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dimanche 3 février 2019

Acte XII : des Gilets jaunes pacifiques par milliers contre les violences policières sur ordre de Castaner

Plus de 60.000 manifestants ont encore défilé en France contre les violences ordonnées par le ministre de l'Intérieur

58.600 Gilets jaunes" ont défilé dans le pays, ce samedi, selon le ministère de l’Intérieur

Patrick Vignal (LaREM) aux gilets jaunes :
Au lendemain de la décision du Conseil d'Etat de maintenir l'usage des lanceurs de balle de défense (LBD) dans les manifestations, une "grande marche des blessés", en hommage aux victimes des violences policières sur ordre de Castaner s’est mise en route dans le calme vers midi à Paris, deux mois et demi après le début de ce mouvement  inédit de contestation sociale.

Parties de la place Félix-Eboué dans le XIIe arrondissement de Paris, plusieurs milliers de personnes ont d’abord rallié la place de la Bastille en milieu d’après-midi derrière un kaléidoscope de visages tuméfiés et des banderoles réclamant "l’interdiction" des grenades et des LBD. 10.500 ont participé au défilé, selon la Préfecture de police, contre 13.800, selon le cabinet Occurrence (qui se dit indépendant, ce que conteste Agoravox), un comptage rendu possible puisqu'un seul cortège était organisé dans la capitale, alors que les services du ministère de l'Intérieur peut les minorer les chiffres de participation partout ailleurs en France. 

Jérôme Rodrigues, après sa blessure samedi 26 janvier 2019.
Le cortège, dédié aux victimes de violences policières, a réservé un accueil de rock star au Gilet jaune  Jérôme Rodrigues, gravement blessé à l’œil droit, ci-contre, le 26 février, soit par un Flash-ball (LBD 40), soit par une grenade de désencerclement, ce que déterminera peut-être l'enquête de l'IGPN.
"Ce sont des blessures qui mutilent, qui détruisent des vies alors que nous sommes des pacifistes", a souligné Antonio, un des organisateurs de la marche, lui-même blessé par une grenade GLI-F4.

En pleine polémique sur les LBD 40 qui blessent et mutilent des manifestants, plusieurs dizaines de milliers de Gilets jaunes ont dénoncé ce samedi les violences policières à travers la France, lors d’un acte 12 pacifique, finalement de nouveau marqué par des heurts avec la police, principalement à Paris et Bordeaux.
Les chiffres officiels de participation concoctés par le ministère de l’Intérieur (58.600 personnes) permettent au gouvernement des comparaisons qui l'arrangent (69.000 la semaine dernière, pour l'acte XI) et de faire de la désinformation, mais ses estimations sont contestés par les Gilets jaunes. 

Provocations et heurts à Paris et Bordeaux

A Paris, des échauffourées ont éclaté peu après l'arrivée de la tête du cortège place de la République. Au moins 10 interpellations ont eu lieu, selon des chiffres communiqués par la préfecture de police de Paris.
Une centaine de manifestants vêtus de noir, masqués ou cagoulés et identifiés comme des "Black bloc" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre stationnées à proximité, lesquelles ont riposté avec des gaz lacrymogènes, des charges et en utilisant un camion lanceur d'eau. 
Des Gilets jaunes ont dû chasser les "Black bloc" (activistes violents anticapitalistes, internationalistes et anarchistes) que la police de Castaner (un ex-membre des cabinets ministériels de Catherine Trautmann et de Michel Sapin, sous le gouvernement PS de Lionel Jospin.) avait laissé s'infiltrer dans le cortège, en sorte de  discréditer le mouvement social entier.
Quand le site "revolutionpermanente" livre sa version des faits, ça donne ça:

"Nous relatons ci-dessous, le compte rendu de la scène est très brutale. En plein interview, un homme habillé de noir, cagoulé, surgit et crie : « Pas de partis politiques ici, vous dégagez ! », avant que d’autres hommes, une vingtaine, eux aussi cagoulés et vêtus des Gilets Jaunes pour la plupart, se ruent sur le cortège du NPA pour l’attaquer à coups de poings et de pieds. Une agression clairement revendiqué par ces militants d’extrême-droite crient « Antifa ah ah. »

« Ils ont gueulé : « la bise à Clément », témoigne un manifestant [anonyme] interviewé par Révolution Permanente. Par cette référence à Clément Méric il s’agit clairement d’une allusion à , assassiné par un militant-d’extrême. Dans la vidéo, filmée en direct, on aperçoit un militant du NPA, le nez en sang, après avoir reçu des coups de poing de la part de plusieurs militants d’extrême-droite [la vidéo existe-t-elle ? Elle n'est pas produite : le 24 novembre 2014, le magazine Spécial Investigation de Canal+ diffuse un documentaire de Thierry Vincent, « Violences de l'extrême droite : Le retour ». Le film divulgue la vidéo, objet de controverses, et confirme ainsi qu'il est impossible d'en déduire de quelle façon s'est déroulée l'agression.]. Une agression clairement revendiquée par les militants d’extrême-droite [sic]. Outre les slogans « Bisous à Clément », assassiné par un militant d’extrême-droite, on peut entendre en partant les agresseurs dire « Antifa ah ah »." [Le procès en appel est en attente]
Trente-trois manifestants ont été interpellés dans la capitale, selon la Préfecture de Police, dont 21 personnes étaient à ce stade en garde à vue, a indiqué le Parquet de Paris.

L’un des activistes a été atteint au visage par un tir de LBD 40 et évacué par les pompiers, rapporte l’AFP. 
Louis Boyard, le président du syndicat lycéen UNL, a déclaré avoir été lui-même victime d’un tir de LBD au pied. "Tout le pied semble cassé", écrit-il sur Twitter, photo à l'appui.

Autre ville-cible du mécontentement social, Bordeaux, la ville de Juppé, a été de nouveau le théâtre d’incidents en fin de manifestation.
17 personnes ont été interpellées. Visées par toutes sortes de projectiles, les forces de l’ordre ont répliqué en faisant notamment usage de LBD 40, a constaté la presse.

A Nantes, ville de Jean-Marc Ayrault, deux policiers ont été blessés lors d’une mobilisation émaillée d’incidents et de dégradations. 
Un autre policier a été blessé et quatre personnes interpellées à Morlaix (Finistère). Peu avant le début d’une manifestation, Claudie 56 ans, saisonnière au chômage, l’œil bandé, expliquait être là pour "une vie meilleure, vivre et non survivre".

Dans l’Est, à Strasbourg et Nancydes affrontements ont eu lieu entre forces de l’ordre et Gilets jaunes et trente-deux personnes au total ont été interpellées.

A Toulouse, autre place forte du mouvement, plusieurs milliers de personnes ont défilé.

Des marches ont également eu lieu à Lille (1.400 personnes selon la police, 2.000 selon les organisateurs), Marseille (2.000 selon la police), Tours ou Lyon. Partout, les manifestants arboraient cache-oeil, bandages et faux sang.

A Rennes, Pascale est venue dénoncer l’usage des LBD, expliquant avoir vu un jeune perdre un œil lors "d’une manif contre la loi travail en 2016". "Ça aurait pu être moi", explique cette dame de 59 ans.

"Si moins d’incidents sont à déplorer, je condamne fermement les dégradations et violences qui ont été commises", a tweeté Castaner, le ministre de l’Intérieur, en soirée.
Pour cette gilet jaune,
Le risque de violences rend "nécessaire de permettre aux forces de l’ordre" de pouvoir y recourir," avait estimé vendredi le Conseil d’Etat, à la stupéfaction générale, à la suite d’une demande d’interdiction du LBD.
Castaner avait pourtant reconnu que cette arme -utilisée plus de 9.200 fois depuis le début de la contestation- pouvait "blesser", tout en en défendant l’utilisation "face aux émeutiers".

Forte mobilisation à Valence

Ce samedi, les manifestants avaient également appelé à se mobiliser en masse à Valence, où le président Emmanuel Macron s’était rendu la semaine dernière pour le grand débat national. Selon la préfecture, 18 personnes ont été interpellées à Valence et "une centaine d’armes blanches ou par destination" saisies. 

Dans la ville de la Drôme où les autorités et la presse avaient créé une psychose de la peur, des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été prises, mais les quelque 5.400 manifestants ont défilé dans une ambiance bon enfant

Dans chaque ville où se rendra Macron, des Gilets jaunes prévoient d'organiser des contre-manifestations chaque week-end suivant ses meetings de campagne des Européennes, sous couvert de Grand débat national.

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