunes ou non. Ils y ont droit, mais Emmanuel Macron et la douairière se rendent chaque week-end dans ce pavillon de chasse réservé au chef de l'Etat, encore un caprice présidentiel sans précédent sous la Ve République. 

Des patrouilles immobilisées chaque week-end, un manque d'effectif avec des conséquences pour la sécurité publique : les  syndicats policiers ne peuvent plus voir en peinture les Macron qui les obligent à des gardes statiques répétées de La Lanterne à Versailles (Yvelines), résidence royale particulièrement prisée du couple présidentiel.

Depuis son accession à l'Elysée, Emmanuel Macron a pris pour habitude de séjourner très fréquemment dans ce pavillon de chasse avec vue sur le château, en lisière du parc de Versailles. Le premier personnage de l'Etat a peu à peu squatté cette ancienne résidence des premiers ministres implantée dans un domaine de quatre hectares, avec piscine et terrain de tennis.

"A Versailles, on se retrouve à une patrouille, voir zéro sur le week-end" 

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Si ses prédécesseurs n'y séjournaient pas très souvent, "c'est monté en puissance avec Hollande", raconte Julien Le Cam, délégué syndical Alliance dans le département, "et là, maintenant, avec Emmanuel Macron, c'est tous les week-ends". Trois patrouilles, composées au total de six policiers, doivent garder l'extérieur du domaine dès que le président y séjourne. L'intérieur est surveillé par le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).

"Ce ne sont pas les gardes en soi qu'on dénonce, explique Julien Le Cam, mais c'est l'impact que ça a sur police-secours. Alors qu'il y a déjà peu d'équipages le week-end, qui trinque, c'est la sécurité publique". "Ça plombe l'opérationnalité de l'ensemble du département", confirme son collègue Cyril Thiboust, délégué Unité-SGP police, en affirmant que "par moment à Versailles [commune], on se retrouve à une patrouille, voir zéro sur le week-end"

Versailles n'est pas le seul lieu mettant à contribution les policiers des Yvelines. 
Deuxième personnage de l'Etat, comme président du Sénat, Gérard Larcher se rend aussi régulièrement à Rambouillet : il y a son domicile privé, ce qui fait la différence... Et une patrouille est à chaque fois mobilisée pour en assurer la surveillance. "Même quand M. Larcher sort avec sa 4L pour aller à la chasse, une patrouille doit rester devant son domicile. Et quand vous mobilisez une patrouille, vous mobilisez tous les effectifs de Rambouillet", explicite Julien Le Cam. 

"Qu'on arrête de piocher dans police-secours", réclame un policier du commissariat de Versailles, qui souhaite rester anonyme. 
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"S'il y a appel au 17, ce sont les collègues d'Élancourt qui doivent se déplacer""On est là à regarder nos tablettes, nos téléphones portables, mais nous,ce qu'on veut, c'est bosser".
Sur le terrain, les effectifs supportent de moins en moins ces gardes statiques. Selon ce policier, en 2018, "40% du temps de travail des unités de Versailles a été consacré à des gardes statiques", en comptant les gardes du commissariat ou de détenus hospitalisés.
 
Les syndicats déplorent également l'absence de toilettes devant La Lanterne, dont l'installation a été refusée. "Il faut demander une relève" pour s'y rendre, s'indigne Cyril Thiboust.

Les policiers des Yvelines ont déjà connu une situation similaire avec la surveillance de la maison de Marine Le Pen, à La Celle-Saint-Cloud, parfois pendant "des étés entiers, alors qu'il n'y avait personne", se rappelle Julien Le Cam. "On a mis deux ans à la suppression de cette servitude", imposée au lendemain des attentats de janvier 2015, assure Cyril Thiboust.

Vers la création d'une unité dédiée aux gardes statiques ? 
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La préfecture a reçu les syndicats et leur a assuré avoir fait remonter l'information au ministère de l'Intérieur, ainsi qu'à la présidence de la République. D'après Cyril Thiboust, la direction départementale de la sécurité publique des Yvelines a suggéré la création d'une unité dédiée à ces gardes statiques. Elle nécessiterait le recrutement complémentaire d'"approximativement 36 personnes", avance-t-il. Une perspective à laquelle ne croit guère Julien Le Cam : "en un an, on a eu 6 recrues dans les Yvelines". Et combien de départs à la retraite ?

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