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jeudi 7 février 2019

Affaire Benalla: démission forcée de la cheffe du groupe de sécurité du premier ministre (GSPM)

Marie-Elodie Poitout souhaite "écarter toute polémique" et ne pas "exposer" Edouard Philippe

La cheffe du groupe de sécurité du premier ministre (GSPM), assez impliquée pour donner sa démission, jeudi

Résultat de recherche d'images pour "Marie-Elodie Poitout police Matignon"Elle nie toutefois être liée à une conversation controversée entre Alexandre Benalla et Vincent Crase et à un enregistrement révélé par Mediapart, ont annoncé Matignon et la policière.

"Mon rôle a toujours été de protéger le premier ministre, et sûrement pas de l'exposer. C'est pourquoi j'ai demandé au premier ministre de quitter mes fonctions de cheffe du GSPM", a affirmé la commissaire divisionnaire, Marie-Elodie Poitout, photo ci-dessus, dans une brève déclaration écrite.

"Je maintiens ne jamais avoir vu MM. Benalla et Crase ensemble ni à mon domicile, ni ailleurs et confirme n'avoir aucun lien avec les enregistrements dont parle la presse. Je n'ai jamais rencontré M. Crase", a-t-elle réaffirmé.

Mediapart a publié  des extraits sonores d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase en date du 26 juillet

Cette publication intervient quatre jours après leur mise en examen dans l'affaire des violences du 1er-Mai et en violation de leur contrôle judiciaire.

Après la publication de l'article de Mediapart, le 31 janvier, des journalistes ont tenté de vérifier auprès de Matignon des rumeurs selon lesquelles cette conversation avait été enregistrée au domicile de Mme Poitout.

Questionnée par Matignon, la cheffe du GSPM avait alors admis avoir rencontré M. Benalla fin juillet, avec son compagnon Chokri Wakrim, à leur domicile, selon une lettre datée du 1er février du directeur de cabinet de Matignon, Benoît Ribadeau-Dumas, au procureur de la République de Paris.

Patronne du groupe chargé de la sécurité rapprochée du premier ministre, Edouard Philippe, la policière n'avait pas informé le cabinet de cette rencontre avec M. Benalla jusqu'à ce moment, s'accordent à dire diverses sources.

Suite à des informations de presse la concernant, la policière a été reçue jeudi par le premier ministre et "a maintenu l'intégralité des propos qu'elle a tenus depuis la semaine dernière en réponse aux questions de la presse, démentant notamment être d'une quelconque façon liée à une rencontre entre MM. Benalla et Crase fin juillet", selon le compte-rendu de Matignon.

"Toutefois, consciente de la sensibilité de sa fonction et soucieuse d'écarter toute polémique, la cheffe du GSPM a demandé au premier ministre d'être affectée sur une autre mission au sein du ministère de l'Intérieur", ce qu'a accepté l'Edouard, selon la même source, qui n'indique pas si c'est une promotion...
Edouard Philippe a salué "le très grand professionnalisme dont la cheffe du GSPM a fait preuve depuis le premier jour de sa mission à ses côtes jusqu'à la décision de ce jour". Et jusqu'à la preuve du contraire...

C'est sur la base de la lettre de B. Ribadeau-Dumas que le Parquet a ouvert ce week-end une enquête pour "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations", ainsi que pour "atteinte à l'intimité de la vie privée".

Suite logique à cette ouverture d'enquête, deux magistrats du Parquet et trois policiers ont tenté lundi de perquisitionner les locaux de Mediapart, pour se faire remettre les enregistrements, une initiative vivement dénoncée par le site d'information révolutionnaire trotskiste, plusieurs media et l'opposition comme une atteinte au secret des sources des journalistes.
Ainsi, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, a évoqué une "pression inacceptable sur le journalisme d'investigation" :


Et le Washington Post rappelle que le chef de l'Etat a accusé les media de ne pas chercher la vérité dans l'affaire Benalla et vient de signer "la loi anti-fake news" considérée par nombre de journalistes comme étant dangereuse pour la liberté d'expression.

"Le pouvoir prêté à M. Benalla a entraîné des dysfonctionnements en chaîne à tous les niveaux de l'Etat", a réagi le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla. "Jusqu'à maintenant Matignon était épargné, il ne l'est plus", a-t-il souligné.

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