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dimanche 3 février 2019

Le député LREM Mustapha Laabid poursuivi pour abus de confiance

Le député LREM utilisait les subventions de son association à des fins personnelles

L'élu du parti du président est soupçonné de détournement de l’argent de l’association qu’il dirigeait 

Le député LREM Mustapha Laabid a été choisi par En Marche ! pour son dévouement associatif... mais il a aujourd'hui rendez-vous devant la justice. Le 5 mars, il sera convoqué devant le tribunal correctionnel de Rennes pour connaître la date de son procès. Le député de la 1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine devra répondre des faits d’abus de confiance. Il est soupçonné d’avoir utilisé à des fins personnelles des fonds de l’association d’insertion Collectif Intermede qu’il dirigeait de 2016 à 2017.

Le préjudice porte sur des sommes "d’au moins 21.930,54 euros", indiquait vendredi le Parquet de Rennes dans un communiqué. Il lui est notamment reproché d’avoir utilisé l’argent de l’association pour régler des frais de bouche pour un montant de 15.402,25 euros dans des restaurants. 
Le Parquet évoque aussi des achats divers effectués dans des commerces pour un montant de 1.336,23 euros, des paiements de téléphonie (2.841,49 euros), d’hôtels et de divers frais (2.350,57 euros).

"Il n’a rien commis de malhonnête", assure son avocat

L’enquête avait démarré au mois de novembre 2017 suite à un signalement de Tracfin, l’organisme du ministère de l’Economie et des Finances chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent. Tracfin s’était à l’époque interrogé sur des mouvements suspects sur les comptes de l’association, la Fondation Agir contre l'exclusion (créée en 1998 à l'initiative du maire PS Edmond Hervé, plusieurs fois ministre de Mitterrand dans les gouvernements Mauroy (dont la Santé), et dont il est toujours le directeur de l'antenne rennaise). Une enquête, confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes, avait été ouverte le 16 novembre 2017.
"Agir contre l'exclusion" (FACE) est une fondation reconnue d'utilité publique créée en 1993 par treize grands groupes économiques français (Manpower, AG2R La Mondiale ou Engie, anciennement GDF Suez, dont l'Etat est l'actionnaire principal) réunis à l’initiative de Martine Aubry, ministre du Travail et de l'Emploi. Administrée par 15 membres, dont les ministres de l'Emploi, de l'Intérieur, des Affaires sociales, de la Ville et de l'Exclusion, cette association vertueuse est ainsi l'un des partenaires de l'Etat dans l'élaboration et la conduite des politiques publiques menées contre l'exclusion.
Contacté, l'avocat de Mustapha Laabid, 
maître William Pineau, concède "peut-être un manque de rigueur". 
"Mais, mon client n’a jamais eu l’intention de s’approprier les deniers de l’association à des fins personnelles", assure-t-il. 
"Il attend cette échéance avec sérénité, car il estime qu’il n’a rien commis de malhonnête, insiste maître Pineau. Il ne s’est jamais retranché derrière son immunité parlementaire... Dès qu’il a appris l’existence de cette affaire dans la presse, le quinquagénaire s’est immédiatement rapproché du procureur pour pouvoir être entendu, avant même qu’on le convoque".
Un "premier de cordée" exemplaire...

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